Converging Dimensions
Cet épisode est dirigé par Jack A. Edgar et Barry Monsieur Freiman.
Traduction par William Vilmer et mise en page par Yannick Cordonnier Hernois.

 

Générique d'Ouverture (version minimum)

 

C'est celui à ne pas rater!  C'est une version complète du générique d'ouverture de la saison 1 de Côte Ouest, le retour qui rend celui du dessus bien pâle en comparaison.  Cela nécessite que vous ayez Real Player (disponible gratuitement par téléchargement), et est spécialement conçu pour fonctionner directement sur votre ordinateur, plutôt que de devoir vous connecter à notre serveur.

Pour cela téléchargez simplement les trois fichiers ci-dessous (attention : il se peut que vous ayez déjà téléchargé l'un ou plusieurs d'entre eux sur notre librairie multimédia) sur le même répertoire que votre ordinateur... attention, "cliquez à droite" pour sauvegarder les fichiers.

La vidéo du générique d'ouverture de la saison 1 de Côte Ouest, le retour.

Le thème musical de la saison 1 de Côte Ouest, le retour.

Le fichier qui permet un fonctionnement simultané des deux premiers.

Une fois que les trois fichiers sont dans le même répertoire sur votre ordinateur, tout ce que vous devez faire c'est de lancer votre Real Player ainsi que le fichier intitulé "s1merged.smi".

Je pense que vous serez conquis par le résultat, et que vous ne pourrez plus lire un épisode de Côte Ouest, le retour sans le lancer au préalable!

 

Tard dans la soirée à Knots Landing :

Tous les hommes et femmes de bonnes moeurs sont en ce moment tranquillement chez eux et s'apprêtent à passer une bonne nuit de repos. A l'inverse, les gens de mauvaise vertu errent encore dans la nuit. Parfois cependant, pour la bonne cause, il arrive que les bons et les mauvais s'entrecroisent.

"Tu es prête à faire ça, 'Abby' ?" demande Valene Ewing les yeux rivés vers Karen MacKenzie, toute pensive debout à ses côtés.

"Je ne me suis jamais sentie aussi prête, 'Verna', " répond Karen, en prenant une profonde respiration. Val hoche la tête et frappe à la porte devant laquelle elles étaient postées.

Un homme d'âge moyen, aux cheveux grisonnants et légèrement ventripotant, leur ouvre la porte. "Bien, bien, bien," lance-t-il alors qu'un sourire baveux apparaīt sur son visage. "On va s'amuser!"

"C'est vrai, mon chou," Val parle de manière enthousiaste. Karen et Val pénètrent dans la chambre d'hôtel. "Moi, c'est Verna et elle Abby. Et toi, tu es Alan."

"Enchantée" dit Karen, assez réservée.

"Et bien, c'est clair que vous n'avez plus vingt ans!"

"Pardon ?" demande Karen, visiblement offensée.

Val s'approche d'Alan et lui soupire à l'oreille "Ben, mon mac m'a dit que c'est justement ce que tu aimes, mon grand."

"Oh oui, mon bébé." Alan sourit. "On va s'éclater ce soir."

"Oh que oui! Mais, je meurs de soif, mon lapin. T'as pas quelque chose à boire pour moi?" demande Val, en ôtant son manteau de fourrure pour révéler les vêtements moulants qu'elle porte en dessous.

"Bien sūr, bien sūr", répond Alan, le regard vicieux. Il jette un oeil dans la direction de Karen. "Et toi, tu veux boire quelque chose?"

"Je ne bois pas d'alcool" répond sèchement Karen au moment ou elle prend place dans une chaise située près de la table basse. Alan hausse les épaules et donne à Valene un verre de scotch. Elle le prend et le boit, cul sec.

"Ça donne un coup de fouet. Maintenant, j'ai une idée." Val sort plusieurs foulards de son sac à main. "Et si tu nous laissais te lier, on pourrait prendre soin de toi... de la tête... aux pieds."

"J'aime bien cette idée." Alan répond en laissant tomber le peignoir qu'il porte. Karen lève subitement la main pour se cacher les yeux. Elle écarte ensuite les doigts afin de voir légèrement au travers de sa main et pousse un soupir de soulagement lorsqu'elle voit qu'il porte encore un caleçon. Il saute sur le lit, s'allonge sur le dos et regarde Val alors que celle-ci commence à nouer ses mains aux montants du lit.

"Voilà, cow-boy. T'es prêt ?"

"Oh, ouais!"

"D'accooord," Val se met à sourire et allume la radio. Elle se met à virevolter autour de lui de manière sexy et commence un strip-tease. Karen, les yeux ébahis, la regarde bizarrement tout en se demandant : Est-ce que ÇA fait partie du plan ?

"Oui, poupée, enlève tout!" Alan l'encourage.

"J'y arrive," Val sourit et commence à trembler légèrement. Elle tend sa main afin de s'agripper au bureau derrière elle. "Aaah, ce scotch m'est monté à la tête. J'ai le vertige..."

"Ça va, Vern?" demande Karen innocemment.

"Je... Je ne me sens pas très bien," répond Val. Elle commence à tituber, la tête agitée par une suite de petites contractions. "Gaaaa..."

"Val - erna!" s'écrie Karen au moment où Valene s'effondre. Au sol, sa tête effectue de légers mouvements convulsifs de manière répétée quand, tout à coup, les tremblements s'arrêtent. "Oh, mon Dieu ! Elle ne respire plus !"

 

L'appartement de Michael et de Lori :

Alors que la plupart des AUTRES habitants de Knots Landing dorment paisiblement, Michael est complètement éveillé, et regarde sa petite fille Holly qui dort silencieusement dans son berceau. Espèce de lâche, pense-t-il de lui-même, encore et toujours.

Pas plus tard qu'hier, Michael découvrait que son oncle Joe est homosexuel, une révélation qui l'a complètement bouleversé. Je ne sais pas comment exprimer mes sentiments, pense-t-il. Mais je crois que je suis accablé et embarrassé. Mortifié même. Je me torture l'esprit à propos de ma sexualité, en vivant une double vie, et mon oncle, lui, vit sa relation avec son amant sans se soucier de quoi que ce soit. Au lieu de faire face fièrement à la réalité et d'être honnête avec moi-même, je continue de vivre dans le mensonge.

Michael fixe les yeux sur Holly endormie. Ses mèches d'un brun mordoré lui couvrent le visage. Elle respire paisiblement enveloppée dans son pyjama Winnie l'ourson. C'est son préféré, pense Michael.

Michael voyage dans ses pensées et se souvient de l'époque ou il voyageait à travers le pays au volant de sa camionnette. Peu avant qu'il ne rencontre Justin, son premier petit ami, Michael avait logé pendant trois mois dans une pension de famille. C'est là qu'il avait partagé sa chambre avec un jeune homme du nom de George. George avait affiché dans la chambre un petit poster où l'on voyait un homme relâcher une colombe en liberté. La légende indiquait : Qui que tu aimes, libère-le. S'il revient, il est à toi. S'il ne revient pas, alors il ne t'a jamais appartenu. Qu'est-ce qu'on disait encore? Ah, oui : Qui que tu aimes, libère-le. S'il revient, il est à toi. S'il ne revient pas, alors chasse-le et tue-le.

Michael éclate de rire à haute voix en repensant à cette blague. Holly remue et se retourne sur le ventre. Je ferais mieux de rester calme, pensa Michael en caressant doucement le petit dos de Holly. L'inscription du poster de George défile à nouveau dans ses pensées. Il contemple toujours son bébé. Je crois qu'il faut que je saisisse cette chance, pense Michael tout en continuant à caresser le dos de Holly.

 

Retour à l'hôtel :

Alan Spencer, les mains toujours liées aux montants du lit, s'éreinte la voix afin d'obtenir un mouvement de la femme qui vient de s'effondrer au pied de son lit. Karen, ne sachant pas si ce malaise fait partie du plan de Val, essaie de la réanimer tout en évitant que sa tête ne heurte à nouveau le sol de la chambre. Val ouvre discrètement les yeux vers Karen et lui lance un clin d'oeil complice afin de la rassurer : tout se déroule conformément au plan prévu. Mais quand as-TU décidé que tu serais la fille à soigner ?, pense Karen en endossant à nouveau son rôle.

"Oh, je ferais mieux d'appeler les urgences!" s'écrie Karen, cette fois dans le personnage de 'Abby'.

"Oh, Bon Dieu! Mais qu'est-ce qui ne va pas chez elle?" s'écria Alan.

"Elle a pris des pilules tout à l'heure... peut-être qu'elles ont mal réagi avec l'alcool," suggère Karen en s'emparant du téléphone.

"Non! Il ne faut pas qu'on me trouve ici. Si jamais on trouve de la drogue dans son organisme, je pourrais me retrouver derrière les barreaux. Je pourrais perdre mon job."

"Attends, je crois qu'elle respire," dit Karen avec une fausse note d'espoir dans la voix. Elle se rapproche de Val qui, étendue sur le sol, fait tout son possible pour ne pas éclater de rire. "Je crois quand même qu'il va falloir appeler une ambulance."

"Pas question, non!"

"Ecoutes. Je vais défaire tes liens, comme ça tu pourras sortir d'ici. Ensuite, j'appellerai un... ami docteur. Il faut que je la sorte d'ici. Personne ne saura jamais que tu étais ici" propose Karen.

Alan répond d'un air frénétique. "C'est bien. Parfait. Laissez-moi en dehors de tout ça." Karen défait les noeuds des foulards et Alan saute du lit. Il jette un regard dans la direction de Val qui, les yeux vides d'expression, le regarde également. Il se rhabille rapidement et se précipite vers la porte. Val adresse un nouveau petit clin d'oeil complice à Karen.

Avant qu'il ne parte, Karen implore. "Surtout ne dis rien de tout ça à notre boss. Si jamais il apprend ce qui s'est passé ici..."

Alan répond : "Je vous propose un marché. Si mon nom reste en dehors de ce coup foireux, je vous jure que La B n'entendra jamais parler de cette histoire, JAMAIS!"

"Ecoutes,". ajoute Karen "C'est notre premier contrat avec La B. S'il te plaīt, si jamais il te demande quoi que ce soit, dis-lui que vous êtes satisfait."

"Chérie, si je m'en tire ce soir sans dégâts, je dirai à La B que vous m'avez fait voir des étoiles." Sur ces derniers mots, Alan se dirige vers la porte et la claque sans demander son reste. A ce moment précis, Karen s'effondre de rire sur le lit.

"Ça alors! C'était tellement drôle" Val rit également en se relevant du sol.

"Oui. On va s'appeler les Putes Merveilles, celles qui gâchent partout les nuits des bonshommes." Karen s'écroule de plus belle pendant que Val éclate de rire.

"A la bonne heure!" déclare fièrement Val. "Bon, maintenant, je suis passée à la banque retirer de l'argent pour pouvoir payer La B. Avec un peu de chance, il ne saura jamais qu'on n'a pas couché avec Alan ce soir."

"Alors, on a un peu de temps à perdre. Tu veux un café ?" suggère Karen.

"Habillées comme on est ?" demande Val.

"Ben oui, pourquoi pas ?" Karen sourit et prend son sac à main.

Val sourit à son tour, tout en pensant : Mission accomplie. Ce soir, pas de déprime pour Karen en pensant à Eric.

 

Le jour se lève sur Knots Landing :

Dans son somptueux bureau, Greg Sumner balaye du regard les lieux, les yeux voyageant du sol aux plafonds vitrés. Il réfléchit à sa prochaine réunion avec Jack afin de discuter du rôle spécifique de ce dernier au sein du Group Sumner. Ses pensées sont toutefois empreintes d'un sentiment de plénitude : il est parfois si bon de dormir seul. Cela ne lui était plus arrivé depuis des lustres.

Chaque nuit, Greg fait le même rêve : il se voyait avec Laura, vivante, dans un conte de fées. La nuit dernière, cependant, ses visions oniriques furent différentes, peut-être parce que Anne est à San Francisco chez des amis. Ça alors! pense-t-il. Je ne savais pas qu'elle avait des amis. Certainement des toqués du genre coiffeur à San Francisco.

Au moment de se lever ce matin, et parce que Anne n'était pas à ses côtes pour lui rappeler les circonstances actuelles, Greg s'était laisser emporter quelques minutes de plus par son rêve. Il éprouve encore cet agréable sentiment, alors qu'il vient d'arriver au siège de ses entreprises, prêt à affronter une nouvelle journée de combats.

Une sonnerie retentit tout à coup. Greg comprend qu'il s'agit de son assistante qui essaye de le contacter des bureaux externes. Toujours à vouloir me contacter, pense-t-il, alors qu'il se retourne vers son bureau afin de répondre à l'appel de son assistante. Il regarde la photo de Paige qui trône toujours sur son bureau. Mmmm, peut-être qu'un de ces jours je devrais quand même effacer les marques de diable que j'ai dessinées sur son visage. Après tout, je suis redevenu propriétaire de ma compagnie. "Oui ?"

"Monsieur Sumner. Jack Ewing est arrivé."

"Et bien, faites donc entrer le Prince Charmant." Je crois que je vais vraiment apprécier la présence de Jack ici, surtout après que lui et Abby auront quitté le ranch pour leur nouvel maison du cul-de-sac.

Jack pénètre dans le bureau et est accueilli par le ton habituellement jovial de Greg. "Eh Jackson! Entre donc, mon cher!"

Jack se met à rire face à l'attitude de Greg. Ah, je m'amuse tellement de ses mimiques! pense-t-il en lui serrant la main et en lui adressant un amical "Bonjour, Greg."

Se levant de derrière son bureau, Greg lui indique alors le coin extrême de sa pièce. "Viens par ici, Jack... Nous pourrions tirer quelques balles de golf tout en discutant." Ça ira beaucoup mieux s'il se sent plus à l'aise. Je sais à quel point il déteste le formalisme, pense Greg.

Le visage de Jack s'éclaire. Il est soulagé de voir que cette discussion ne sera pas une nouvelle réunion d'affaires comme les organise Abby, où tout n'est que vernis à ongles et apparats clinquants. "Oh oui, ça m'a l'air GENIAL, Greg. Je n'ai plus touché un club de golf depuis des années."

Ah, Ah! pense Greg. Je viens de gagner la première manche. Il faut que je sois prudent pour m'assurer de sa fidélité. Jack a la réputation de basculer d'un camp à l'autre de la bataille, au mieux de ses intérêts du moment. Et puis, il est et reste le cousin de JR, peu importe s'ils sont en bons termes ou pas. "Jack, mon cher, sache que mes réunions les plus constructives se sont toutes déroulées sur un green de golf."

Les deux hommes passent une bonne vingtaine de minutes à jouer quelques coups de golf sur la moquette du bureau et s'échangent quelques banalités pour agrémenter leur partie. Finalement, Greg enchaīne sur le sujet qui les concerne et se met à parler affaires. "Jackson, j'ai beaucoup pensé à ton rôle au sein du Groupe Sumner."

Jack relève le regard de son club de golf et affiche un aire quelque peu nerveux. "Ouais, à vrai dire, Greg, moi aussi j'ai pas mal pensé à ça."

"Et bien, vois-tu Jack, la situation est la suivante..." Greg met une main sur l'épaule de Jack. "Comme tu l'as peut-être remarqué, le Groupe Sumner - et surtout lorsqu'il était connu sous le nom de Galveston Industries - a toujours souffert d'un déficit d'image positive. Moi, je ne peux plus rien faire pour améliorer la situation, étant donné mon passé et mes expériences politiques. Abby, elle, et bien... Avouons-le, Abby c'est Abby!" Les deux hommes se mettent à rire de bon coeur.

Greg poursuit son raisonnement. "Plus sérieusement, Jackson, tu es le seul de nous trois qui n'a pas de réputation bien établie dans cette ville."

Le regard de Jack paraīt confus. "En effet, Greg, tu as raison mais je ne vois pas clairement ce que tu attends de moi."

Greg lance un sourire, tel un chat qui vient de dérober un canari. "Je veux que tu sois le nouveau VISAGE du Groupe Sumner! Je veux faire de toi l'intermédiaire entre notre compagnie et l'homme de la rue!"

Le visage de Jack s'irradie de satisfaction à ce qu'il vient d'entendre. JAMAIS, même dans ses rêves les plus fous, il n'avait imaginé que Greg lui demanderait de jouer un rôle aussi actif dans l'entreprise. "Greg, Je... Je ne sais pas quoi dire..."

"Dis oui!" La voix d'Abby se fait soudain entendre derrière la porte. Elle entre dans le bureau. "Chéri, cet endroit est parfait pour toi. Greg m'en avait déjà parlé mais je voulais que tu en ais la surprise."

"Et bien, je SUIS surpris, ça c'est sūr."

Comprenant le sentiment d'inconfort qui s'est emparé de Jack, Greg intervient rapidement. "J'ai une idée : pourquoi vous ne prenez pas tous les deux un long déjeuner en tête-à-tête de façon à pouvoir discuter tranquillement et en privé de tout ceci. Je n'ai pas besoin d'une réponse immédiate." Quelques secondes à peine après avoir émis cette proposition, Greg pousse littéralement Jack et Abby vers la sortie. "Profitez bien du déjeuner" dit-il en fermant la porte derrière eux avant que ni l'un ni l'autre n'ait eu le temps de protester.

Greg se replonge dans ses pensées. Et bien disons que cela s'est ... bien passé. Hé, hé, si je connais bien Blondie, elle va convaincre Jack d'accepter avant même d'avoir finir leur déjeuner. Bon sang, Jack serait quand même un sérieux atout dans ce rôle. Il sera vraiment populaire aux yeux des consommateurs moyens. Les hommes voudront s'identifier à LUI et les femmes n'en parlons pas! Ce sera magique, j'en suis sūr. Bon, il est temps d'appeler Bill Perry pour avoir un rapport sur l'évolution de la situation avec Paige! Mmm, Mmm, elle doit être au bord de l'explosion à force de travailler pour lui en tant qu'assistante juridique. Greg jubile intérieurement. Tout ça grâce au pouvoir de persuasion d'Abby. Heureusement qu'elle a eu la présence d'esprit de faire signer à Paige un tas de documents, il y a des années, lorsqu'elle et moi étions mariés.

 

Les pensés de Greg le ramènent en 1987, peu de temps avant son mariage avec Abby. Ah! les années 80, pense Greg. Les coiffures sophistiquées, l'argent à outrance : quelle époque! "Mortsky, entrez" se souvient Greg. Le flash-back continue.

"Oui, Monsieur Sumner ?" Mort entre dans le bureau de Greg, flanqué de son éternel acolyte, Bob, juste derrière lui. "Ma fiancée va arriver sous peu. Je veux que vous vous assuriez qu'elle signe certains documents immédiatement. Je retourne au ranch faire une petite sieste et il faut que tous ces documents soient signés en double exemplaire."

"Oui, Monsieur Sumner, vous pouvez compter sur moi."

"Puis-je vous aider en quoi que ce soit d'autre?" demande Bob.

"Oui, Bob. Vous pouvez expliquer le sentiment que ça fait d'être une ombre permanente." Greg éclate de rire et Bob a l'air confus.

Quelques minutes plus tard, après le départ de Greg, Paige arrive dans le bureau et immédiatement apostrophée par Mort. "Monsieur Sumner veut que vous signiez ces documents au plus vite. C'est urgent."

Paige passe en revue la pile de documents que Mort lui tend Mort. "Urgent ? Le contrat Calvert n'expire pas demain."

"Hé, ce n'est pas moi qui fait les règles."

"Bon d'accord." Paige signe les documents sans les lire attentivement.

Une heure plus tard, au Ranch Sumner, Greg et Abby sont assis dans le patio et sirotent un verre de vin. Carlos arrive avec une enveloppe-bulles. "On vient de la livrer, Monsieur."

"Merci, Carlos, ce sera tout."

Greg se retourne vers Abby alors qu'il extrait les documents de l'enveloppe. Il les met tous de côté, excepté un seul qu'il feuillète jusqu'à la dernière page et voit qu'il possède la signature de Paige. Greg sourit. "Voilà, c'est fait."

"Fais-moi voir." dit Abby.

En lisant le document, Abby affiche un sentiment de satisfaction. "Tu verras. C'est le genre d'assurance dont on aura besoin. Greg, tu peux t'y attendre : elle ne va pas prendre notre mariage à la légère. Il te faut une assurance pour la ramener à l'ordre si jamais tu en as besoin."

"Je sais." Greg réfléchit un moment. "Tu vas faire légaliser ces documents, n'est-ce pas ?"

"Ne t'inquiète pas" sourit Abby. "Je m'occupe de tout."

Le flash-back s'interrompt. Greg est assis tranquillement dans son fauteuil, ressassant le passé avec une pointe de culpabilité à l'esprit, pour avoir été complice dans cette situation qui concerne Paige. La secrétaire de Bill Perry répond au téléphone.

 

Le cabinet Reeve, Cain et Perry :

Michael prend une profonde respiration avant d'entrer dans le bureau de Paige. En ouvrant la porte, il aperçoit Paige assise à son bureau. Elle étudie une pile de documents, l'air désintéressé. Paige lève les yeux et regarde Michael.

"Oh, Salut. Je ne t'avais pas vu."

"C'est parce que tu es une assistante juridique discipliné" répond Michael sur un ton sarcastique.

"Très drôle. Quoi de neuf ?"

"Et bien, j'ai dīné avec Mack et Karen hier soir."

"Je sais, et avec ton oncle, c'est ça ? C'était comment ? Quoique, à en juger par ton coup de fil, c'est une question à ne pas poser, je crois."

"Ecoute... J'ai des nouvelles à t'annoncer."

Paige manifeste un intérêt soudain à tel point qu'elle bat des sourcils. "Oui? Je t'écoute."

"Ce n'est pas la peine de me draguer, je suis gay, tu te souviens ?" Michael et Paige se mettent à rire. "J'ai parlé avec Mack de boulot, comme tu me l'avais demandé. Il a découvert que le père du locataire de Claudia avait en sa possession toutes ses affaires personnelles. Un certain professeur de San Francisco du nom de Jacobs. Eeuh, Harry. Harry Jacobs."

"Oh, Michael, merci! Harry Jacobs, tu dis ? Maintenant, comment pourrais-je en savoir plus sur... Tom ?"

"Oh, tu n'es pas sérieuse. Après ce qu'il a fait ?"

"Michael, il aurait PU révéler ton homosexualité. Et puis, c'est le meilleur détective que je connaisse. Après Mack, bien sūr. Il est peut-être temps que Tommy et moi ayons un petit rendez-vous. Maintenant, et toi ? Tu avais l'air vraiment irrité, l'autre soir. C'est pour ça que tu n'es pas venu au bureau hier ?"

"J'avais besoin de temps pour réfléchir. Ce n'est pas un secret, mais Lori ne sait pas que je ne suis pas venu travailler hier."

"TU as caché ça à Lori, Michael ?" demande Paige d'un ton moqueur.

"Mon oncle est homosexuel."

"Ouahou, je suppose que c'est vrai que tout le monde a un oncle homo."

Michael fait la moue. Paige se met à rire.

"Pas drôle du tout," répond Michael. "Lui, il est gay. Il vit sa vie fièrement à New-York et moi je ne suis qu'un lâche qui a la trouille."

"Michael, c'est un peu différent. En ce qui te concerne, tu n'as compris ton orientation sexuelle qu'après avoir eu femme et enfant. Tu ne peux pas t'en vouloir pour ce qui est déjà fait."

"Non. Et je sais tout ça. Enfin, je crois. Mais maintenant que j'ai accepté le fait d'être homo, ma vie est devenue un mensonge, encore plus qu'auparavant."

Soudain, l'associé du patron de la société, Bill Perry entre dans le bureau de Paige. "Bien, mon avocat préféré supervisant une fois de plus mon assistante préférée..." Perry est pleinement conscient que Michael et Paige ont perçu la pointe de sarcasme dans sa voix.

"Bonjour, Monsieur Perry" déclarent Michael et Paige à l'unisson.

"Dites, Matheson, vous avez terminé le premier carton de dossiers ? N'oubliez pas qu'il y a une réunion plénière plus tard dans la salle de conférence. Nous aurons besoin de tous les diagrammes disponibles."

Paige jette un regard aux piles de documents agglutinés face à elle ainsi qu'aux autres boītes gisant au sol de part et d'autre de son bureau. Elle soupire. "Oui, Monsieur Perry, pas de problème." Bon sang, si je pouvais lui arracher les yeux à celui-là. Il m'avait dit que ces documents devaient être analysés en vue d'une réunion mercredi prochain.

"Et vous, Fairgate, où en est ce mémo sur le règlement des marchés actifs et sur la prescription 355 ?"

"C'est en passe d'être finalisé par ma secrétaire, Monsieur."

"Continuez et bon travail surtout" termine Perry en quittant le bureau de Paige.

Après avoir fermé la porte, Paige explose. "Ce salopard, je jurerais qu'il fait tout pour me mettre à bout. Il m'avait que j'avais jusqu'à mercredi prochain pour étudier ces dossiers, pas jusqu'à 15 heures aujourd'hui! Michael, je dois vraiment m'y mettre."

"Oui, et moi je dois y aller et boucler cette prescription 355."

"Il faut qu'on parle, Michael. Que dirais-tu d'un déjeuner ensemble demain."

"Demain ce sera parfait" répond Michael.

"Ne fais rien de stupide avant qu'on ait une conversation, d'accord ?"

"D'accord. Promis." Paige regarde Michael d'un air dubitatif, ne sachant pas avec certitude s'il faut le croire ou pas."

 

Cabinet Mackenzie & Associés :

Janice, Mack et Peggy sont debout autour d'un femme aux cheveux foncés. Cette dernière est accroupie en face d'un téléviseur relié à un magnétoscope et à d'autres équipements vidéo. "Vous pouvez me dire quelque chose ?" demande Mack.

"Mack, je n'ai même pas encore vu la cassette!" répond la femme. "Il est toujours aussi nerveux?" demande-t-elle à Janice.

"Vous n'avez pas idée, Carol" répond-elle.

"Amen, ma soeur" ajoute à son tour Peggy.

Mack les regarde toutes les deux, exaspéré.

Carol allume le magnétoscope et y insère la cassette. C'est Peggy qui a fait appel à Carol après que Janice lui a parlé du problème de la bande vidéo. Peggy connaissait Carol du temps où elle était secrétaire au cabinet du Gouverneur de Californie, à l'époque où Mack et elle y travaillaient également. Carol avait travaillé en tant que secrétaire du principal collaborateur du Gouverneur. A l'époque, elle étudiait également à CalTech, l'institut spécialisé dans les expertises médico-légales assistées par techniques audiovisuelles. "Donc," commence Peggy "Encore merci d'être venue ici aussi vite. Nous avons tous conscience que l'experte légiste en chef du Département des Affaires Criminelles Spéciales n'a pas beaucoup de temps libre dans cette ville."

"Peggy, c'est un plaisir de vous rendre service. Et vous ne m'aviez jamais dit que vous travaillez pour quelqu'un d'aussi séduisant." Elle lance ces propos en regardent directement Janice.

"Merci." Janice et Mack répondent en choeur et se regardent aussitôt d'un air ennuyé. Mack se rend compte que Carol faisait allusion à Janice dans son commentaire et se met à rougir.

"Voilà, regardez ceci." déclare Carol tout à coup. C'est une vue nettement plus précise de la plaque d'immatriculation du véhicule qu'offre l'écran. L'image est figée. Cette fois, le numéro minéralogique est clair : AXY-753.

Janice l'écrit et prend aussitôt le téléphone.

"Qu'est-ce que tu vas faire ?" demande Mack.

"J'appelle un ami au Bureau des Immatriculations. Il pourra nous renseigner sur la plaque tout de suite."

Mack répond aussitôt :"Je suis donc la seule personne dans ce bureau qui n'a pas de connaissances utiles."

"Oui." déclarent Peggy et Janice à l'unisson.

"Et, Mack, je n'ai plus rencontré aucun de tes collaborateurs depuis que Jill Bennett et toi travailliez ensemble au bureau du Gouverneur. Qu'est-elle devenue ?"

Mack rigole. "Elle est devenue psychopathe et a essayé d'assassiner la meilleure amie de ma femme. Après, elle a fini par se suicider non sans avoir fourré son propre corps dans le coffre du mari de ma meilleure amie."

"Oh, voilà qui est chouette" rétorque Carol sur le ton de la plaisanterie. "Passes-lui mon bonjour la prochaine fois que tu la rencontres."

A ce moment précis, Janice raccroche le téléphone. Les trois autres s'arrêtent de discuter et braquent leur attention vers Janice.

"Mauvaise nouvelle," annonce Janice. "La voiture est immatriculée au nom d'une petite faculté de l'Université de San Francisco. Est-ce que la somme avancée par Gary pourra couvrir les frais d'une autre escapade dans la fameuse baie ?"

 

Knots Landing High :

Meg MacKenzie est assise seule à la cafétéria, les yeux fixés droits devant elle mais sans être consciente du monde qui l'entoure. Meg est en proie à de terribles cauchemars depuis deux semaines. Bien qu'il ne s'agisse pas vraiment de cauchemars mais plutôt de souvenirs.

Son rêve est toujours le même : Betsy et Meg sont ensemble et la terre se met à trembler. Meg se retourne et Betsy a disparu. A l'emplacement où était Betsy, un homme s'approche d'elle et l'attrape. Meg essaie de crier mais aucun son ne sort de sa bouche. La seule chose qui lui vient à l'esprit ensuite est la vision d'une chambre où elle est ligotée et où elle sent que quelqu'un tâte sa peau et la pique avec... une aiguille? Non, on dirait plutôt qu'on lui retire du sang. Meg sait bien que ces cauchemars ont quelque chose à voir avec le jour du tremblement de terre, lorsqu'elle a disparu. Tout le monde dit qu'elle était en état de choc; et c'est la raison pour laquelle elle n'arrive pas à se souvenir des événements de cette journée. Mais Meg sent bien que Ça ne sonne pas juste. Meg se souvient d'avoir eu peur, mais n'était pas terrifiée au point d'être en état de choc. Meg aime à penser qu'elle peut affronter les situations les plus difficiles sans problème. se dit-elle.

Bobby et Betsy arrivent dans la cafétéria. Les jumeaux aperCoivent Meg en même temps. "Oh, elle est là." dit Bobby. "T'as passé beaucoup de temps avec Meg, récemment, Bets?"

"Oh non," répond Betsy "Elle est vraiment distante depuis quelques temps."

"Je sais. Je m'inquiète à son sujet."

"Salut les amis!" s'exclame Meg en voyant Bobby et Betsy s'approcher d'elle.

"Salut ma petite" répond Bobby s'abaissant pour lui donner un baiser sur la joue."

Betsy rougit en se remémorant l'époque où tous les trois prenaient leur bain ensemble. "Ça va, Meg ? Tu sais, Bobby et moi, on a remarqué depuis un bout de temps que quelque chose a l'air de te tracasser."

"C'est à cause de ce cauchemar que je fais depuis plusieurs semaines. C'est bizarre. J'ai l'impression que des souvenirs enfouis dans ma mémoire essaient de refaire surface et je n'arrive pas à les voir clairement. Mais ça a quelque chose à voir avec le tremblement de terre, je crois."

"T'en as parlé à tes parents ?" demande Bobby très sérieusement.

"Oh, ça, non!" s'exclame Meg. "Mes parents ne comprendraient pas. Ils pensent que j'étais en état de choc et que j'ai vagabondé toute seule. Et puis, ma mère souffre tellement de la mort d'Eric, mon beau-frère. Je ne peux pas en plus lui infliger ça avant d'avoir compris vraiment ce qui se passe dans mes souvenirs."

"Ecoute, ça va s'arranger, Meg. Je suis en retard pour le prochain cours. A plus tard!" Betsy s'en va.

"Ma belle," ajoute Bobby "qu'est-ce qu'il y a d'autre, dis-moi ? Allez, je te connais bien."

"Oh, Bobby. C'est... des fois, je parle à Laura."

"A... Laura ? Tu veux parler de ta mère naturelle ?"

"Oui. Ne me regarde pas comme ça. Je ne suis pas Buffy contre les vampires. Je lui parle, c'est tout. N'importe où, comme tard le soir par exemple, tu comprends ?"

"Tu n'as jamais parlé de tes vrais parents depuis que tu as découvert toute la vérité il y a quelques années."

"Oui, je sais. Mais, parfois, quand j'ai besoin de parler de quelque chose et que je ne veux pas le dire à Maman et Papa, j'en parle avec Laura."

"Je crois que c'est normal ça, Meg. Si c'est ça qui t'inquiète."

"Non, ça ne m'inquiète pas. Je ne suis pas folle comme Billy dans "Scream" mais j'aime bien lui parler. Depuis que je fais ces cauchemars, je vois aussi ma vraie mère. Dans mes rêves, elle essaie de me rejoindre. C'est bizarre. C'est parce que j'ai presque aucun souvenir d'elle. Les seuls que j'ai sont la cassette où elle me lit Bonne nuit La Lune et les photos que Papa, Maman et Oncle Greg m'ont montrées. Mais..." Meg s'arrête de parler.

Bobby la regarde avec compréhension. "Tu sais, je ne me souviens pas quand Ben est parti et pourtant, c'est le père que j'avais eu quand je suis né. Même si maintenant je sais que Papa a toujours été mon vrai père."

"Ouais, ,je sais, tu me l'as déjà raconté." dit Meg.

"Moi aussi je pense à Ben et toi tu penses parfois à Laura. C'est drôle, quand tu sais que quelqu'un t'a élevé, a pris soin de toi. Et toi, tu ne le connais même pas. Bizarre, non?"

"Oui" répond Meg d'une voix douce en souriant à Bobby. "Merci." Bobby lui rend un sourire et prend Meg par la main.

 

Le ranch Sumner :

J'ai laissé un mot pour la baby-sitter, j'ai appelé Brian pour lui dire que je ne serai pas à la maison pour le dīner, j'ai laissé assez d'argent à la baby-sitter pour commander une pizza. Je crois que tout y est... Kate a ces quelques pensées au moment de monter dans sa voiture. Elle va rejoindre Paige qui vient de lui passer un coup de téléphone urgent.

Elle baisse le son de la radio. Paige... Pourquoi es-tu toujours aussi évasive? Tu ne pouvais pas me dire ce qui passe au téléphone? Kate roule en direction de l'appartement de Paige.

Tout en roulant, Kate vérifie l'adresse sur le bout de papier qu'elle tient dans les mains. 347, Dunmore drive. C'est ici. Elle sourit à la vue du petit appartement. Il n'y a pas de doute dans son esprit que Paige retrouvera très vite une meilleure situation financière. Si je pouvais lui trouver un type sympa avec qui elle pourrait s'installer, tout s'arrangerait.

Kate frappe à la porte et entend Paige lui crier "Entre!". Paige la salue, vêtue de jeans et d'une chemise blanche. Un ensemble assez décontracté pour Paige la glamoureuse.

"Tu veux faire le tour du propriétaire ?" demande Paige.

"Bien sūr! Cet appartement a l'air magnifique" répond sincèrement Kate.

"D'accord. Mais le tour devrait durer dix secondes. Cet endroit est aussi grand qu'un placard à vêtements!" ironise Paige.

"Oh arrête! Il est parfait. Chouette et confortable!" répond Kate, tout sourire.

Pendant que Paige lui fait visiter les lieux, Kate remarque à quel point Paige est fière de tous les éléments qui composent l'appartement. Elle a travaillé dur pour tout ça. Et seule. Plus de Greg Sumner pour s'occuper de tout.

"Je peux t'offrir un café ou autre chose ? Je m'améliore. Maintenant, je fais du café sans brūler la cafetière." déclare Paige en se dirigeant vers la kitchenette.

"Non, ça va, merci. Alors, qu'est-ce qui se passe Paige ? Raconte-moi."

"Et bien," commence Paige "Je voulais te parler des dernières nouvelles à propos du coffre --"

Kate l'interrompt soudain. "Oublie ce coffre une minute, Paige. Parle-moi de toi. Quoi de neuf ? On ne prend plus le temps de s'asseoir et de discuter."

Paige ne sent pas à l'aise. "Tu sais, c'est toujours la même chose. Métro-boulot-dodo-prendre soin de l'appart'... La routine, quoi. Et toi ? Parle-moi de ta vie. Comment ça se passe avec Brian et les enfants ?"

"Brian et les enfants sont formidables. Mollie et Brandon poussent tellement vite. J'ai l'impression que je ne peux pas cligner des yeux un instant sans rater quelque chose. Je veux les voir grandir pas à pas. Je ne veux louper aucune étape de leur vie. Tu comprends ?"

"Hum... Oui. J'imagine." Paige lâche ces mots avec un sentiment incommode difficile à cacher, comme à chaque fois qu'il s'agit d'enfants.

"Tu sais que Meg a joué les baby-sitters pour Mollie l'autre jour. C'était tellement mignon, Mollie a dit que Meg était sa babysitter préférée."

"Oui. Mack est très préoccupé par la disparition de Meg le jour du tremblement de terre. Pauvre Mack, il s'inquiète beaucoup trop."

"Ecoute, tu ne peux pas lui en vouloir. C'est effrayant quand quelqu'un disparaīt de la sorte. Même si ça n'a duré que quelques instants." Kate prononce ces mots tout en pensant à la meilleure manière d'engager la conversation sur un sujet qui la tracasse depuis très longtemps.

Un silence inconfortable emplit la pièce avant que Kate ne dise timidement : "Paige, je sais que tu n'aimes pas en discuter, mais si seulement tu voulais me raconter ce qui s'est passé pendant la période ou tu as quitté Knots Landing, je serais bien plus qu'une oreille attentive. Crois-moi, ce que tu as subi est peut-être difficile à exprimer avec des mots, et tu fais tout pour éviter d'en parler par peur de désespoir. Mais si jamais tu veux en discuter, je suis là, d'accord?" Ça y est, pense Kate, je suis enfin parvenue à lui poser la question. Peut-être qu'elle me fera confiance.

"Oh, Katie...Tu t'inquiètes beaucoup trop! Je vais bien! Donc...en ce qui concerne le coffre-fort, j'ai du nouveau." Paige exprime ces mots avec un peu trop d'ardeur.

"Non. Attends. Je suis on ne peut plus sérieuse, Paige. Ne crois pas que je ne veuille pas t'écouter à propos du coffre, mais il faut que tu comprennes ce que je suis en train de te dire. Je ne suis pas Karen ou Mack. Je ne vais pas réagir de manière exagérée. Je te le promets. Je serai à ton écoute." Kate parle d'un air déterminé.

Paige soupire. "Merci, Kate. Ça signifie beaucoup pour moi. Crois-moi... Si jamais j'ai envie de me confier à quelqu'un, c'est vers toi que j'irais. Je te suis infiniment reconnaissante de l'amitié que tu me témoignes. Je peux compter mes amis dans cette ville sur les doigts d'une main. Toute cette période loin d'ici... c'était..." Paige est prise d'une boule à la gorge et ses yeux sont au bord des larmes. Non, se dit-elle... Retiens-toi. Je baisse trop ma garde depuis quelques temps!

"Mon offre tient toujours." dit Kate avec un sourire, décidée à ne pas trop irriter Paige par sa sollicitude.

Paige reprend une profonde respiration et se frotte les yeux discrètement. Elle refait face à Paige, le sourire aux lèvres. "Donc...à propos de ce coffre."

"Oui, le coffre. Tu as du nouveau ?"

"Janice, l'associée de Mack, est allée au domicile des Jacobs à San Francisco. Tu te souviens, les anciens locataires de ta maman ? Elle a rendu visite aux grands-parents de Robyn Sheehan. Michael m'a dit que Mack est sūr que la grand-mère n'a plus le coffre en sa possession. C'est son fils, le père de Robyn, qui le détient."

"Diable, ça m'a l'air bien compliqué. Et comment Michael est au courant de cette affaire?" demande Kate.

"Mack et lui en ont discuté au cours d'un dīner ensemble l'autre soir."

"Bien, et tu crois qu'on devrait aller à San Francisco et localiser le père de Robyn?" s'enquiert Kate.

"Pas encore. D'abord, il nous faudrait de plus amples informations. Et je sais comment on va les obtenir."

"C'est toi la spécialiste lorsqu'il s'agit d'être perspicace. Moi je ne suis qu'un amateur." répond Kate.

"Si j'étais vraiment aussi perspicace, je ne serais pas en train de regarder d'autres personnes diriger ma compagnie" déclare Paige amèrement.

"Ne t'inquiète pas, Paige. Tu trouveras vite un moyen de revenir au sommet. C'est ce que tu fais toujours." rétorque Claire d'une voix encourageante. "Si ça peut te consoler, sache que Brian n'est pas vraiment très enchanté de travailler avec Greg."

"Brian est au Groupe Sumner?" demande Paige.

"Oui. C'est Abby qui l'a exigé quand elle est revenue. Mais en fait, moi je ne suis pas mécontente. Je sais que Brian s'y adaptera avec le temps..." Les paroles de Kate sont coupées, net.

"PARDON, KATE!! Tu es en train de me dire que Abby Ewing a rejoint le Groupe Sumner??"

Choquée par la réaction de Paige et embarrassée, Kate lève les épaules, l'air penaud.

 

A San Francisco :

Monday, Monday, can't trust that day... Anne entonne le refrain et chante terriblement faux la chanson des 'Mamas and the Papas', que la radio de sa Mercedes couleur lavande diffuse à moment-là.

"Je me demande ce qu'ils sont devenus" pense-t-elle à haute voix en essayant de distinguer au travers de son pare-brise la route enveloppée d'un épais brouillard. Après avoir roulé quelques temps et s'être perdue à plusieurs reprises dans les bas quartiers de San Francisco, Anne arrive finalement, au détour d'un virage, à proximité d'une demeure de style victorien assez simple. Elle ralentit et s'arrête à quelques mètres. Elle jette un oeil sur le porche faiblement éclairé afin de vérifier si le numéro de la maison correspond avec l'adresse inscrite sur le bout de papier qu'elle sort de son sac à main.

Et bien, bon retour au Mont Walton, pense-t-elle en sortant de sa voiture. Elle observe la maison depuis l'allée. A mille lieues du dangereux phénomène des "banlieues" qu'elle ignore complètement, Anne verrouille sa luxueuse voiture et se met à marcher le long du trottoir inégal en direction du porche d'entrée, chaussée d'escarpins italiens dernière mode. Anne apparaīt telle une Marie-Antoinette moderne, vêtue de la tête aux pieds d'un assortiment d'articles et d'accessoires Gucci, Prada, Chanel et Dior, comme si elle s'avançait de manière condescendante à travers les "taudis" de ses sujets.

Oh, Mon Dieu! Anne s'arrête pour examiner les pelouses parfaitement taillées, la forme singulière du porche ainsi que l'inscription décorative "Welcome" trônant à proximité de la porte d'entrée. Je suis morte et je suis au paradis des culs-de-sac! C'est comme ces bouquins remplies d'images d'Epinal que Kate lit à Mollie... Voyons voir maintenant, où te caches- TU Karen MacKenzie dans ce petit monde parfait ?!! Mais qu'est-ce que JE fais ici ? Je suis sur un jeu de piste pour retrouver un coffre qui n'est peut-être même pas ici. Et puis, pourquoi Claudia aurait-elle confié quelque chose de valeur à des inconnus ?

Anne sonne à la porte pour la troisième fois, en agitant impatiemment son porte-clefs dans l'attente d'une réponse. "Je NE SUIS PAS venue jusqu'ici pour RIEN," bougonne-t-elle entre ses dents.

Alors qu'elle frappe une dernière fois, un murmure provenant de derrière elle interrompt soudainement ses pensées.

"La porte est fermée, Annie, mais tu devrais essayer avec ta clé." Anne a le sang qui se glace d'effroi. Au moment où elle se retourne et s'apprête à ouvrir la bouche, une main gantée lui attrape le cou et étouffe ses cris.

 

Pendant ce temps :

De l'autre côté de cette ville aux multiples visages, au Centre administratif de l'Université de San Francisco, Janice et Mack attendent impatiemment que le responsable des archives finisse de passer en revue toutes les inscriptions automobiles des facultés afin d'identifier avec certitude la personne qui utilise le véhicule dont la plaque d'immatriculation apparaīt sur la cassette vidéo. "Cette voiture est utilisée par..."

"Qui?" demande Janice avec empressement.

"Patience, ma jeune dame," répond le responsable des archives, un vieil homme ridé vêtu d'un costume de tweed. "La voiture est utilisée par le Professeur Martin Stein."

"Stein" répète Mack, quelque peu déçu que ce nom ne lui dise rien.

"Oh, vous le connaissez certainement" répond le vieil homme. "Oui, vous en avez déjà entendu parler. C'est la fierté de notre institution. M. Stein est un physicien de grand renom, spécialisé dans la fission nucléaire. Les travaux que lui et le Docteur Ronald Raymond ont conduits à la fin des années 70 sous la direction du Professeur Conway ont eu un retentissement sans précédent dans les milieux universitaires. Nous avons été très honorés qu'il accepte de venir professer chez nous le mois dernier."

"Le mois dernier?" demande Janice. "Non. En fait, nous recherchons la ou les personnes qui ont utilisé cette voiture il y a plusieurs mois, disons vers la fin novembre."

"Mais pourquoi ne me l'avez-vous pas dit plus tôt?" demande le vieil homme, visiblement irrité. "Voyons, novembre, novembre... Ah, voilà. Oui, c'est logique. C'était l'ancien chef du Département scientifique qui conduisait cette voiture, mais il est en congé sabbatique en ce moment."

"Et il s'appelle...?" demande Mack.

"Professeur Jacobs. Harold Jacobs."

"Jacobs?" s'interroge Mack. "Où ai-je bien pu entendre ce nom?"

"Oh, mon Dieu," s'exclame Janice. "C'est le nom du père de Robyn Sheehan!"

"Le... coffre ?" demande Mack d'un air curieux.

 

A Knots Landing :

"Chérie, je suis de retour." Michael crie ces mots en entrant dans l'appartement où lui et Lori habitent.

"Oh, salut, mon coeur" lui lance Lori, "Tu reviens plus tôt ce soir."

"Je voulais juste passer plus de temps avec ma famille. Un problème?" Menteur, pensa Michael.

"Et bien, je viens de mettre Holly au lit. Pourquoi ne vas-tu pas lui dire bonne nuit pendant que j'ouvre une bouteille de vin, si ça te dit."

Michael sourit. "Bien sūr. C'est une bonne idée."

Michael entre silencieusement dans la chambre de Holly. Il défait sa cravate tout en s'approchant du berceau où est allongée sa petite fille. Holly lève les yeux et sourit à la vue de son père. "Bonsoir, ma douce," chuchote-t-il "Et dors bien." Michael se penche sur le berceau et embrasse Holly sur la joue. "Je t'aime, mon petit coeur, n'oublie pas que ton papa t'aime plus que tout." Une larme coule sur le visage de Michael au moment où il s'éloigne de Holly.

Quelques minutes plus tard, Michael et Lori sont assis dans leur salon et sirotent un verre de vin. Ils écoutent de la musique et s'échangent quelques propos. "C'est agréable," dit Lori. "Ça fait longtemps qu'on ne s'est plus relaxé tous les deux comme maintenant."

Je ne peux pas lui avouer maintenant, pense Michael thinks. Elle mérite ces moments de détente agréables, je ne peux pas tout lui gâcher, du moins pas maintenant.

"Donc," continue Lori, "Le dīner de hier soir était très intéressant. Tu n'avais jamais eu la moindre idée qu' Oncle Joe est homosexuel?"

"Franchement, je crois que je ne me suis jamais posé la question. Je veux dire, c'est mon oncle, tu sais." Change de sujet, change de sujet...

"Je ne connais pas beaucoup d'homosexuels et je crois que je ne les comprends pas, en fait. C'est vrai, je n'arrive pas à comprendre comment une personne puisse être attiré par une autre personne du même sexe."

"Euh...oui" rétorque Michael. Avant même qu'il ne puisse changer de sujet de conversation, Lori continue sur sa lancée.

"Tu n'as jamais pensé que peut-être tu étais homo sans le savoir ?"

Oh... mon... Dieu. Je ne peux pas croire qu'elle me pose cette question. Comment puis-je répondre à pareille question? Non, Lori. Bien sūr que non, Lori. Ça, jamais. Et puis, dans une semaine, dans un mois, Bon Dieu, dans un an, je lui dirai la vérité et elle se souviendra pour toujours que ce soir, en ce moment même, je lui avais menti. Bon Sang, le plus dur dans cette histoire aura été d'engager la conversation sur ce terrain. Ça va perturber le dīner : chérie, passe-moi le sel et au fait, je suis homosexuel. Mais là, c'est elle qui rend les choses plus faciles. Elle me tend la perche. Tout ce que j'ai à dire, c'est...

"Oui." Oh, Mon Dieu, oh, Mon Dieu, Oh Mon Dieu, oh Mon Dieu!!!

Lori est sur le point de continuer la discussion et s'apprête à parler, lorsqu'elle comprend le sens de la réponse de Michael. Frappée, elle reste bouche bée. "C'est récent?" demande-t-elle, incrédule.

"Oui." lance Michael, la voix plus soumise qu'auparavant.

"Est-ce que l'on doit en parler?" demande Lori.

Prenant une profonde respiration, Michael lui répond : "Ecoute, ce n'est pas un sujet pour lequel je suis particulièrement à l'aise, mais oui, je crois qu'il est temps d'avoir une conversation sérieuse." Lori regarde Michael, choquée, et est prête à entendre ses explications alors que l'image... Disparaît... Fin de l'Episode 9.

 

Rejoignez-nous maintenant dans la Salle de Conférence du Groupe Sumner pour nous donner vos impressions sur cet épisode!

 

TOUT LE CONTENU DE CETTE HISTOIRE POUR KNOTS LANDING REBORN / COTE OUEST, LE RETOUR © DE JACK A. EDGAR AND ET DE L'EQUIPE DE SCENARISTES DE KNOTS LANDING REBORN.

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