A Invitation You Can't Decline
Cet épisode est dirigé par Jack A. Edgar et Kevin Neeson
Traduction par William Vilmer et mise en page par Yannick Cordonnier Hernois.



Précédemment dans Côte Ouest :
(SI VOUS SOUHAITEZ ECOUTER LE "THEME PRECEDEMMENT DANS" PENDANT QUE VOUS LISEZ CETTE SECTION, APPUYEZ MAINTENANT SUR LECTURE)

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JANICE : "Révéler son homosexualité est assez difficile, Michael. Je suis désolée, mais vous avez en plus un divorce et une audience au tribunal pour la garde de l'enfant."

MICHAEL : "Je vais perdre Holly parce que je suis gay?"

BRIAN : "Tes journées sont peut-être remplies de séances photos et d'interviews pour cette satanée campagne "nouvelle image" mais, contrairement à toi, les autres employés de la compagnie doivent travailler pour leur salaire!"

KAREN : "Je ne sais pas comment tu fais pour rester aussi calme. Je ne sais pas dire si ça fait de toi la personne la plus courageuse que je connaisse ou bien la moins sensée. Une chose est sûre, c'est que je ne suis pas aussi calme que toi dans toute cette histoire. J'espère simplement que tout ça va finir très vite, Val. Ma vie NORMALE me manque!"

PAIGE : Je n'aime pas t'envoyer ça à la figure mais Greg Sumner ne se marie pas aux femmes, il les loue simplement, en leasing si tu veux. Et si mes calculs sont bons, tu ferais mieux de compter tes jours, car ta location financement arrive à expiration!"

ABBY : “En tant que directrice, Brian, ceci est un avertissement verbal. Quels que soient tes sentiments personnels, ceux-ci doivent être dissociés de tes activités au sein du Groupe Sumner.”

VALENE : “Vous avez peut-être remarqué que Trixie ne traīne plus dans les parages. Elle ne reviendra pas. On s'occupe d'elle maintenant.”

LA B : "S'il n' y avait pas de pauvres hommes seuls à la recherche d'instants de plaisir, je ne serais pas dans le métier. Ne m'accusez pas d'être à l'origine du problème... Accusez la société."

KATE : "Je sais que tu es blessée et fāchée mais la personne avec laquelle tu es fāchée n'est pas Greg. C'est Abby qui t'a insultée."

KAREN : "J'avais un fils merveilleux et précieux qui était devenu un homme bien et prévenant. Et puis, un drame aussi insensé qu'un tremblement de terre l'a tué alors que de la vermine comme La B vit et profite. Où est la justice dans tout ça?"

MACK : "Je ne peux pas ACCEPTER ēa!! Nous avons déją perdu un fils, et maintenant LUI! On va finir par perdre notre petite-fille!"

L'HUISSIER DE LA COUR : "Le greffier vient de nous signaler la présence d'un témoin qui aurait des éléments importants concernant cette audience."

LE JUGE LILLIAN MARKS : "J'espère que cela présente un intérêt."

Générique d'Ouverture (version minimum)

 

C'est celui à ne pas rater!  C'est une version complète du générique d'ouverture de la saison 1 de Côte Ouest, le retour qui rend celui du dessus bien pâle en comparaison.  Cela nécessite que vous ayez Real Player (disponible gratuitement par téléchargement), et est spécialement conçu pour fonctionner directement sur votre ordinateur, plutôt que de devoir vous connecter à notre serveur.

Pour cela téléchargez simplement les trois fichiers ci-dessous (attention : il se peut que vous ayez déjà téléchargé l'un ou plusieurs d'entre eux sur notre librairie multimédia) sur le même répertoire que votre ordinateur... attention, "cliquez à droite" pour sauvegarder les fichiers.

La vidéo du générique d'ouverture de la saison 1 de Côte Ouest, le retour.

Le thème musical de la saison 1 de Côte Ouest, le retour.

Le fichier qui permet un fonctionnement simultané des deux premiers.

Une fois que les trois fichiers sont dans le même répertoire sur votre ordinateur, tout ce que vous devez faire c'est de lancer votre Real Player ainsi que le fichier intitulé "s1merged.smi".

Je pense que vous serez conquis par le résultat, et que vous ne pourrez plus lire un épisode de Côte Ouest, le retour sans le lancer au préalable!

 

Et maintenant...

 

Le tribunal du comté de Los Angeles :

Le juge Lillian Marks s'apprête à rendre sa décision dans l'affaire concernant la garde temporaire de Holly Fairgate. Mais un témoin surprise a interrompu la procédure juridique. Tous les regards sont rivés vers la porte du tribunal afin d'apercevoir ce témoin inattendu.

Tante Abby? Michael est surpris de voir Abby Ewing pénétrer la salle du tribunal. Celle-ci évite les regards des parties en présence et fixe les yeux du juge qui fait montre d'impatience du haut de sa chaire. Michael la regarde passer devant lui et s'interroge : Je ne savais même pas qu'elle était au courant de mon divorce.

Oh, non! Oh, non! Oh, non! La panique envahit les pensées de Lori. Que fait-ELLE ici? Elle n'a pas découvert le pot aux roses, mon Dieu?

Qu'est-ce que la sorcière perverse de la Côte Ouest vient faire ici? se demande Paige en regardant Abby d'un air suspect.

"Madame, j'ai cru comprendre que vous disposiez d'informations cruciales," déclare le Juge Marks avec une pointe de sarcasme dans la voix. "Déclinez votre identité, s'il vous plaît."

"Abby Fairgate Ewing. Je suis la tante de Michael."

"Et quelle est votre contribution à cette audience?"

"Votre Honneur, Lori Fairgate est venue quémander mon aide lorsqu'elle a compris qu'un divorce était inévitable entre elle et Michael. Inquiète au sujet de Holly, j'ai accepté d'aider Lori, avec l'espoir de la guider dans ses démarches et de m'assurer que sa fille n'en souffre d'aucune manière," explique Abby.

"Est-ce que tu étais au courant de leur rencontre?" murmure Paige à l'intention de Michael. Il secoue la tête d'un signe négatif sans détacher son regard d'Abby.

"Je lui ai donné de l'argent afin qu'elle puisse engager un avocat," continue Abby en présentant un document au juge. "Voici la copie d'un chèque d'un montant de 50 000 dollars émis au nom du soi-disant avocat de Lori."

L'avocat de Lori se retourne vers Lori, atterré. Il sait pertinemment que sa cliente ne lui a versé que 5 000 dollars. Le regard de Lori est braqué sur Abby. Sa lèvre inférieure tremble.

"Cet avocat, Bennett Thompson n'existe pas," poursuit Abby pendant que le juge observe le chèque. "Lori a ouvert un compte de manière frauduleuse au nom de Thompson à la First California Bank. C'est une tentative flagrante de m'escroquer. J'ai estimé que la cour avait le droit d'être informée d'un tel comportement de la part d'une mère à qui l'on va confier la garde et la prise en charge d'un enfant."

Paige et Michael regardent Lori dans un silence oppressant. Celle-ci continue de fixer Abby. Le juge regarde Lori d'un air furieux.

"Merci, Madame Ewing," déclare le Juge Marks. "A la suite de ces informations, la cour doit réévaluer sa décision. L'audience est levée jusqu'à lundi matin, 8 heures. Madame Fairgate, je désirerais m'entretenir avec vous ainsi qu'avec votre avocat, celui qui n'est pas imaginaire, dans mon bureau. L'audience est levée."

Elle frappe son maillet. Abby regagne la porte. Paige et Michael la suivent dans la salle des pas perdus.

"Pas si vite," lance Paige. Abby s'arrête et se retourne. "Pourquoi diable financiez-vous le divorce de Lori? Je sais que vous êtes la reine des garces mais renier votre propre famille, votre chair et votre sang est un nouveau signe de déchéance, même pour vous."

"Vous avez raison Paige, il s'agit de mon sang. Pas du vôtre. Occupez-vous donc de vos affaires," répond Abby d'un ton glacial.

"Ce sont mes affaires," s'écrie Paige, le visage face à Abby. "Je ne suis pas du même sang que Michael mais il est bel et bien mon frère. La chair et le sang n'ont rien avoir avec ça."

"D'après mes souvenirs, la chair avait quand même quelque chose à voir dans vos relations," claque Abby. Elle fait allusion à la vieille aventure entre Michael et Paige.

"C'est de l'histoire ancienne," réplique Paige. "Un peu comme votre vraie couleur de cheveux."

"Ça suffit," interrompt Michael, furieux. Abby et Paige mettent un terme à leurs joutes verbales et regardent Michael. "Paige, j'apprécie ton soutien mais maintenant ça ne regarde que moi et ma tante."

"D'accord," acquiesce Paige en voyant la détermination dans les yeux de Michael. "Je t'attends dans la voiture."

"Merci," répond Michael. Il s'adresse à Abby. "Comment tu as osé?"

"J'ai fait ce qui m'a semblé le mieux," répond Abby froidement. "J'étais... inquiète au sujet du nouveau style de vie que tu as choisi."

"Alors comme ça, tu sais que je suis homosexuel," lance Michael sans aucune hésitation et sans lācher sa tante du regard. "Ce n'est pas un choix. C'est ce que je suis."

"Non, tu es le dernier fils de mon frère encore vivant. Tu sais ce que ça veut dire? Si tu es homosexuel, il n'y a aura plus aucun descendant Fairgate. Notre nom de famille s'éteindra avec toi."

"Qui te dit que je ne pourrais plus avoir d'enfants?" demande Michael. "Je peux en adopter ou avoir recours à une mère porteuse. De toute façon, quoi que je décide, Ça ne te regarde en aucun cas."

"Ma famille me regarde," réplique Abby d'un ton discordant.

"Oh, alors tu n'as agi que par intérêt familial?" demande Michael d'un ton sarcastique. "Et en quoi le fait d'aider Lori à mettre fin à son mariage aurait-il pu préserver le nom des Fairgate?"

"Et bien, j'ai cru que la perspective d'un divorce long et douloureux et la possibilité de perdre ta fille t'auraient secoué. Tu aurais peut-être revu ta position et essayé de résoudre tes problèmes avec Lori," explique Abby. "Je l'ai fait pour ton bien en fin de compte."

"C'est aussi comme ça que tu justifiais ta main mise et ton contrôle absolu sur la vie d'Olivia, non?"

"Laisse-la en dehors de ça," répond Abby calmement.

"Ne me dis pas ce que je dois faire," rétorque Michael. "Je ne suis pas ton fils. Et si tu pensais à mon père lorsque tu as agi, alors oublie-le. Il en est grand temps. Papa se retournerait dans sa tombe s'il savait de quoi tu es capable."

"Il se retournera dans sa tombe le jour où tu amèneras ton amant à un dîner de famille," lance Abby.

"Comment oses-tu présumer des sentiments de mon père?" réplique Michael de manière solennelle. Des larmes de colère apparaissent dans ses yeux. "Mon père m'aimait et me soutenait. Il m'a aimé lorsque que j'étais hyper kinésique et que j'avais des problèmes à l'école. Il m'aimerait tout autant maintenant. Il n'aurait jamais essayé de manipuler et de contrôler la vie des gens comme tu le fais. Tu ne sais même pas ce qu'aimer veut dire."

"Michael..." Abby est choquée par ces mots. Elle veut prendre la main de son neveu.

"Non. Je ne veux plus discuter de ça avec toi, pas maintenant," ajoute Michael d'un ton furieux. Il retire sa main. Il s'éloigne. Abby le regarde, le visage déçu.

"Mon Dieu," dit-elle calmement.

 

Dix minutes plus tard - A l'extérieur du tribunal :

Lori se précipite vers sa voiture. Elle accélère le pas mais balaye tout de même le parking afin de s'assurer que personne ne l'attend. Des larmes coulent abondamment sur ses joues avant même d'avoir atteint sa voiture. Elle manipule maladroitement ses clés et ouvre finalement la portière. Elle prend place dans le véhicule et met en route le moteur. Elle allume la radio et monte le son à un niveau exagérément élevé, dans une tentative désespérée de s'échapper au monde qui l'entoure.

Comment a-t-elle tout découvert? Ses pensées torturées se bousculent dans sa tête. Comment les choses ont-elles mal tournées? J'allais obtenir la garde de Holly, j'en étais sure. Et maintenant le juge va m'inculper et je vais perdre mon bébé pour de bon. Je ne peux pas croire que tout est--

Ses pensées sont brusquement interrompues au moment où la portière passager s'ouvre. Prise de peur, Lori se retourne et voit Abby s'asseoir à ses côtés. Celle-ci tend la main et éteint le moteur et la radio.

"Je, je ..." hésite Lori.

"Taisez-vous," claque Abby. "Vous avez fait une grave erreur, Lori. J'étais de votre côté. Peu importe comment le divorce allait évoluer, j'aurais pris soin de vous. Je ne laisse jamais tomber les personnes loyales envers moi. Maintenant, vous avez tout gāché. Je vais tout faire pour que vous perdiez votre fille. Vous n'allez plus connaître un seul jour de joie dans votre vie. Même si vous allez au bout du monde, vous ne pourrez pas m'échapper. Vous ne trouverez aucun travail décent. La vie heureuse, ce n'est plus pour vous. Très peu de gens ont osé me trahir, Lori. La plupart d'entre eux sont morts maintenant."

"Je suis désolée." Lori tremble, terrorisée. Des larmes d'hystérie coulent sur son visage. "J'avais peur. Je ne voulais pas perdre mon bébé. Si vous me laissez une autre chance, je vous jure que je vous obéirai."

"Oh, Lori," Abby se met à rire, la tête en arrière. "Vous n'êtes qu'un amateur, n'est-ce pas? Vos larmes de crocodile et vos excuses pathétiques ne valent rien. Vous me prenez pour une imbécile une fois, honte à moi. Vous me prenez pour une imbécile une deuxième fois et je vous enterre."

"Non, s'il vous plaît," supplie Lori.

"Au revoir, Lori," répond froidement Abby. Elle ouvre la portière et sort de la voiture. Elle se retourne et lance à travers la portière entrouverte : "Profitez bien de vos 50 000 dollars. Ce seront les derniers dollars que vous aurez gagnés dans votre vie;"

"Nooooonnnnn!" hurle Lori. Abby claque la portière.

 

Marriott Center City - Le lendemain matin :

De succulentes effluves de petit déjeuner envahissent la suite. Bobby, Betsy et Meg descendent le couloir en direction de ces odeurs.

"Hé, on dirait du bacon?" demande Bobby.

"Non, ce n'est pas possible," réplique Meg. "Ça ne sent pas le brūlé."

Tous trois pénètrent dans la cuisine et aperçoivent Karen et Val en train de peaufiner un petit déjeuner pantagruélique. Des plateaux d'oeufs, de bacon, de jambon, de saucisses et de pancakes sont disposés sur la table. Des toasts et des jus de fruits fraîchement pressés viennent compléter le festin.

"MAMAN!" crient les trois jeunes gens à l'unisson. Les deux filles vont embrasser leur mère respective. Bobby reste un peu en retrait afin de ne pas paraître trop sensible mais Val va l'embrasser également.

"Ça veut dire que vous êtes revenues à la maison?" demande Betsy.

"C'est bien ça," répond Val en chipotant dans les cheveux de Bobby. "En fait, on est revenues il y a deux nuits, mais on était trop fatiguées pour faire le petit déjeuner hier matin."

"Et bien, je suis contente que vous êtes revenues. Un jour de plus avec un petit déjeuner brūlé et j'aurais commencé une grève de la faim," déclare Betsy.

"Hé, hé, hé!" Mack et Gary expriment leur joie en entrant dans le cuisine et la salle à manger.

"Oh, dis donc Papa," dit Meg en roulant des yeux. "Quel petit déjeuner préférerais-tu manger?"

"D'accord, d'accord." Mack prend une assiette et se dirige vers la table. Karen lui attrape gentiment le coude et l'éloigne un instant de la conversation générale qui a lieu autour de la table.

"Alors, quand va-t-on discuter de Michael?" demande-t-elle sereinement.

"Oh, mon Dieu Karen. Toute la famille est enfin réunie pour la première fois depuis longtemps. Ne gāche pas tout, d'accord?" répond Mack d'un air inconfortable.

"Non, pas toute la famille," rétorque Karen. Elle perçoit son regard légèrement peiné. "D'accord, je te laisse plus de temps pour te faire à l'idée. Mais ne me rejette pas."

"D'accord," répond Mack. Tous deux se dirigent vers la table.

"C'est vraiment cool!" claironne Meg.

"Quoi donc?" demande Karen. Elle se sert quelques morceaux de melon et des fraises. En se retournant vers sa fille, Karen ne remarque pas que Val lui ajoute subrepticement des oeufs et du bacon dans son assiette.

"Bobby va passer son examen de permis de conduire demain matin," répond Meg. "Tu ne devras plus me conduire nulle part."

"Oui, c'est ça," tique Mack. "Il va s'en passer du temps avant que je ne te laisse aller dans la voiture de cette petite tête."

"Papaaa," marmonne Meg. "Tu n'es pas cool."

"Je préfère ne pas être cool plutôt que de recevoir un coup de fil m'informant que ma fille s'est engouffrée dans un poteau téléphonique."

"Allez, Mack, ne t'inquiète pas. Bob ne se débrouille pas mal au volant," intervient Gary pour défendre son fils.

"HE, Tu dis ça comme si c'était étonnant?" demande Bobby.

"Voilà pour le petit déjeuner reposant en famille," soupire Karen. Elle regarde son assiette et remarque les oeufs et le bacon. Elle se retourne vers Val qui hausse les épaules d'un air innocent.

"Oh, je ne crois pas Karen. Ces conversations sont comme de la musique pour moi," répond Val. Karen commence à farfouiller ses oeufs. Quelques secondes plus tard, ils se mettent tous à rire et lèvent leur tasse de café en signe de toast. Le téléphone retentit tout à coup au loin.

"J'y vais," déclare Betsy. Elle saute de la table en un éclair et se précipite vers le téléphone.

"Alors Mack, Gary m'a dit que tu enquêtais au sujet du mystérieux coffre de Claudia," questionne Val. "Des résultats?"

"Aucun," répond Mack. "Je crois qu'il va falloir accepter la voix sans issue dans cette affaire."

"Pas de chance," soupire Val. "Je me demande ce que peut bien contenir ce coffre. De l'argent, des bijoux, des titres bancaires..."

"Papa, c'est grand-mère Ellie," annonce Betty. Elle arrive et tend le téléphone sans fil à Gary.

"Maman? Merci de me retéléphoner." Il se lève de table et sort de la cuisine avec le téléphone.

"Alors, toutes ces recherches sont enfin terminées, hein?" demande Mack.

"Oui," répond Karen avec soulagement. "Enfin."

"Tiens au fait, je suis tombé sur Dave Wilson hier au tribunal," commence Mack. Karen sent son corps se tendre. "Il m'a dit qu'il t'a aidé à te sortir de petits ennuis il y a quelques jours."

"Des petits ennuis?" demande Karen d'un air innocent. Elle lance un regard de panique à Val.

"Oui, au commissariat de police," continue Mack.

"Oh, oui, il t'en a parlé alors," dit Karen prudemment. Sa voix tremble légèrement.

"Oui. Il m'a dit qu'il t'avait aidé dans vos recherches. De quoi va traiter ce bouquin au juste?" demande Mack, l'air candide.

"Tu le sauras en même temps que le reste du monde, Mack Mackenzie et pas une minute avant," le taquine Val. Elle parle à la place de Karen qui est restée sans voix. Val aperçoit Gary qui revient. "De quoi s'agit-il?" lui demande Val.

"J'avais parlé à Maman de la grande fête d'emménagement qui va avoir lieu au cul-de-sac. Etant donné qu'elle a participé financièrement à la reconstruction, j'ai pensé qu'elle aimerait être présente. Elle a accepté. Clayton va venir également... Un autre membre de la famille va aussi faire le déplacement pour la fête," annonce Gary.

"Lucy?" demande Val, pleine d'espoir.

"Oui."

"Oh, c'est magnifique!" s'écrie Val. Elle se lève et va embrasser Gary. "Ce sera une fête mémorable!"

 

Buenos Aires -Dans le milieu de la matinée :

Nick s'est levé très tôt et se promène à travers la ville afin de tuer le temps. Sa première étape de la matinée fut d'obtenir la copie de la clé secrète du Docteur Jacobs sur base de l'impression en cire. Le serrurier lui a manifesté une certaine hostilité, à juste raison, lorsqu'il lui a présenté l'empreinte en cire. Cependant, en homme plein de ressources, Nick a vite fait taire les soupçons de l'homme en déclinant une fausse identité, à grand renfort de documents fallacieux. Roberto Velasquez, agent spécial de la police secrète d'Argentine. Tel est le titre sous lequel il s'est présenté au serrurier.

Une fois cette tāche accomplie, Nick a joué les touristes. Il est passé devant l'Hôtel Miramar afin de repérer les lieux avant le moment crucial. Selon l'emploi du temps du Docteur Jacobs, c'est ce soir que l'opportunité de dérober le coffre sera la plus grande. Avant de monter dans le taxi qui l'emmène à travers la ville, il passe en revue le déroulement des opérations.

Jacobs quittera sa suite au Palace Alezar à 18h30 précises pour faire son discours à l'hôpital San Miguel. Les cocktails seront servis jusque 19h30 et son allocution commencera à 20h00. Le toubib n'est certainement pas un animal social puisqu'il compte y rester jusque 20h45. A partir de là, l'agenda est vide. Il faut que j'entre dans cette chambre à l'hôtel Miramar et que je subtilise ce coffre en l'espace de deux heures. Maintenant, en partant du principe qu'il a dū introduire ce coffre au quatrième étage d'une chambre d'hôtel sans se faire remarquer, ce satané coffre ne doit pas être SI grand. Mais, juste au cas où, je ferais mieux d'emporter mes outils avec moi. Ensuite, direction l'aéroport et de là, Los Angeles où je pourrais enfin le RECUPERER et le rapporter à--

"Señor, où voulez-vous aller?" Les pensées de Nick sont interrompues par le chauffeur de taxi.

"Emmenez-moi au Palace Alezar," ordonne Nick. Il désire maintenant profiter des infrastructures haut de gamme que propose le grand hôtel.

Il arrive dans sa chambre, prêt à s'attaquer à son premier ordre du jour : un bon bain dans le jacuzzi dans la salle de bain. Il se verse un verre de vin dans la salle de séjour et contemple la vue au travers des gigantesques baies vitrées qui présentent un panorama de la ville digne d'un cadre photographique. Il enlève ses chaussures et marche sur la moquette douce en direction de la salle de détente. Il allume la chaîne qui diffuse de la musique classique. Aahh, ç'est ça la vie, pense Nick agréablement.

Il se dirige vers la chambre à coucher où les baies vitrées continuent de dispenser une vue remarquable sur la ville. Il dépose son verre de vin et se déshabille. Les vêtements sur le lit, Nick reprend son verre de vin et prend place dans la luxueuse salle de bain en marbre afin d'y profiter d'un bain long et relaxant.

"AAAAHHHH !" s'écrie tout à coup Nick, en tenue d'Adam. Il fait tomber son verre au moment d'entrer dans la salle de bain.

Il déambule dans la pièce à la recherche d'une serviette destinée à cacher sa nudité. Une voix familière le salue.

"Bienvenido al Argentine, Nick!" s'exclame Anne depuis le jacuzzi avec un sourire radieux. "Mais que fais-tu là?" demande-t-elle ironiquement.

 

Le cabinet juridique Mackenzie :

Hmmm. Ça devrait être plutôt le cabinet juridique Mackenzie / Gladstone-Olsten! Janice a cette pensée en observant l'enseigne apposée sur la porte d'entrée du bureau.

"Attention. Il est de mauvaise humeur," avertit Peggy. Janice s'approche du bureau de la secrétaire et prend son courrier.

"Parfait. Tout ce dont j'ai besoin," soupire Janice. Elle entre dans son bureau et y dépose son courrier et sa serviette. Ensuite, elle va chez Mack. "Alors, qu'est-ce qui te perturbe, cher associé?"

"Janice! Quelle charmante attention que de venir honorer le bureau de ta présence! Je te croyais trop occupée à représenter ma famille - à mon insu - au tribunal aujourd'hui," lance Mack d'une voix élevée et pleine de sarcasme.

"Oh, c'est donc ça qui vous turlupine. Je croyais qu'il s'agissait plutôt de ta réaction homophobe face à l'aveu de Michael. Dis-moi, tu as ces sentiments envers tous les homosexuels ou bien uniquement à l'égard de ton fils?"

"Hé, ne joue pas à ce jeu-là avec moi!" s'énerve Mack. "C'EST TOI qui as accepté cette affaire sans m'en informer au préalable."

"C'était la décision de Michael, pas la mienne," répond Janice sur la défensive. "Il voulait d'abord être prêt avant de tout vous révéler, à toi et Karen. Il a cru que vous réagiriez mal. Pensez donc!"

"Cessez vos attitudes condescendantes, Maître," ronchonne Mack.

"Alors, cesse de me crier dessus!" répond Janice. Ils se regardent en silence. Colère et tension enveloppent l'atmosphère du bureau. Tout à coup, Peggy entre. Elle ne dit mot, marche calmement vers le bureau de Mack et dépose une tasse de café en face de lui. Mack la dévisage avec surprise. Il regarde ensuite Janice qui, en se couvrant la bouche, essaie de cacher un rire incoercible.

"Oh, Mon Dieu!" Janice éclate de rire, incapable de se retenir. "Si tu pouvais voir la tête que tu fais..."

"Elle m'a vraiment apporté un café," réplique Mack, le souffle coupé. "J'en ai oublié le sujet de notre conversation."

"Oui, d'accord," répond Janice. "D'accord pour le dossier. Je suis désolée d'avoir représenté Michael sans vous le dire. Mais j'espère que tu respectes mes motivations."

"Je suppose," accepte Mack, à contrecoeur.

"Maintenant... je dois te poser une question sérieuse. Tu m'as toujours très bien accueillie et considérée. As-tu un problème avec les homosexuels?" demande Janice prudemment.

"Je ne crois pas en avoir jamais eu," répond Mack, incapable de la regarder dans les yeux. "Tu es une collègue parfaite et une amie, qui plus est. Je n'aurais jamais cru pouvoir remplacer Frank. Non, je n'ai absolument aucun problème au sujet de ton homosexualité."

"Alors, quel est le problème avec Michael?"

"Si je le savais," répond Mack. Il fait finalement face à Janice. "Peut-être parce que c'est trop proche de la famille, vous comprenez? Peut-être que c'est trop d'une fois, ça PLUS le divorce en même temps. Peut-être que c'est mon crétin de père qui reprend le contrôle sur moi, bien plus que je ne l'imaginais."

"Ça arrive parfois," le réconforte Janice. "Peu importe l'āge, nous sommes toujours influencés par notre passé."

"Exact. Mon père utilisait ses poings pour me montrer son 'amour'. Et moi maintenant j'utilise ma colère et mes propres mots," ajoute Mack en se secouant la tête. "Je crois qu'il va me falloir du temps pour tout accepter."

"N'en prends pas trop," suggère Janice. "Michael a besoin des gens qui l'aiment maintenant plus que jamais."

 

L'appartement de Lori à Oceanside Villas :

"Michael, QU'est-ce que tu fais là? Tu n'es pas supposé être au travail?" demande Lori en ouvrant la porte à celui qui se trouve être son futur ex-mari. Michael se tient d'un air penaud devant elle.

"Je suis ici pour voir ma fille et m'assurer que les deux femmes de ma vie vont bien!" répond Michael.

"Tiens, je pensais que nous étions maintenant trois femmes dans cette "famille," aussi tu peux laisser tomber ce côté macho ultra protecteur. Tu as fini ton numéro?" balance Lori.

"Lori, je n'ai rien d'une femme," dit Michael afin de la raisonner. "Et j'ai encore le droit de voir Holly chaque fois que je le désire, au moins jusqu'à ce que le juge en décide autrement... Et ça, j'en doute sincèrement maintenant qu'on t'a tous vu sous ton vrai jour." Reste calme, Michael, pense-t-il. Voir ta petite fille est plus important en ce moment que de donner à Lori une leçon de morale.

Lori bloque l'entrée de l'appartement. Les deux époux se tiennent face à face, le regard immobile, et Michael se demande s'il pourra aller au-delà de cette l'impasse que lui impose sa femme et voir sa fille.

Michael rompt le silence et tente de raisonner, encore une fois, sa femme. "S'il te plait, Lori. Je ne resterai pas longtemps. Je veux juste que Holly sache que son papa est toujours là et qu'il l'aime. Est-ce si mal?"

Lori soupire et une larme coule sur sa joue. "Non, je ne pense pas, Michael. Lori est en train de dormir. Tu aurais dū appeler avant de débarquer à l'improviste."

Michael baisse les yeux, honteux. "Excuse-moi. Je pensais juste que je n'avais pas besoin de prendre un rendez-vous pour voir ma famille. Je n'arrive pas à croire que nous en sommes arrivés là."

"Et bien si," dit Lori d'une voix ferme. Ce ton lui rappelle à Michael un peu trop sa tante Abby. Il ne peut rester calme après une telle conversation.

Il commence à perdre le contrôle de ses émotions. "Je vais te dire ce que je pense Lori. Je ne te reconnais plus. Tu as tellement changé."

"Oh, c'est gonflé venant de la part de quelqu'un qui prétendait être un homme honnête, responsable et très droit quand je l'ai épousé. Regarde-toi maintenant! Tu n'es rien de plus qu'un PEDE infidèle, menteur et sans pitié!" Lori claque la porte au nez de Michael.

Michael commence à pleurer. Il doit cependant affronter Lori encore un instant, même après ce qu'elle vient de lui dire. Il tape à nouveau doucement à la porte.

"QUOI!?" demande Lori de l'autre côté de la porte.

"Je m'en vais. Je voulais juste que tu saches que ma mère m'a demandé que tu amènes Holly à la fête de voisinage qui aura lieu demain au Seaview Circle. Peux-tu au moins faire cela... pour elle?"

Un long silence s'ensuit puis Lori entrouvre à nouveau la porte. Et répond dans un murmure plein d'émotion, "Dis à ta mère que nous viendrons mais seulement un petit moment. Maintenant, s'il te plait, va-t-en avant que tu ne réveilles le bébé."

Michael et Lori fondent en larmes tous les deux au moment où Michael se retourne pour partir.

 

Le Marriott Center City - Le hall de l'hôtel :

Karen sort de l'ascenseur et regarde autour d'elle. Lydia Gutierrez vient à sa rencontre et lui tend la main.

"Je vous remercie d'avoir accepté de me rencontrer ce matin, Madame Mackenzie. Puis-je vous offrir le petit-déjeuner?"

"Non, merci," répond Karen, tout en serrant la main à la directrice de la communication, "j'ai déjà pris mon petit-déjeuner. Mais je prendrais bien une tasse de café."

Cinq minutes plus tard, les deux femmes sont assises au coin d'une table sur le patio extérieur du restaurant de l'hôtel. Le soleil est éclatant. Les patineurs et les cyclistes traversent à toute vitesse le patio, et descendent la piste menant à la plage située à quelques mètres de là. Coureurs et marcheurs, quant à eux, passent à une allure moins folle. Les personnes qui prennent un bain de soleil profitent des rayons chaleureux du matin pendant que les mouettes virevoltent, leurs cris se mêlant au bruit des vagues de l'océan. Karen est tournée face au sud et regarde derrière Lydia vers le complexe immobilier du centre de Knots Landing situé à quelques kilomètres de là. Le logo du Groupe Sumner est clairement visible sur l'immeuble le plus élevé.

Lydia respire profondément et sourit pendant qu'elle contemple l'océan. "C'est une superbe journée," dit-elle, "J'espère que le temps ne changera pas pour notre conférence de presse cet après-midi." Elle regarde Karen.

"Je suis désolée, Mademoiselle Gutierrez," commence Karen, "J'attends un important appel de mon fils et je n'ai pas beaucoup de temps. Vous avez mentionné au téléphone hier après-midi la nouvelle campagne destinée à promouvoir l'image de marque du Groupe Sumner. J'espère que cela n'a rien à voir avec Meg."

"Meg?" demande Lydia.

"A chaque fois que Greg Sumner démarre une nouvelle campagne pour l'image de marque de son Groupe, l'adoption de Meg devient un enjeu et je ne le supporterai pas à nouveau," dit Karen d'un ton ferme.

Lydia secoue la tête d'une manière rassurante. "Cela n'a rien à voir avec Meg. Je suis désolée que cela ait été un enjeu dans le passé. Puisque vous abordez le sujet, j'aimerais suggérer que dans un proche avenir nous nous assoyions tous autour d'une table afin de mettre au point une ligne de conduite au sujet de Meg à laquelle le Groupe Sumner devra se tenir et ce, quelles que soient les circonstances médiatiques."

"Mon mari et moi apprécierions une telle initiative," dit Karen. Elle se détend un peu. Le garçon vient leur apporter un café et Karen en boit une petite gorgée. "Néanmoins, Mademoiselle Gutierrez--"

"Lydia."

"D'accord. Et s'il vous plait appelez-moi Karen. Je ne vois pas ce que je viens faire dans cette nouvelle campagne."

"Ce sont vos compétences à bien des égards dans le domaine de l'environnement local qui m'intéresse. J'aimerais vous engager comme consultante auprès de notre nouveau Vice-président chargé de l'environnement et des affaires immobilières, Monsieur Jack Ewing."

Karen a le souffle coupé de surprise. Elle avale de travers son café et finit par tousser. "Le mari d'Abby?!" dit-elle après s'être remise de son émotion. "Le cow-boy que j'ai vu à l'hôpital?"

Lydia sourit, "Nous avons travaillé quelque peu son image. Il a fallu arrondir les angles." Elle sort un dossier de sa serviette et le tend à Karen.

"Dossier de presse sur le nouveau visage du Groupe Sumner," Karen lit à haute voix la couverture, "Un nouveau centre d'intérêt pour le nouveau millénaire : Priorité à l'environnement." Le visage tout sourire de Jack est sur la couverture, ses cheveux coupés courts. Il porte une veste de sport vive et une chemise boutonnée jusqu'au col. Il tient un ordinateur portable et le littoral de Knots Landing se dessine dans le fond. A l'intérieur du dossier se trouvent des communiqués de presse détaillés et des biographies de Jack et de Abby Ewing.

Karen se met à rire, "Je suis désolée, Lydia," dit-elle s'excusant entre deux éclats de rire. "C'est trop. ABBY une écologiste? La seule raison pour laquelle elle aime le vert c'est pour les dollars!"

"Abby n'est pas en charge des aspects environnementaux du Groupe Sumner. C'est Jack et il en rend compte directement à Greg," répond calmement Lydia.

"Vous ne connaissez pas alors très bien Abby. Croyez-moi, elle a la main mise sur chaque secteur du Groupe Sumner."

"Si c'est vrai, alors Jack aura davantage besoin de vous."

Karen secoue sa tête avec fermeté. "Je ne pourrai jamais travailler pour le Groupe Sumner."

"Vous ne serez pas une employée," dit Lydia avec insistance. "Vous serez consultante. Avec un contrat au mois par mois."

"Est-ce que Abby sait que vous m'avez contacté? Et Greg?"

"Non," répond Lydia, "et ils ne le sauront pas tant que vous n'aurez pas signé votre contrat."

Karen hésite, "Ça en vaut la peine juste pour voir leur tête. Et maintenant que je suis au courant..." Elle reprend le dossier de presse, "Je sais que je dois garder un oeil sur eux d'une façon ou d'une autre. Il y a du pétrole sous Point Lotus et Abby voulait déjà l'exploiter il y a des années... mais... son mari? Je ne le connais même pas."

"Vous n'avez pas à prendre votre décision dans la minute," dit Lydia afin de la rassurer. "Je n'étais pas au courant qu'il y avait du pétrole sous Point Lotus et il faut absolument que Jack le sache. Ce sont de tels détails qui font que lui et moi avons besoin de votre aide. Puis-je vous suggérer de rencontrer Jack Ewing avant de prendre votre décision, peut-être en lui faisant faire un tour de Point Lotus? Et si vous trouvez que l'environnement n'est pas son cheval de bataille, alors je prendrai contact avec un autre consultant."

Le téléphone portable de Karen se met à sonner et elle le porte à l'oreille. "Allo. Michael!! Ne quitte pas!" Karen tend sa main pour prendre l'addition.

Lydia l'attrape rapidement. "S'il vous plait -- c'est pour moi." Elle tend à Karen sa carte de crédit professionnelle. "La conférence de presse sera diffusée aux informations du soir. CNN assurera la couverture la plus importante. Regardez-les et puis appelez-moi au bureau pour me faire part de votre décision quant à une éventuelle visite de Point Lotus avec Jack." Lydia se lève et tend sa main à Karen qui la serre.

"Merci," dit Karen à la directrice. "J'ai été ravie de vous rencontrer. Je suis désolée que cela ait été aussi court."

"Aucun problème," dit Lydia en souriant, "j'espère que votre fils a de bonnes nouvelles. J'attends avec impatience votre réponse ce soir." Elle retourne à l'intérieur du restaurant.

Karen reprend son téléphone, "Michael. Tu étais tellement malheureux la nuit dernière quand tu as appelé. Dis-moi pourquoi l'audience au sujet de la garde a été ajournée jusqu'à lundi."

Michael, assis à son bureau, soupire. "Maman, c'est comme ça."

Paige, de son bureau, lui jette un regard. "Dis-lui, Michael!" dit-elle d'un ton ferme.

Il secoue sa tête d'un "non."

"Me dire quoi?" demande Karen avec inquiétude. "C'est Paige que j'entends? Quelque chose est arrivé..."

"Maman, tu as eu assez de problèmes. Je peux me débrouiller seul. Tu dois t'inquiéter pour Mack. Comment... comment... prend-il cela... maintenant?"

Karen fait un effort pour garder sa voix calme. "Je lui ai dit que l'audience avait été ajournée."

"Michael, je veux que tu me dises TOUT au sujet de cette audience demain à la fête de voisinage," dit Karen alors que sa voix commence à trembler.

"Je ne sais pas, maman. Lori m'a promis d'amener Holly mais est-ce que Mack sera d'accord pour me voir, c'est trop tôt--"

"Tu es notre fils," dit Karen d'un ton ferme. "Bien sūr qu'il sera d'accord. Et je veux te voir," ajoute-t-elle, incapable de contenir ses larmes.

"Maman, ne pleure pas," intervient Michael avec un soupir pendant qu'il regarde Paige qui lui lance à son tour un regard empreint d'inquiétude. "Tu viens me voir," ajoute-t-il, essayant de l'égayer. "Je n'ai pas changé. Je SUIS le même."

Karen sourit et essuie ses larmes, "Je sais, mon chéri. Je te verrai demain. Bye!" Elle éteint son téléphone portable et termine son café. Elle baisse les yeux vers le dossier de presse, le visage de Jack Ewing sur la couverture est entrain de lui sourire. Elle jette un coup à l'immeuble du Groupe Sumner au loin et fronce les sourcils.

 

Plus tard, à la Marina de Knots Landing :

Les rayons du soleil se reflètent sur l'eau en cet après-midi radieux et les bateaux tanguent le long des quais. Les mouettes crient et virevoltent au-dessus et la brise vive fait bruyamment retentir les cloches métalliques des bateaux. Un vieil homme roncheux attache les cordes de son bateau. Un adolescent l'appelle du quai, "Vous partez tôt, Hank! Le poisson ne mord pas?"

Le vieil homme lève les yeux, "Non, le vent arrive de l'est. Ça va joliment souffler d'ici peu." Il salue de la main le couple parfaitement bien habillé aux lunettes de soleil qui se dirige vers le nouveau yacht amarré à la Marina.

Abby et Jack Ewing rendent au pêcheur son salut et montent sur la passerelle du yacht du Groupe Sumner. Un des stewards du yacht vérifie les accréditations des journalistes à l'entrée. Il y a à peu près une vingtaine de journalistes, photographes et caméramans qui grouillent. Les haut-parleurs du yacht diffusent de la musique jazz pendant qu'un autre steward sert les verres de champagne.

"Les voilà!" Greg se dirige rapidement vers Abby et Jack. "Le nouveau visage du Groupe Sumner et sa ravissante épouse!" La horde de journalistes se tourne avec empressement vers les époux Ewing et Jack saisit fermement la main de Abby.

"Ne t'inquiète pas mon chéri, tu seras parfait," murmure Abby. Elle lāche Jack de la main et se mêle rapidement à la foule.

"Prêt à te dévoiler au monde, Jackson?" demande Greg, prenant par l'épaule Jack pendant que Lydia se rapproche, calme et sereine.

"Oh, bien sūr!" répond Jack, un peu crispé.

"Nous y voilà, Jack!" Lydia lui sourit avec confiance. "Tu vas être génial!"

"Bien sūr qu'il le sera!" assure Greg. Mort et Bob approchent. Bob porte une casquette de capitaine et son nez est blanc et recouvert d'écran total.

"Bobster, allez-vous diriger ce navire de fous?" demande Greg en regardant la casquette de son Directeur financier.

"Non, Monsieur Sumner. J'attrape facilement les coups de soleil et ma femme pensait que ce serait approprié pour l'occasion--"

"Bien, bien," Greg l'interrompt. "Ecoutez, pourquoi est-ce que vous et Mort ne diriez pas à notre vrai capitaine de lever l'ancre? Lydia, Jack et moi allons nous mêler à la presse. Puis revenez et faites de même. Jack, quels sont les points sur lesquels nous devons insister face à cette élite des médias?"

Jack répond de mémoire, "L'environnement, le nouveau millénaire et la mise en place d'une communauté plus solide après le tremblement de terre." Lydia sourit.

"Génial!" dit Greg, tout en guidant Jack vers la presse avec sa main sur son épaule. "Allons-y!"

Mort et Bob se dirigent vers le pont du yacht. Ils passent à côté d'une magnifique photographe blonde. Mort lui lance un sourire éclatant qu'elle lui rend. "Bob, j'arrive," murmure-t-il . Il se dirige vers la blonde. Bob remue sa tête d'un air résigné et continue en direction du pont.

Dix minutes plus tard, le yacht du Groupe Sumner yacht s'est éloigné de la Marina et se dirige vers la mer. "Est-ce la première fois que vous embarquez à bord de ce yacht, Monsieur Phillips?" demande à Bob, le capitaine qui a environ vingt cinq ans.

"Oui," répond Bob. "J'essaye de rester loin de l'océan -- j'ai facilement le mal de mer." Il sort un flocon de pilules de sa poche et en prend une.

"Ah, vous n'en aurez pas besoin," dit le capitaine d'un ton assuré. "Regardez -- pas un nuage à l'horizon! Vous n'allez pas rejoindre le groupe?"

Bob fait un signe négatif de la tête. "Je suis nerveux à l'idée de parler à la presse." Bob regarde vers l'arrière du yacht et la traînée d'une fumée bleue attire son attention. "Tiens, c'est la première fois que je vois de la fumée bleue," dit-il, un peu surpris.

Le capitaine regarde rapidement derrière lui et hausse les épaules. Il regarde à nouveau devant lui, "C'est parce que cette petite merveille marche au diesel," explique-t-il.

Dix minutes plus tard et l'ancre du yacht est jeté. Un podium a été dressé sur l'avant du pont. Greg est debout pendant que les deux douzaines de journalistes et de photographes sont rassemblés. Derrière Greg se tiennent Lydia, l'avocat de la compagnie Tim Murphy, Abby, et Jack. La côte peut être aperçue au loin et l'océan est calme et bleu.

Greg se met à parler dans le micro situé sur le podium. Les caméras commencent à filmer et les flashs crépitent. "Je voulais tous vous rassembler ici en cette journée magnifique parce que nous sommes à ciel ouvert et que d'une façon significative, la côte de Knots Landing est l'endroit idéal pour vous présenter nos deux dernières recrues au sein de la talentueuse équipe de direction du Groupe Sumner. Nous nous approchons du nouveau millénaire et nous apprécions tous les réalisations surprenantes que nous offrent les progrès de la technologie, progrès qui s'accomplissent de manière sans cesse croissante. Cependant, nous ne devons pas perdre de vue la Terre elle-même. Nous devons nous efforcer de préserver la beauté naturelle de notre environnement et les ressources de notre planète pour les générations futures. Je suis le premier à admettre que le Groupe Sumner a fait par le passé certaines erreurs dans ce domaine mais le nouveau millénaire nous a inspiré une nouvelle ligne de conduite: priorité à l'environnement! Et pour nous permettre de mettre en pratique au mieux cette nouvelle philosophie, je vous présente, Mesdames et Messieurs, le Vice-président, directeur de l'environnement et des affaires immobilières, le nouveau visage du Groupe Sumner : Monsieur Jack Ewing!" Jack s'approche du podium au son d'applaudissements polis.

Il se racle la gorge nerveusement et se lance dans son discours bien répété.

En haut sur le pont, le jeune capitaine fronce les sourcils en regardant une des jauges. "Qu'est-ce qui ne va pas?" demande Bob.

"Hmmm, la température est vraiment très haute."

Bob regarde la jauge, l'indicateur est bien dans la zone rouge. "Est-ce qu'il y est depuis longtemps?" demande-t-il.

Le capitaine s'essuie le front. "Oui mais je pensais que c'était parce que j'avais mis la vitesse maximum pour nous sortir d'ici rapidement..."

"Vous PENSIEZ?" demande Bob. Il se dirige vers l'intérieur de la cabine du yacht, où comme il le pensait, Mort est entrain de peloter la photographe blonde sur un divan.

"Euh, Mort, puis-je te voir une seconde?" Bob se tient devant la porte.

Mort le regarde ennuyé. "Je suis un peu occupé pour l'instant..."

"Cela prendra seulement une minute."

Mort se lève en poussant un soupir exaspéré.

Sur le podium, Jack conclut son discours, "... Et maintenant, c'est avec grand plaisir que je vous présente une femme qui a acquis une réputation de première ordre dans le monde international des affaires tout en veillant constamment à la protection et à la sauvegarde de l'environnement local. Je dois reconnaître que j'ai le grand honneur de l'avoir épousé... la Vice-Présidente des affaires à risque, Abby Fairgate Ewing!"

Abby est accueillie par des applaudissements plus polis. Jack fait un pas en arrière à son grand soulagement. Abby prend place avec assurance sur le podium et se lance dans son discours.

"Bravo, Jack!" lui murmure Lydia. "Même le vent coopère aujourd'hui. Il est complètement tombé."

Jack lève la tête rapidement. "Bon sang!" marmonne-t-il. "Le vent d'est, calme avant la... Lydia! Trouve Mort et dis-lui que nous devons regagner la Marina aussitôt que possible!" Lydia s'apprête à protester mais face au regard de Jack, lui obéit sur-le-champ.

"Qu'est-ce que voulez dire par le moteur est trop chaud?!!!" hurle Mort au jeune capitaine sur le pont. "Refroidissez-le!"

"Et rapidement," ajoute Lydia en entrant, "Jack vient de dire qu'une tempête approche. Nous devons TOUT DE SUITE repartir vers la Marina."

Le capitaine, suant à profusion, hésite.

"Quel est votre problème?" demande Mort, exaspéré. "L'agence pour l'emploi qui vous a recommandé nous a dit que vous veniez de la Navy."

"C'est le cas," répond le capitaine d'un air chagriné. "Mais... j'étais à bord d'un sous-marin."

"Super!" tonne la voix de Greg au moment où il pénètre sur le pont. "Donc, une fois que nous aurons tous coulé, nous pourrons-vous en confier le commandement! Le vent s'est à nouveau levé, les amis. Il n'est pas encore assez fort pour couvrir Abby mais Jack dit que ce n'est plus qu'une affaire de minutes. Lydia, venez avec moi. Mort, je vous suggère, vous et ce marin de pacotille de vous occuper de ce moteur tout de suite!"

Greg et Lydia, suivi par Bob, se dirigent vers le podium où Abby répond au pied levé aux questions des journalistes, hurlant face au vent. Au loin, les nuages commencent à s'amonceler sur la côte. Jack vient rapidement vers eux. "Nous devons partir TOUT DE SUITE!" dit-il d'un ton catégorique.

"D'accord, Ewing," répond Greg. "Si je te trouve une rame pour nous ramener jusqu'à la côte. Autrement, nous sommes coincés ici... pour l'instant."

"Est-ce que cela a quelque chose à voir avec la fumée bleue?" demande Bob avec innocence.

Jack se tourne vers lui, "De la fumée bleue?"

Bob fait un signe affirmatif de la tête. "Mais... c'est normal, non? C'est un moteur diesel."

Jack secoue la tête. "Les moteurs diesel fonctionnent sans nuire à l'environnement. C'est l'huile de graissage qui brūle. "Le moteur peut surchauffer."

"Bingo!" dit Greg en souriant.

Quelques minutes plus tard, près du moteur, le capitaine est entrain de détacher la gaine de protection. De la vapeur brūlante s'échappe avec force et vient brūler le capitaine, qui hurle de douleur. Mort le rattrape au moment où il culbute en arrière. Jack arrive suivi par Bob. "Emmenez-le à l'intérieur de la cabine!" hurle Jack à Mort pendant que la vapeur siffle. "Puis revenez avec les stewards!" Mort obéit. Jack repousse Bob "Restez éloigné jusqu'à ce que la vapeur ait disparu!"

"Vous avez coupé les effets d'Abby devant la presse!" Bob dévisage Jack avec incrédulité.

"Rien que ça valait bien le prix d'entrée, hein, Bob?" demande joyeusement Greg en s'approchant. La vapeur diminue. Mort apparaît bientôt avec les deux stewards. Jack avance vers le moteur.

"Greg, nous avons besoin de vous tout de suite auprès de la presse," dit calmement Lydia en arrivant sur les lieux. "Monsieur Peterson fait tout un scandale parce qu'il faut repartir -- les vagues commencent à s'agiter."

"Je savais bien que je n'aurais pas dū laisser Abby l'inviter à cette fiesta," marmonne Greg alors qu'il repart avec Lydia.

"Vous voyez quelque chose dans l'huile, Bob?" demande Jack, en indiquant l'endroit à Bob.

"Des traînées blanches," répond le directeur financier, d'un air perplexe.

"L'eau s'y est mélangée," explique Jack. "Nous devons changer l'huile. Et vite, avant que le moteur ne surchauffe complètement. Mort, les gars," Jack montre du doigt les stewards, "j'ai besoin de votre aide pour pomper l'huile souillée! Bob, allez surveiller le capitaine."

Bob sort pendant que Mort et les stewards avancent d'un pas. Jack les positionnent autour du moteur et tous se joignent à lui pour pomper l'huile.

"Faut-il lancer les canots de sauvetage à la mer?" demande Greg qui réapparaît. Le yacht balance maintenant nettement d'avant en arrière.

Lydia a suivi Greg. "Greg, Abby a besoin de vous," dit-elle. "Le journaliste du Fortune magazine commence à s'énerver."

Greg sort. "Les gars, les vagues sont énormes et les nuages menaçants" lance Lydia histoire de parler. "N'y a-t-il aucun moyen PLUS rapide de faire redémarrer le moteur?"

"Il est entrain de chauffer, Lydia!" Mort arrête un instant de pomper et se tourne vers elle, transpirant à cause de la vapeur. "Mettez-vous donc à côté du moteur. Cela devait le refroidir rapidement!"

Lydia gifle Mort. "Je suis désolée, Mort," dit-elle calmement alors qu'il la regarde encore sous le choc. "Vous deveniez hystérique." Elle sort silencieusement.

Jack éclate de rire et saisit Mort par l'épaule, "Et bien, mon vieux, vous y êtes arrivé finalement. Vous avez su provoquer une réaction chez elle. Allez, pompez, Mort, continuez à pomper!"

"Comment ça se passe, les amis?" demande Greg une nouvelle fois. "Les choses commencent à mal tourner là-haut. Si nous ne repartons pas bientôt, les discours de Jack et d'Abby ne seront pas les seules choses que ces journalistes ramèneront."

"Qu'est-ce qui se passe exactement ici?" demande Abby d'une voix forte. "Pourquoi nous ne sommes pas encore repartis?"

"Blondie, attrape ce sceau à glace et toi et Lydia occupez-vous du bar," ordonne Greg. "Dis à Mademoiselle Gutierrez de préparer pour la presse ses fameux margaritas."

Abby le regarde, incrédule. "Si je comprends bien : tu veux que je serve les BOISSONS?"

"C'est soit ça ou alors tu pompes," Greg fait un signe de la tête vers Jack, Mort et les stewards, qui travaillent comme des fous sur le moteur. Il se met à sourire. Abby lance un regard furieux à Greg, attrape le sceau à glace et remonte.

Bob réapparaît, sa casquette de travers. "Le capitaine va bien. Il est remonté sur le pont."

"Oui, oui, Capitaine!" répond Greg d'une ironie désabusée en remettant la casquette du capitaine Bob.

Lydia apparaît. "J'ai commencé les margaritas mais certains journalistes ont un début de malaise."

"J'ai des pilules contre le mal de mer!" dit Bob, sortant un flacon de sa poche. "Génial! Venez avec moi," ordonne Lydia en prenant Bob par le bras.

"Greg!" Tim Murphy surgit, un regard inquiet sur le visage. "Walter s'est mis à parler des barons de l'entreprise sous les années de Paul Galveston. Bien que ce furent des années de succès, je ne pense pas que nous voulions que la presse les associe au nouveau millénaire."

Greg fronce les sourcils. "Peterson! Ecoutez, Murph, engagez la conversation sur quelque chose de moderne et j'arrive dans un instant!"

Le vieil avocat marque un temps d'arrêt, "Un sujet moderne? D'accord, je vais parler des... Beatles," Tim repart.

"N'est-ce pas génial d'avoir un avocat moderne?" lance Greg, pince-sans-rire. Il se tourne vers Jack et les autres qui ont arrêté de pomper.

"Trouvez-moi de l'huile pour moteur," ordonne Jack aux deux stewards, qui obéissent rapidement.

"Greg!" crie Abby quelques minutes plus tard. "Il nous faut de la tequila et d'autres pilules contre le mal de mer et tu ferais mieux de remonter ici rapidement pour m'aider car -- Tim Murphy et Walter Peterson sont entrain de chanter 'Twist and Shout'!"

Greg suit Abby et passe devant les deux stewards qui s'affairent avec l'huile. Le yacht se balance fortement d'avant en arrière et les visages des journalistes sont partagés entre inquiétude et nausées. Tim Murphy et le journaliste du Fortune magazine sont entrain de se chamailler à propos des paroles de "Can't Buy Me Love" pendant que Greg s'approche du coin où ils se trouvent avec Walter Peterson.

"Sumner, quel genre d'opération fabriques-tu ici?" hurle Peterson à la vue de Greg.

"Tout est sous contrôle, Walter," Greg pose sa main sur l'épaule de son plus important client, tout en s'agrippant à la rambarde au moment où le yacht chavire. "De l'eau s'était mélangé à l'huile dans le moteur. Mon nouveau collaborateur, Jack Ewing, répare le problème personnellement, lui qui n'hésite jamais à mettre la main à l'ouvrage. Nous repartirons d'ici cinq minutes. Prends donc une margarita!" Greg en attrape une sur le plateau que Lydia propose au groupe et le tend à Peterson.

Tout à coup, le moteur du yacht revient à la vie et les journalistes commencent à parler plus fort. La tension baisse considérablement. Des nuages noirs sont apparus à l'est le long de la côte. Le vent souffle fortement dans cette direction mais le soleil brille toujours au-dessus des invités. Le yacht du Groupe Sumner repart enfin vers la Marina.

Greg rejoint Abby derrière le bar à l'intérieur du yacht. Elle est entrain de mettre de la glace, de la margarita et de la tequila dans un mixer. "Tu sais, Abs, quelle émotion de te voir là, retroussant tes manches, faisant un vrai tra--" Abby allume le mixer et sourit tandis que la voix de Greg se perd dans le vrombissement.

Jack réapparaît à la proue du yacht, sa chemise trempée par la sueur et son visage maculé de traînées de graisse. "Hé!" hurle un des photographes, "C'est le Directeur-Réparateur!" La horde de journalistes déclenche une vague d'applaudissements pendant que les caméras et les appareil photos immortalisent l'événement.

 

Buenos Aires, Argentine :

Nick, habillé, est avachi dans une chaise, sa main cache son front tandis qu'il regarde vers le sol. Anne se tient à ses pieds et le fixe dans les yeux avec un regard empreint à la fois de dégoūt et de satisfaction dissimulée.

"Tu ne pensais tout de même pas être plus malin que moi, n'est-ce pas Nicky?" dit Anne qui essaye de le tester.

"Ana, je ne voulais pas--" commence Nick mais il est coupé.

"Oh, si tu le voulais," réfute Anne d'un ton catégorique, le regard direct. "Tu croyais pouvoir me balayer d'un revers de la main, et récolter pour toi seul la rançon de la gloire. Mais comme je pense que tu es assez intelligent pour le comprendre, tes plans ont changé."

"Ana, je--"

"Maintenant," déclare Anne, "le vent a tourné et c'est moi qui dirige les opérations."

"Comment savais-tu que j'étais là?" demande bravement Nick, recroquevillé comme un chaton avant même d'avoir terminé sa question.

"Ah," dit Anne en rigolant, "ma pièce de résistance!"

"Hmm?" ajoute Nick.

"Tais-toi, Nick! Arrête de m'interrompre!" crie-t-elle avant de sourire à nouveau. "Tu vois, Nicky, ton problème c'est de ne jamais mettre en pratique ce que tu prêches. Tu es assez naïf pour penser que tu peux être un salaud, capable d'arnaquer les gens avec tes mensonges et après quoi, comme par magie tu t'imagines qu'ils seraient encore honnêtes avec toi. Et bien tu as tort! Tu te souviens de notre petite excursion dans la pièce secrète?"

"Non, j'étais--"

"In-con-scient," Anne termine sa phrase. "Oui, tu étais sans connaissance. Néanmoins, tu m'as cru sur parole quand je t'ai dit que ces documents étaient en petits morceaux."

"Ils étaient en petits morceaux," Nick se défend. "Tu me les a donné en petits morceaux!"

"Oh, réfléchis un peu, Fabio! Je suis en train de te dire que tu m'as cru sur parole quand je les ai trouvés en petits morceaux!"

Nick comprend le sous-entendu. "Tu veux dire que tu--"

"Oh, n'aie pas l'air si choqué! Ce n'est rien à côté de toutes les bassesses que tu as pu faire! Je voulais tester ta sincérité, aussi quand j'ai trouvé ces documents intacts dans le bureau de Jacobs, je les ai emmenés à la maison et je les ai passés dans le broyeur de documents de Greg. Je te les ai donnés et tu les as reconstitués. Tu as passé le test et tu l'as pitoyablement raté! 'Désolé Anne, ce n'était rien sauf de vieilles notes de labo.' Faisons un break!"

"D'accord, d'accord, tu m'as bien eu," gémit péniblement Nick, ses plans tombent à l'eau. "Qu'est-ce que nous faisons maintenant?"

"TU vas faire exactement ce que je vais te dire, ce que NOUS allons faire. Je veux ce coffre-fort et tu vas me le ramener."

Nick, s'imaginant qu'il n'a rien à perdre, commence à marchander avec Anne. "Et si je--"

"NE me sors pas des 'et si je ne veux pas'. Tu es fini, Nick. Pour que tout soit clair, je me considère comme une gentille personne.

Je dois dire que cette petite chasse m'a amusée. J 'ai aimé te voir t'imaginer que tu allais pouvoir te sauver avec quelque chose. En conclusion, je pense que nous pouvons travailler ensemble, selon mes conditions, bien sūr!" Anne se met à sourire. "Mais si ma générosité ne te convient pas, alors je n'aurai pas d'autres choix que d'aller voir ton patron dans cette petite opération et vendre la mèche!"

Qu'est-ce qui te fait penser que j'ai un patron?!" demande Nick, essayant désespérément de cacher sa nervosité.

"Oh, allez, Nick! Tu n'es pas assez intelligent et tu n'as pas assez de contacts pour monter une escroquerie de ce genre. Ça non!" Elle marque une pause, réfléchit et commence à glousser.

"Qu'est-ce qui t'amuse autant, Ana?"

"Oh!" s'exclame-t-elle tout en essayant de se calmer. "J'ai presque envie d'oublier notre accord et de t'emmener tout de suite à ABBY!"

Abby, pense Nick en se mordant la lèvre.

 

Marriott Center City - La suite des Mackenzie :

"Tu devrais tout de suite l'appeler pour lui dire 'non'!" dit Mack tout en lançant le dossier presse du nouveau visage du Groupe Sumner sur la table avec dégoūt. Val, assise à la table avec Karen et Mack, le prend et commence à le feuilleter. Bobby, Betsy et Meg sont assis sur le canapé et regardent MTV. Le soleil couchant éclaire l'appartement et la porte coulissante du balcon entrouverte laisse pénétrer une brise rafraîchissante dans la suite.

"J'ai dit à Lydia que je regarderais la conférence de presse ce soir aux informations," lui rappelle Karen.

"Génial! Juste ce dont j'avais besoin avant le dîner," dit Mack d'un ton bourru, "regarder Gregory Sumner se réinventer, lui et sa compagnie malhonnête pour l'énième fois."

"Mack!" s'exclame Karen sur le ton de l'avertissement, en lui montrant Meg, qui maintenant s'est retournée vers ses parents.

"Et si nous commandions le dîner au restaurant de l'hôtel en l'honneur de notre dernière nuit ici?" demande Val, essayant de briser la tension. Elle saisit le menu et le tend vers Mack.

"Je n'en ai pas besoin -- je l'ai appris par coeur," dit-il d'un ton moins bourru.

Val s'adresse vers le canapé. "Bon, et vous, vous mangez quoi ce soir?"

"Comme d'habitude, maman," répond Bobby pour les trois, les yeux toujours rivés sur le poste de télévision. Le son est fort et les enfants se balancent au rythme du clip musical.

"Je ne comprends pas un mot de ce qu'il chante," dit Val, en regardant la coiffure rasta de l'artiste dans le vidéo clip pendant qu'elle compose le numéro du restaurant de l'hôtel.

"Qu'est-ce qui est arrivé au bon vieux rock and roll?" demande Mack. "Ce n'est plus de la musique -- ce n'est que du bruit!"

"Papa!" hurle Meg, "C'est Busta Rhymes -- un des chanteurs les populaires du moment! Tu n'es plus dans le coup."

"Heé! Je suis un mec branché!" proteste Mack, "J'aime le rock moderne. Les Eagles, Billy Joel..."

"Il a fait ses adieux!" dit Meg, en levant les yeux au ciel et puis retourne regarder la vidéo.

Mack regarde Karen. "Quand est-ce que Billy Joel a fait ses adieux?" demande-t-il. Karen hausse les épaules. Val finit de commander leur dîner et raccroche. Elle prend la biographie de Abby dans le dossier de presse et commence à la lire. "Je n'en reviens pas," dit Val pendant qu'elle lit, "tout ce qui est écrit est techniquement vrai : Abby donne l'impression d'être aussi dévouée à la cause de l'environnement que le président du Sierra Club."

"Cette bio ne mentionne pas Murakame," dit Karen fâchée.

"Ou Wolfbridge," ajoute Mack.

"Ou aucune autre de ses autres activités non mentionnées sur son curriculum vitae comme mentir, frauder, voler les maris des autres," ajoute Val pendant qu'elle aperçoit Gary entrer dans la pièce. "Oups... Hé, Gary."

"Laissez-moi deviner, vous discutiez encore d'Abby," Gary entre dans la suite des Mackenzie, son téléphone et le dossier de presse de Jack Ewing à la main. "Val, maman vient d'appeler à nouveau pour me dire qu'ils seront ici demain juste à temps pour la fête. Mais ils espèrent bien que nous repartirons avec eux juste après pour Dallas afin que maman puisse surveiller les derniers préparatifs du Barbecue Ewing."

"Ah, le Barbecue Ewing, célèbre dans le monde entier... Que sait-elle de plus que toi à propos de Jack Ewing?" demande Karen avec impatience. "Ou peut-être que sa bio dit la vérité?"

Gary secoue la tête. "Maman n'a jamais très bien connu Jack. En fait, personne dans la famille. Il a débarqué un jour et leur a donné un coup de main dans le procès qui concernait les Pétroles Ewing puis il a quitté la ville. La même chose s'est produite l'année suivante quand la cousine Jamie est morte. Maman disait que Jamie était très gentille, si cela peut t'aider. J'ai aussi parlé à Bobby espérant peut-être que April lui en aurait dit plus sur Jack--"

"Qui est April?" demande Mack.

"L'ex-femme de Jack. Elle a plus tard épousé mon frère, Bobby. Elle fut tuée durant leur lune de miel," explique Gary tristement.

"C'est terrible!" dit Karen. "Ton frère s'est marié à l'ex-femme de ton cousin?" demande Mack étonné. "Quel est le problème avec vos mariages vous les Ewing?" Karen fusille son mari du regard.

Gary fronce les sourcils en direction de Mack et continue, "De toute façon, April n'a jamais beaucoup parlé de Jack à Bobby. Elle a juste dit qu'elle avait rencontré Jack dans l'Ohio alors qu'elle travaillait comme serveuse pour payer ses études à l'université. Il était en ville sur un projet de construction immobilier. Ils sont tombés amoureux et se sont mariés rapidement. Ils étaient jeunes." Gary regarde sa femme et lui et Val partagent un sourire, au souvenir de leur propre rencontre. "April a vu ça comme un moyen de quitter le domicile parental. Ils se disputaient sans cesse -- Jack voulait des enfants tout de suite, April voulait d'abord terminer ses études. Jack s'est vu offrir une promotion dans la compagnie de construction après que le projet fut terminé, April aurait voulu qu'il l'accepte, lui ne voulait pas. Ils se disputaient sans cesse. Finalement, Jack est parti. C'est la dernière fois qu'elle l'ait vu jusqu'à ce qu'elle finisse par le localiser à Dallas, des années plus tard. Bobby ne savait même pas où contacter Jack pour lui apprendre la mort de April."

"Est-ce que les choses écrites dans sa bio sont vraies?" demande Karen en reprenant le dossier de la table où Gary l'avait placé.

Gary s'assoit et hausse les épaules. "Qui sait? Je ne connaissais même pas l'existence de mes cousins Jack et Jamie avant que maman me dise que Jamie est arrivée à Southfork. On ne peut pas dire que mon père et mon oncle Jason étaient très proches."

Val se lève, "Vu la situation, Je pense que nous pourrons nous interroger encore longtemps au sujet de Jack. Si on mettait les informations pour voir comment il s'est débrouillé à cette conférence de presse"

"Allez, les enfants," demande Gary, "Mettez sur CNN."

"Papa!" gémit Bobby, "On veut regarder 'The Real World.' Ça va commencer."

"Regardez-le dans notre suite," ordonne Gary. "Vous pourrez vous trémousser comme ça."

"Ne vous trémoussez pas trop!" hurle Mack pendant que Meg et les jumeaux se lèvent et quittent la suite des Mackenzie. Il se tourne vers Gary après qu'ils soient partis. "Tu sais, les enfants arrivent à un āge où 'allez jouer dans votre chambre' prend une nouvelle signification. Il va falloir faire quelque chose à ce sujet."

"Une chose à la fois, Mack," dit Karen plaçant sa main sur lui. Mack ne peut pas regarder sa femme : il sait bien qu'elle fait allusion à Michael.

 

L'étage de la direction du Groupe Sumner :

Des éclats de rire et de bruyantes discussions se font entendre à l'intérieur du bureau de Greg Sumner. DeEtta, une Afro-Américaine quinquagénaire est assise derrière son bureau situé à l'extérieur du bureau de Greg. Elle lève les yeux de son écran d'ordinateur et regarde à travers la porte entrouverte du bureau de son patron. Greg sabre le champagne et le verse dans les verres des ses cadres dirigeants. Ils sont tous revenus cet après-midi de bonne humeur de la Marina avec pleins d'anecdotes à propos de la conférence de presse sur le yacht. Les deux grands postes de télévision dans le bureau de Greg sont allumés sur CNN.

Jill entre dans le bureau de DeEtta, allume le petit poste de télévision situé sur le bureau de DeEtta et s'assoit sur le canapé situé non loin de là. "J'ai presque fini le rapport d'investissement concernant Peterson dont Abby a besoin," explique Jill, "aussi je pensais prendre une pause et regarder la conférence de presse avec toi."

"Mesdames! Soyez les bienvenues pour vous joindre à nous!" dit Greg de son bureau. Jill se lève avec empressement.

"Non, merci, Monsieur Sumner," répond DeEtta, "Nous devons rester ici. Je dois surveiller les appels." Lydia Gutierrez avait en effet demandé à la secrétaire de Greg si elle pouvait lui transférer ses appels le temps qu'elle était chez Greg. DeEtta a accepté avec plaisir de rendre ce service car elle apprécie Lydia. Jill se rassoit, déçue. DeEtta lui sourit.

Dans le couloir, l'ascenseur s'ouvre et Harvey et Brian en sortent. "On nous demande déjà pour une réunion avec le directeur général de la compagnie!" dit Harvey avec assurance pendant qu'ils se dirigent tous deux vers le bureau de Greg.

DeEtta se lève. "Vous devez être Harvey Gellman et Brian Cunningham. Je suis DeEtta Howard, l'assistante de Greg. C'est un plaisir de vous rencontrer," dit-elle en leur serrant la main.

"Bonjour, Jill," Brian fait un signe de la tête à la secrétaire de sa mère pendant que celle-ci se lève du canapé en leur souriant. Harvey regarde avec plaisir la brunette bien roulée et lui retourne son sourire. "Même les assistantes sont plus jolies à l'étage de la direction," murmure-t-il à Brian.

"Entrez, messieurs, Monsieur Sumner vous attendait," dit DeEtta d'une manière rassurante. Elle s'approche de la porte du bureau, s'amusant des regards de surprise sur les visages de Brian et de Harvey lorsqu'ils entrent dans le bureau de Greg.

"Hé, les gars!" leur crie Greg, "Entrez et amusez-vous. Lydia m'a raconté combien vous avez été efficace pour l'article du Los Angeles magazine. Nous allions regarder le nouveau visage du Groupe Sumner aux informations!" Greg tend deux flūtes de champagne aux deux jeunes gens pendant qu'ils se joignent à Abby, Jack, Lydia, Bob et Tim Murphy.

Abby murmure à Brian, "Mon chéri, tu voudrais bien appeler le ranch et dire à Carlos de ne pas faire le dîner."

Tim Murphy donne une tape dans le dos de son avocat fraîchement engagé. "Harvey s'est très bien adapté après sa première semaine, Greg."

"Et il sait déjà où tout se trouve!" ajoute Greg en souriant. "Pas de courrier aujourd'hui, Harvey?"

"Non, Monsieur," répond-il d'un air penaud. Tout le monde rigole puis le silence s'installe lorsque les informations commencent.

 

Le ranch Sumner :

Kate est assise dans la salle de séjour. Elle regarde la télévision de manière évasive en attendant les informations. Elle a emmené les enfants dans l'après-midi faire une longue marche autour de la propriété -- jusqu'au moment où ils sont rentrés à toute vitesse au ranch face à l'orage menaçant. Les enfants se sont tous les deux endormis, complètement épuisés.

Carlos entre. "Madame Cunningham..." commence-t-il.

"Carlos, S'IL VOUS PLAIT, appelez-moi Kate," l'interrompt-elle. "Ça fait combien de temps vous me connaissez?"

Carlos continue, "Monsieur Cunnin... Brian... a appelé pour dire que lui, Monsieur Sumner ainsi que Monsieur et Madame Ewing ne rentreront pas à la maison pour le dîner."

Kate soupire. Encore une fois, pense-t-elle. "Tant pis pour notre dernier dîner avant d'emménager dans notre nouvelle maison." Elle se lève et sourit à Carlos. "On dirait qu'une nouvelle fois il n'y aura que nous deux. Allez, il doit bien y avoir des restes d'enchiladas dans le réfrigérateur. Nous pourrons regarder la conférence de presse là-bas."

 

L'appartement de Paige :

Paige est allongée sur son canapé et pense à ce qu'elle va faire ce soir. Bien qu'elle déteste travailler, cela lui donnera au moins quelque chose à faire. Elle appréhende les week-ends parce qu'ils lui rappellent à quel point son temps libre est immense et que seuls quelques personnes peuvent le combler. Elle pense appeler Mack mais elle sait qu'il est probablement occupé par sa propre vie. Il a Karen et Meg et une carrière à plein temps. De plus, elle ne peut supporter la pensée d'avoir à écouter Mack la sermonner au sujet de son enquête pour retrouver le coffre-fort ou pire encore à propos de sa relation avec Tom. La dernière chose dont elle a besoin c'est qu'une personne de plus lui donne des ordres dans sa vie. Elle pense appeler Kate mais elle sait qu'elle doit s'occuper de ses enfants et ne peut tout abandonner sur-le-champ pour passer la soirée avec elle.

C'est justement le problème. Tout le monde a sa vie. Ils ont tous un travail, des relations et une famille qui les occupent. Et moi? Je n'ai rien de cela.

Paige se lamente à nouveau sur son sort et envisage de passer la soirée dans le divan, vêtue de son pantalon de sport. Elle pense un instant se gaver d'un crème glacée aux amandes et moka mais finalement repousse l'idée.

Elle s'installe confortablement dans son divan et s'apprête à lire un magazine lorsqu'elle entend frapper à la porte. Ses sentiments sont partagés entre soulagement et crainte : soulagement parce qu'elle ne passera pas une autre journée sans le moindre contact humain, et peur que cela soit quelqu'un qu'elle ne veut pas voir. Secrètement, elle espère que c'est Greg qui vient s'excuser.

Je l'obligerai à supplier mon indulgence puis je lui ferai avouer comment il a récupéré mes parts du groupe Sumner.

Elle ouvre la porte espérant voir Greg et est légèrement déçue de trouver Tom se tenir à sa place.

"Oh. Salut, Tom," dit-elle, ne faisant pas trop d'effort pour cacher sa déception.

"Oh là là! Quel accueil! Heureusement que je ne passe pas plus souvent. Ne m'invite surtout pas à entrer. Je vais rester à la porte, nous serons mieux pour discuter," dit-il d'un ton sarcastique.

"Je suis désolée, Tom. Entre," dit-elle en lui souriant.

"Merci. C'est mieux comme ça. Tu n'as pas l'air dans ton assiette, Paige. Tout va bien?" demande-t-il.

"Oh, je vais bien. Juste un peu fatiguée. Tu sais ce que c'est. J'ai été occupée. Et bien, qu'est-ce qui t'amène ici?" demande Paige avec désinvolture. Elle ne veut pas que Tom sache la mauvaise passe qu'elle a dū affronter récemment.

"Et bien, à part le fait que je ne t'ai pas vu récemment ou que je n'ai pas eu de tes nouvelles depuis un certain temps, je voulais que tu saches que j'ai enquêté sur les pistes que nous avions sur le coffre-fort. Malheureusement, la seule chose que j'ai appris, c'est que la maison des Jacobs a été démolie et qu'un complexe d'appartements en copropriété y a été érigé à la place. Je sens qu'il y a quelque chose de bizarre là-dessous mais je ne sais pas quoi."

Pendant que Tom parle, l'esprit de Paige s'évade. Tout à coup, ce coffre ne semble plus aussi essentiel à ses yeux. En fait, elle a l'impression que les nouvelles au sujet du coffre constituent la seule raison pour laquelle un ami vient lui rendre visite. Son esprit commence à rejouer la scène dans le bureau de Greg. L'image devient si précise qu'elle a l'impression de presser le billet de cent dollars dans sa main.

"Paige? Terre à la beauté blonde assise à côté de moi. Est-ce que tu m'écoutes?" demande Tom, ramenant Paige à la réalité.

"Quoi? Oh, je suis désolée, Tom. J'ai l'esprit tellement occupé en ce moment. Qu'est-ce que tu disais?" demande Paige.

"Je te parlais du coffre-fort mais on ne peut pas dire que cela soit ta priorité en ce moment. Bon, qu'est-ce que Sumner a fait cette fois?" demande Tom avec un regard inquiet.

Paige rougit et dit, "Qu'est-ce qui te fait penser que cela concerne Greg? Toute ma vie ne se résume pas à lui, tu sais. J'ai plein d'autres choses à penser." dit-elle sur un ton défensif. "Ça ne me fait plus rien, il peut avoir le Groupe..."

"... Sumner a tenu aujourd'hui une conférence de presse," annonce le présentateur de CNN. La télévision de Paige est branchée sur les informations. "Afin de présenter ses nouveaux cadres dirigeants et dévoiler sa nouvelle image de campagne."

Paige fixe le poste de télévision, bouche bée pendant que Tom la dévisage.

Le discours d'introduction de Greg est diffusé.

"Depuis quand Greg a-t-il un yacht?" demande Gary, assis. Il regarde la télévision en compagnie de Val, Karen et Mack. Ce dernier ronchonne d'un ton sarcastique.

Le reportage continue avec le discours de Jack.

"Il passe bien devant la caméra," remarque Val. Gary se tourne et la regarde avec incrédulité. "C'est de famille," ajoute Val tout en lui faisant un clin d'oeil.

Le reportage continue avec le discours de Abby.

Paige lance aussitôt un des coussins de son canapé sur le poste de télévision avec un air de frustration.

"Abby présente toujours aussi bien. Etre un capitaine d'industrie a toujours été dans ses cordes." Gary se tourne pour voir la réaction de Val à son commentaire. Elle a l'air ulcérée. Gary sourit.

"Au moins elle porte un des ensembles de Diana," soupire Karen.

Puis, les images télévisées montrent Jack interrompre Abby au milieu de sa réponse à une question des journalistes. Le journaliste des affaires économiques de CNN apparaît de nouveau à l'antenne, en direct. "Alors que le nouveau millénaire approche, l'environnement ne cesse d'être une question brūlante. Dorénavant, l'attention se concentre davantage sur les dommages causés à notre planète et à ses ressources au cours du XXème siècle et sur les divers moyens d'y remédier. Avec Jack Ewing en fonction, Directeur-réparateur qui n'hésite pas à retrousser ses manches, il semble que l'environnement ait finalement le dernier mot sur le commerce." Les images diffusent à nouveau Jack interrompant une fois de plus Abby.

Gary et Val sont morts de rire. Même Mack glousse. Karen sourit, prend son portable et compose un numéro...

"La ligne de Lydia Gutierrez," répond DeEtta qui couvre son oreille pour ne plus entendre les rires et les applaudissements qui proviennent du bureau de Greg. "Oh, elle attendait votre appel, Madame Mackenzie. Un instant s'il vous plait." DeEtta se lève et se rend dans le bureau de Greg. Elle revient avec Lydia qui prend le téléphone.

"Karen," dit Lydia avec joie.

"Quelqu'un qui coupe la parole Abby au moment où elle passe à la télévision nationale ne peut pas être aussi mauvais," dit Karen. "S'il vous plait dites à Jack que je serais ravie de lui faire visiter Point Lotus demain matin. J'ai une obligation familiale dans l'après-midi, aussi j'ai bien peur que le tour doive avoir lieu de bonne heure."

"Génial!" répond Lydia. Elle écoute à nouveau puis conclut, "je lui dirai de venir vous prendre à l'hôtel à huit heures. Et, Karen...merci." Elle raccroche le téléphone, remercie DeEtta et retourne dans le bureau de Greg où on peut entendre Abby dire, "Je ne vois pas ce qu'il y a drôle," suite aux éclats de rire de Greg et des autres collaborateur.

Brian s'approche de Jack. "Tu as fait du bon travail... réparer le moteur du yacht et ramener tout le monde avant la tempête."

"Merci, Brian," dit Jack, surpris. Brian se tourne vers Abby et lui fait un clin d'oeil. Elle lui fait un signe de la tête et sourit d'un air approbateur.

Mort entre dans le bureau de Greg et regarde dans la direction de Jill. "Vous voilà! Pouvez-vous m'aider? Il faut que je trouve un nouveau capitaine pour le yacht avec au moins cinq années d'expérience avant que je ne parte ce soir -- ce sont les ordres de Greg," il fronce les sourcils. "Mais c'est vendredi soir et les agences pour l'emploi sont fermées--"

"Mortsky!" hurle Greg depuis son bureau après qu'il a aperçu son Directeur de la logistique à travers la porte entrouverte. "Avons-nous déjà un nouveau capitaine?"

"J'y travaille, monsieur!" crie Mort.

"Pourquoi vous ne regardez pas dans les pages jaunes à la lettre 'S' comme skipper?" hurle Greg de son bureau provoquant à nouveau un torrent de rire suite à sa plaisanterie.

DeEtta glousse, "Vous devriez retourner à votre bureau, Mort, histoire de ne plus être dans la ligne de mire. Demandez au Yacht Club de la Marina de Knots Landing une liste de candidats."

Mort sourit, "C'est une idée géniale! Merci, DeEtta!" Jill se lève du canapé en poussant un soupir. "D'accord, Mort, je vais vous aider. Mais s'il vous plait, arrêtez vos jérémiades."

"Jill, vous êtes la meilleure pour me donner un coup de main!"

"Ce n'est pas pour MES mains dont je suis inquiète," dit Jill en plaisantant alors qu'elle suit Mort, tout en se tournant pour faire un clin d'oeil à DeEtta, morte de rire.

 

La salle de séjour de Paige

Paige fait les cents pas devant son poste de télévision, agitée. Elle s'arrête et regarde Tom. "Est-ce que tu sais que la campagne pour un nouveau millénaire était MON idée?! J'en ai parlé à Greg il y a trois ans! Jack Ewing? Qui est-il? Une marionnette que Greg et Abby ont placée, sans l'ombre d'un doute! Et toi comment ça va?" demande Paige, essayant de ne plus penser qu'à elle.

Tom décide de la laisser en paix. "Très bien. Beaucoup de travail. Comment va ta tante de demi-frère?" demande-t-il avec un sourire.

"Arrête tout de suite, Tom!" dit-elle, ne sachant pas s'il est sérieux ou s'il plaisante.

"Relaxe! Je plaisantais. Bon sang, je ne me souvenais pas que tu étais si collet monté."

L'allusion à Michael lui rappelle la fête qui va avoir lieu. Elle gémit intérieurement. Cette foule de gens tout sourire, me demandant comment je vais. Oh, mon Dieu, ça va être horrible. Tous ces regards pleins de pitié. Je ne pourrais pas affronter ça seule. Je dois y aller avec quelqu'un.

"Hé, Tom," dit-elle, ignorant son dernier commentaire, "Ça te dirait d'être mon cavalier pour l'évènement social le plus banlieusard de l'année?"

"J'en serais honoré. Laisse-moi deviner : un des palpitants barbecues de Karen et de Mack?" Il rigole.

"C'est pas loin mais c'est sūrement pire. La fête de voisinage. Karen, Mack et un tas d'autres personnes insupportables y seront, et je dois y aller. Je ne pense pas que je puisse affronter toute cette béatitude banlieusarde seule." dit-elle en levant ses yeux au ciel avec dégoūt.

"Et bien, je ne voudrais pas que tu endures cela seule. Hé, ce serait une forme de torture sensationnelle pour les prisonniers. J'essaierai de recueillir des confidences de droite à gauche", dit Tom en plaisantant.

"Merci, Tom. Je ne sais pas ce que je ferai sans toi," dit-elle en l'embrassant légèrement.

Quelque chose me dit que tu le sauras très bientôt, Paige... aussitôt que Greg te montrera la plus petite des attentions. Pourquoi est-ce que je me donne autant de peine? Elle n'a aucun sentiment pour moi. Je suis juste un substitut à ce qu'elle veut vraiment.

"Aucun problème, Paige" soupire-t-il. "A chaque fois que tu auras besoin de moi, je serai là."

"Tu est merveilleux, Tom. Merci encore," dit-elle en le reconduisant vers la porte.

Il se penche pour lui donner un baiser et elle embrasse sa joue. Bien sūr, pense-t-il.

Alors que Paige ferme la porte, Tom pense, Elle ne m'aimera plus jamais autant qu'elle m'a aimé autrefois. Si seulement Greg n'avait pas ruiné notre mariage..."

 

De retour au ranch :

Kate et Carlos arborent encore un large sourire suite à la conférence de presse pendant qu'ils terminent leur dîner réchauffé dans la cuisine. Kate sort sur le porche du ranch pour prendre l'air.

Les nuages qui avaient provoqué la soudaine tempête de l'après-midi se sont dissipés et éloignés vers l'horizon plus à l'ouest. Ils forment maintenant un magnifique crépuscule teinté de rouge, d'orange et d'or au delà des montagnes séparant la vallée du ranch et la côte. Malgré une accalmie considérable, le vent d'est souffle encore quelque peu.

Kate quitte le porche et va se promener du côté de l'écurie. Les carillons mus par le vent qu'Anne avait achetés au magasin New Age et suspendus autour du ranch tintent joliment dans le vent. "Et puis quoi encore?" avait commente Greg. "Des coussins pour méditer et de l'encens?" Un des chevaux dans l'écurie commence à hennir et à s'ébrouer.

Un sentiment de tristesse envahit Kate. Elle adore le ranch et y trouve une paix intérieure dans sa routine journalière. L'idée de d'emménager à Seaview Circle l'avait remplie d'excitation mais maintenant que Abby et Jack vont habiter avec eux, un sentiment d'anxiété se mêle à son impatience. Elle et Brian ont de moins en moins de moments à eux seuls. Surtout depuis qu'il a commencé à travailler au Groupe Sumner.

"Es-tu perdue?" demande une voix de petite fille.

Kate se retourne vers le ranch, espérant voir Mollie se tenir derrière elle. Il n'y a personne. Kate fronce les sourcils, se retourne et avance à nouveau vers l'étable. Elle entend depuis des années cette voix de petite fille, à chaque fois qu'elle est seule et se sent triste. Tout ira bien, pense Kate. Il faut juste que nous nous installions dans notre nouvelle maison et les choses finiront par s'arranger d'elles-mêmes.

Les mélodies des carillons flottant au vent et le frémissement des feuilles sur les arbres sont les seules réponses.

 

Quelques heures plus tard :

Brian est assis sur le canapé et feuillette de vieux albums de photo de sa prime jeunesse. Il sait qu'il devrait aller se coucher mais avec tout ce qui traverse son esprit il ne pourra pas trouver le sommeil. Il tourne indifféremment les pages de vieilles photographies lorsqu'il est interrompu par une petite voix.

"Papa? Je ne peux pas dormir," dit Mollie qui tient dans ses bras un ours en peluche.

"Qu'est-ce qui ne va pas, mon trésor? Quelque chose te tracasse?" demande Brian. Il sait que Mollie n'a pas de problèmes de sommeil. Elle fait partie de ces enfants qui s'endorment aussitôt qu'elle pose la tête sur l'oreiller. Il espère que cette insomnie soudaine n'est pas la conséquence des tensions qui existent entre lui et Kate. Ils ont tellement essayé de cacher leurs problèmes à leurs enfants.

Mollie fait un sérieux signe de la tête et Brian attend qu'elle se mette à parler.

"J'ai eu une mauvaise journée aujourd'hui à la maternelle, papa."

"Que s'est-il passé ma chérie?" demande Brian en prenant sa fille sur ses genoux.

"Et bien, Jenny et Amy ont toutes les deux apporté leurs Furbys à l'école et je joue toujours avec Jenny et Amy dans la cour de récréation. Aujourd'hui, elles ne m'ont pas laissé jouer avec elles parce que je n'avais pas de Furby," dit Mollie très sérieusement.

Brian sourit, heureux que les problèmes de sommeil de Mollie sont dus à des chamailleries d'enfants plutôt qu'à ses récentes disputes avec Kate.

"Tu sais ce que je pense? Je pense que demain, tu devrais jouer avec d'autres enfants de ta classe et ainsi rendre Jenny et Amy tristes parce qu'elles ne peuvent plus jouer avec toi," dit Brian.

"Mais papa, maman dit qu'on ne répare pas une injustice par une autre. Est-ce que je dois à mon tour les rendre tristes parce qu'elles m'ont rendu triste?"

Pendant que Brian écoute les paroles de sagesse de sa fille de cinq ans, il s'en veut d'avoir essayé d'inculquer le concept adulte de la vengeance à une enfant innocente.

"Tu as raison, mon ange. Tu sais que tu es une petite fille très intelligente? Je pense que tu devrais jouer avec les autres enfants de ta classe parce que c'est chouette de se faire des amis qui veulent jouer avec TOI et non pas avec un stupide jouet," ajoute Brian en essayant de se racheter aux yeux de sa fille sensée.

"Mais tout le monde a des Furbies. Je veux en avoir une," dit Mollie en regardant son père avec de grands yeux plein d'espoir.

"Et bien, peut-être qu'un jour tu en auras une mais d'ici là essaie de trouver des enfants de ta classe qui savent comment s'amuser avec d'autres jeux ou jouets," dit Brian.

Mollie marque une pause puis demande, "Papa? Est-ce que les enfants à l'école étaient méchants avec toi?"

"Ça tu peux le dire. Quand j'étais à l'école j'ai toujours été un enfant tout maigre. Les autres garçons avaient l'habitude de me choisir en dernier pour faire partie de leur équipe. Je n'étais pas très bon en sport. Et le pire c'était que ma soeur était toujours la fille la plus populaire de l'école," répond Brian tout en caressant les cheveux de sa fille.

C'est tante Olivia, n'est-ce pas? Je ne me rappelle pas beaucoup d'elle."

"Et bien, elle a déménagé alors que tu étais encore très petite. En fait, si tu veux, j'ai des photos d'elle et de moi quand j'étais un petit garçon."

"Je peux les voir?" demande Mollie.

"Bien sūr." dit Brian. Il prend l'album photo. Il tourne la première page de l'album. "C'est moi , ma maman et ma soeur," dit-il en montrant du doigt une image où lui et Olivia sont de jeunes enfants.

"Oh là là, papa! Tu étais vraiment petit. Même ta soeur est plus grande que toi. C'est mamie Abby?" demande-t-elle en montrant la photo.

"Oui. Abby est ma maman et ta grand-mère. Mais ne l'appelle JAMAIS Mamie Abby. Elle a du mal à admettre qu'elle est grand-mère."

"D'accord. Je l'appellerai juste Abby. Elle est jolie. Comme ta soeur." dit Mollie en parcourant son doigt sur la photo.

"Bien sūr qu'elles sont jolies. Et là c'est Olivia et moi au mariage de notre maman avec Gary," dit Brian.

"Abby a été mariée à MON oncle Gary? Mais il est marié à Val, n'est ce pas? Tu peux être marié avec deux personnes?" demande Mollie en plissant son nez.

"Et bien pas en même temps mais si deux personnes mariées décident qu'elles ne veulent plus vivre ensemble, elles peuvent se mettre d'accord pour ne plus rester mariés et elles pourront se remarier avec quelqu'un d'autre si elles le souhaitent. C'est ce qui arrivé avec Abby et Gary," dit Brian Il comprend qu'il a simplifié à l'extrême le concept de divorce mais il ne voulait pas embrouiller encore davantage Mollie. Il sait que leur arbre généalogique est compliqué.

"Oh, ouais. Je sais ce que c'est. On appelle cela le divorce. Les parents de Susan sont divorcés et maintenant elle reçoit des cadeaux d'anniversaire de ses deux papas. Parfois je souhaiterais avoir deux papas afin d'avoir plus de cadeaux," dit Mollie avec un sourire espiègle.

Brian sait que le commentaire de Mollie était innocent mais cela lui fait néanmoins du mal. Et bien, Mollie, ton voeu pourrait se réaliser assez tôt mais souviens-toi toujours que ce papa-ci t'aimera plus que n'importe qui dans ce monde. Ne sachant quoi répondre, il tourne simplement la page de son album photo.

"Et là c'est Olivia et moi à un autre mariage d'Abby." dit Brian, réalisant combien le nombre de maris de sa mère doit être confus pour Mollie.

"N'est-ce pas oncle Greg? Abby a été marié à oncle Greg? C'est amusant!" dit Mollie en rigolant. "Je crois qu'elle devrait rester marié avec Oncle Jack comme maintenant."

Brian se met à rire. Tu es intelligente. Greg et Abby c'est un mauvais souvenir. Il tourne à la page suivante et voit une photo de lui et de sa mère dans une grande ville.

"Ici c'est quand ma mère et moi avons habité au Japon. J'étais effrayé. Je ne savais pas comment parler japonais," explique Brian.

"Tu as vécu au Japon" demande Mollie, puis ajoute, "Tu as l'air plus vieux sur cette photo, papa."

"J'étais au lycée. J'avais le même āge que Meg maintenant," dit Brian.

"Oh là là! Est-ce que tu avais beaucoup d'amis ou tu étais encore le dernier choisi sur le terrain de jeu?" demande Mollie.

"Non, j'avais des amis à ce moment-là. Je n'étais plus aussi petit et chétif," dit Brian en souriant.

"As-tu des photos de toi avec tes amis?" demande Mollie.

"Ouais. Elles doivent être quelque part." Il tourne quelques pages et dit, "Les voilà. Me voici avec mon ami Shinsuke. Lui et moi étions des coéquipiers au base-ball. Et lui c'est Kasumato. Il fut mon premier ami au Japon et il m'a appris le japonais. J'ai eu beaucoup de bons amis au Japon," dit Brian en se rappelant ses années de lycée.

"Qui est-ce, papa? Elle est jolie," demande Mollie, montrant une photo de Brian avec une jeune et séduisante asiatique.

Oh, mon Dieu! Je ne me souvenais plus que cette photo existait encore. Brian prend la photo et la regarde de plus près avant de répondre, "C'est la photo d'une fille très spéciale."

Le regard de Brian devient distant comme s'il était soudainement en transe et Mollie reste silencieuse pendant une seconde avant de demander, "Comment elle s'appelle, papa?"

La voix de Mollie le ramène des bras de Masako au temps présent avec sa femme et sa fille.

Brian dit doucement, "Son prénom est Masako."

"C'est un prénom amusant!" dit Mollie, hilare. Après une brève pause, elle demande, "Est-ce que toi et Masako vous avez aussi été mariés?"

"Oh, non," reprend Brian, essayant de ne pas rire face aux confusions innocentes de Mollie. "Tout le monde ne divorce pas. Ta maman est la seule personne avec laquelle je me suis marié."

"Est-ce que toi et Ma... Ma... Maskako êtes encore amis?"

"Masako. Et, non, mon chou. Je ne lui ai plus reparlé depuis que tu es née," répond Brian avec une pointe de tristesse.

"Tu devrais l'inviter à ton anniversaire. C'est ce que dit maman quand tu n'as pas vu une amie depuis longtemps. Tu te souviens quand Lizzie a déménagé et que je m'ennuyais d'elle? Maman m'a dit que je pourrais l'inviter à mon anniversaire afin de la revoir," explique Mollie d'un air insouciant.

Brian sourit à l'innocence de sa fille. "J'aimerais que cela soit aussi simple, mon petit bout."

Il referme l'album et s'assied silencieusement sur le canapé avec Mollie sur ses genoux. Elle repose sa tête fatiguée sur sa poitrine. Brian pense silencieusement à tout ce qui se passe entre lui et Kate. N'emmène pas ma fille loin de moi, Kate. Je l'aime comme ma propre chair. Je ne sais pas ce que je ferai si ce petit ange ne m'appelait plus papa.

De l'embrasure de la porte de la salle de séjour, Kate observe. Elle aime tant son père et il ne fait aucun doute qu'il ferait n'importe quoi pour elle. Pourquoi ruiner cette heureuse illusion de ma fille? Sa vie est si simple. Comment va-t-elle comprendre le concept d'avoir un autre papa? Comment Brian va vivre en n'étant plus son seul père?

"Papa? Je commence à m'endormir. Je pense que je vais aller dormir maintenant."

Brian sait qu'il devrait emmener sa fille au lit mais égoïstement, il souhaite avoir une compagnie puisqu'il n'a aucun sommeil pour l'heure. "Non, tu vas rester là et me dire la couleur de la Furby que je te ramènerai demain à la maison après mon travail," dit-il en embrassant Mollie sur le front.

"C'est vrai, papa? Tu es le meilleur papa du monde entier!" dit-elle, en enlaçant ses bras autour de lui.

Brian ne bouge pas, il embrasse sa fille et souhaitant que ce moment ne se termine jamais. Kate s'éloigne silencieusement, elle ne veut pas perturber ce précieux moment entre un père et sa fille.

 

Buenos Aires :

"On entre et on ressort vite fait, avant que nous soyons remarqués!" chuchote Anne d'un ton autoritaire à Nick. Les deux complices se trouvent devant la chambre 404 de l'hôtel Miramar. Localisé dans la même rue que le Palace Alezar, où Nick, Anne et le Docteur sont descendus mais situé plus en-deça, le Miramar est un hôtel beaucoup moins luxueux que l'Alezar. Cependant, les endroits miteux ont des avantages. Ici au Miramar, personne ne fait attention aux clients de passage qui entrent et qui sortent à toute heure -- ou des gens avec leurs habitudes comme celles du docteur.

Pendant que Nick manipule la copie de la clé dans la serrure, Anne continue. "Mais pourquoi garderait-il le coffre-fort dans un autre hôtel que celui où il est descendu? Ce n'est PAS logique!"

"C'est parfaitement logique, Ana!" ajoute Nick avec un degré d'irritation. "S'il l'avait avec lui, ce serait probablement trop risqué de le cacher dans sa chambre : une femme de ménage ou quelqu'un d'autre pourrait le trouver. Ici, il peut le cacher dans une chambre avec l'indication "ne pas déranger" et, aussi longtemps que la note est réglée, personne ne l'embêtera." Et sur ces paroles, Nick déclenche la serrure et pousse la porte.

"Oh mon, DIEU!" souffle Anne. "Regarde ce chantier!" La personne la plus humble qui soit et la plus éloignée des contingences matérielles serait d'accord avec cette observation. La chambre est dans une saleté épouvantable. Un lit bancal recouvert d'une couette verdātre est le seul mobilier d'une chambre aux murs bleu électrique et doté de tentures orangées. Toutefois, la décoration n'est pas le problème le plus urgent, contrairement au coffre.

"Oh, non, je le sens mal!" s'exclame-t-il en fouillant la petite chambre sans aucun placard.

"Quoi?!" répond Anne d'une voix hésitante.

"Il n'est pas là, Ana! Le coffre-fort n'est pas là!" Il se fraye une chemin au milieu des serviettes, des boîtes de pizza et des canettes de Coca Cola écrasées. Il recherche à travers ces détritus des indices qui pourraient le mener directement à l'emplacement du coffre.

"NICK! Qu'est-ce que nous allons faire?" vitupère Anne. "Mon Dieu, si jamais je perds ce coffre, je vais--"

Ses dernières paroles tombent dans l'oreille d'un sourd tellement Nick est extrêmement nerveux. Dans la corbeille se trouvent des bouts de papier déchirés. Un sentiment de déjà vu envahit Nick au moment où il assemble de manière frénétique les morceaux de papier. Son coeur vacille. C'est un reçu. Il lit à haute voix ce qu'il vient de découvrir malgré les jérémiades d'Anne.

"Mexico-Transport International. Contenu : Quantité (1) colis. Poids : 140.39 kgs. Destination :" Nick marque une pause, accablé, "LE GROUPE SUMNER!"

"QUOI? NON! Ce n'est pas possible!" dit Anne en s'emportant. "Je ne peux pas le croire!"

"Ana! Ce n'est pas le moment! Nous devons retourner à Knots Landing et récupérer ce coffre-fort, TOUT DE SUITE!"

 

L'aéroport de Buenos Aires :

Un gros avion cargo s'éloigne lentement du terminal. Il s'avance lentement et prend la direction de l'aérodrome. Sur l'aile de l'appareil, les mots "MEXICO INTERNATIONAL" sont inscrites dans un jaune éclatant. Dans cet avion cargo, toute une série de caisses, de boîtes et autres paquets sont entassés les uns sur les autres de manière aléatoire. Cependant, une de ces caisses possède un intérêt tout particulier. Vu de l'extérieur, ce colis n'a rien d'exceptionnel : il s'agit simplement d'une caisse en bois standard. Au dessus de cette caisse, un ordre d'envoi y est apposé. On peut y lire la mention "A l'attention de Greg Sumner - Groupe Sumner". Dans cette caisse, se trouve un coffre dont beaucoup d'habitants de Knots Landing sont partis inlassablement à la recherche. Ce coffre entame finalement la dernière étape d'un incroyable voyage.

"Tour de contrôle, ici Mexico International MI4372, demande permission de décoller," dit le pilote dans sa radio.

"Permission accordée, MI4372. Plan de vol?" répond une voix.

"Destination finale, Californie -- LAX (1)," répond le pilote. L'avion accélère et décolle dans un ciel dégagé vers sa destination finale, alors que l'image... Disparaît... Fin de l'Episode 14.

 

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