Introduction :

PAR DUSTY GREGORY

Pendant quatorze ans, les cliffhangers nous ont tenus en haleine. Ils ont absorbé nos esprits et nous ont parfois donnés le vertige. Ils nous ont coupés du monde chaque jeudi soir afin de regarder Côte Ouest. Chacun d'entre nous acceptera l'idée que le soap de prime time Côte Ouest offrait les meilleurs scénarii qui soient, surtout lorsqu'il s'agissait des fins de saison. Du dernier épisode de la deuxième saison où Sid s'écrase en voiture à flanc de colline jusqu'à celui où Karen s'écroule, victime de plusieurs coups de feu au moment précis où Abby est enlevée. Souvenez-vous de la scène au ralenti où Valene virevolte afin d'apercevoir ses enfants disparus s'éloigner à bord d'une voiture. Souvenez-vous de la tentative d'assassinat de Jill qui obligea Val à ingurgiter de puissants somnifères avant de la laisser pour morte. Vous avez en mémoire toutes ces fins de saison? Et comment donc!

Côte Ouest - Le retour a poursuivi cette tradition et, vous allez bientôt le découvrir, de nombreuses surprises émaillent ce nouveau cliffhanger. L'équipe des scénaristes a travaillé sans relâche afin de vous proposer 15 épisodes originaux qui atteignent leur couronnement avec un final riche en rebondissements et en suspense. Cet épisode-ci clôt dès lors la première saison.

Il va sans dire que Côte Ouest - Le retour nous a permis de redécouvrir notre quartier résidentiel favori - Seaview Circle - cette fois-ci par l'entremise d'Internet. Les épisodes qui ont été diffusés sur le site ont suivi le format original du feuilleton en conservant l'authenticité des personnages et des intrigues, à la fois originales et fascinantes. Nous avons pu suivre Karen et Val dans leur voyage à travers le monde de la prostitution, mais aussi Michael dans ses difficultés existentielles à avouer son homosexualité. Enfin, nous avons suivi la piste d'un mystérieux coffre bien envahissant au cours d'un incroyable voyage dont chacun des personnages possède un billet.

Si vous êtes en train de lire ces quelques lignes, je suis certain que vous êtes à jour dans les intrigues de Côte Ouest - Le retour et je ne vais donc pas m'éterniser à résumer l'intégralité du scénario. Je suis sûr que vous avez hâte de découvrir cet épisode. Soyons néanmoins reconnaissants d'avoir pu retrouver notre rendez-vous du jeudi soir et ce, sans avoir même besoin d'un magnétoscope!!! Aussi, allez chercher votre bol de crème glacée ou votre sachet de pop-corn et préparez-vous à déguster le dernier épisode de la première saison de Côte Ouest - Le retour intitulé .... "Retour sans dommage dans le cul-de-sac!"

PAR WILLIAM VILMER

Chers amis,

Nous voici arrivés au terme de la première saison de Côte Ouest Le retour. L'équipe des scénaristes s'est efforcé au cours de quinze cyber-épisodes de restituer non seulement l'atmosphère du célèbre feuilleton mais également de faire revivre avec succès les habitants de Knots Landing. La conception d'intrigues inattendues, l'apparition de nouveaux personnages mais aussi et surtout la prépondérance des personnages principaux chers à nos coeurs ont fait de ce netsoap une véritable réussite. A l'instar des quatorze saisons qui ont rendu Knots Landing célèbre dans le monde entier, cette première saison virtuelle a permis aux véritables fans de découvrir de nouveaux aspects de l'univers Côte Ouest. Pour ma part, j'ai essayé au mieux d'adapter en français les aventures de nos héros, en conservant au maximum les traits du scénario original tout en veillant à restituer les mille et un petits détails qui ont fait de Côte Ouest cette grande saga au succès retentissant dans les années '80.

Sachez d'ores et déjà que la deuxième saison de Côte Ouest Le retour s'annonce sous les meilleurs auspices et nous réserve de nombreux rebondissements palpitants! 'La traduction est au mieux un écho', dit la maxime. Puisse donc mon écho vous permettre de découvrir avec plaisir je l'espère ce dernier épisode exceptionnel ainsi que de nombreux autres à venir.

PAR YANNICK CORDONNIER HERNOIS

Lorsque j'ai contacté Jack A. Edgar en mai 2000 pour proposer l'adaptation française de Knots Landing Reborn, j'avais à l'idée de donner la possibilité aux francophones de connaître enfin la suite des aventures de ce feuilleton trop méconnu et sous-estimé qu'est Côte Ouest. Car, ce feuilleton par la qualité de ses intrigues, de ses personnages et le respect qu'il avait à l'égard de ses personnages en fait un feuilleton de référence et même culte dans sa catégorie.

Cependant, vous pouvez me dire qu'un netsoap n'égalera jamais la qualité des scénarios d'une véritable série Et bien, je le pensais jusqu'au jour où j'ai découvert le site de Knots Landing Reborn. La qualité de ses intrigues, le respect et l'amour de la série de la part de ses auteurs en font un des soapnets les plus innovants et performants à l'heure actuelle.

Aussi, c'est avec une certaine émotion que je vous laisse découvrir le dernier épisode de la 1ère saison et que j'en profite pour remercier notre traducteur William pour toute l'aide qu'il m'a apportée pour que ce site survive. Et c'est avec deux nouveaux colistiers : Jean-Louis et Laurent que nous vous attendons très bientôt pour la seconde saison avec des histoires et des intrigues encore plus passionnantes et attendez-vous à de nombreux rebondissements…

 

Précédemment dans Knots Landing :
(SI VOUS SOUHAITEZ ECOUTER LE "THEME PRECEDEMMENT DANS" PENDANT QUE VOUS LISEZ CETTE SECTION, APPUYEZ MAINTENANT SUR LECTURE)

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PAIGE : "Pourquoi diable financiez-vous le divorce de Lori? Je sais que vous êtes la reine des garces mais renier votre propre famille, votre chair et votre sang est un nouveau signe de déchéance, même pour vous."

ABBY : "Vous avez raison Paige, il s'agit de mon sang. Pas du vôtre. Occupez-vous donc de vos affaires,"

 

ABBY : "Tu es le dernier fils de mon frère encore vivant. Tu sais ce que ça veut dire? Si tu es homosexuel, il n'y a aura plus aucun descendant Fairgate. Notre nom de famille s'éteindra avec toi."

MICHAEL : "Comment oses-tu présumer des sentiments de mon père? Mon père m'aimait et me soutenait. Il m'a aimé lorsque que j'étais hyper kinésique et que j'avais des problèmes à l'école. Il m'aimerait tout autant maintenant. Il n'aurait jamais essayé de manipuler et de contrôler la vie des gens comme tu le fais. Tu ne sais même pas ce qu'aimer veut dire!"

 

GARY : "J'avais parlé à Maman de la grande fête d'emménagement qui va avoir lieu au cul-de-sac. Etant donné qu'elle a participé financièrement à la reconstruction, j'ai pensé qu'elle aimerait être présente. Elle a accepté. Clayton va venir également... Un autre membre de la famille va aussi faire le déplacement pour la fête,"

VAL : "Lucy?"

 

MICHAEL : "Ma mère m'a demandé que tu amènes Holly à la fête de voisinage qui aura lieu demain au Seaview Circle. Peux-tu au moins faire cela... pour elle?"

LORI : "Dis à ta mère que nous viendrons mais seulement un petit moment."

 

KAREN : "Je ne vois pas ce que je viens faire dans cette nouvelle campagne."

LYDIA : "Ce sont vos compétences à bien des égards dans le domaine de l'environnement local qui m'intéresse. J'aimerais vous engager comme consultante auprès de notre nouveau Vice-président chargé de l'environnement et des affaires immobilières, Monsieur Jack Ewing."

KAREN : "Quelqu'un qui coupe la parole Abby au moment où elle passe à la télévision nationale ne peut pas être aussi mauvais. S'il vous plait dites à Jack que je serais ravie de lui faire visiter Point Lotus demain matin. J'ai une obligation familiale dans l'après-midi, aussi j'ai bien peur que le tour doive avoir lieu de bonne heure."

 

TOM : "Laisse-moi deviner : un des palpitants barbecues de Karen et de Mack?"

PAIGE : "C'est pas loin mais c'est sûrement pire. La fête de voisinage. Karen, Mack et un tas d'autres personnes insupportables y seront, et je dois y aller. Je ne pense pas que je puisse affronter toute cette béatitude banlieusarde seule."

 

ANNE : "Mon Dieu, si jamais je perds ce coffre, je vais--"

NICK : "Mexico-Transport International. Contenu : Quantité (1) colis. Poids : 140.39 kgs. Destination : LE GROUPE SUMNER !"

ANNE : "QUOI? NON! Ce n'est pas possible!"

NICK : "Ana! Ce n'est pas le moment! Nous devons retourner à Knots Landing et récupérer ce coffre-fort, TOUT DE SUITE!"

 

Et maintenant...

 

Générique d'Ouverture (version minimum)

 

C'est celui à ne pas rater!  C'est une version complète du générique d'ouverture de la saison 1 de Côte Ouest, le retour qui rend celui du dessus bien pâle en comparaison.  Cela nécessite que vous ayez Real Player (disponible gratuitement par téléchargement), et est spécialement conçu pour fonctionner directement sur votre ordinateur, plutôt que de devoir vous connecter à notre serveur.

Pour cela téléchargez simplement les trois fichiers ci-dessous (attention : il se peut que vous ayez déjà téléchargé l'un ou plusieurs d'entre eux sur notre librairie multimédia) sur le même répertoire que votre ordinateur... attention, "cliquez à droite" pour sauvegarder les fichiers.

La vidéo du générique d'ouverture de la saison 1 de Côte Ouest, le retour.

Le thème musical de la saison 1 de Côte Ouest, le retour.

Le fichier qui permet un fonctionnement simultané des deux premiers.

Une fois que les trois fichiers sont dans le même répertoire sur votre ordinateur, tout ce que vous devez faire c'est de lancer votre Real Player ainsi que le fichier intitulé "s1merged.smi".

Je pense que vous serez conquis par le résultat, et que vous ne pourrez plus lire un épisode de Côte Ouest, le retour sans le lancer au préalable!

 

Safely Back to the Cul-de-sac
Cet épisode est dirigé par Jack A. Edgar et Kevin Neeson
Traduction par William Vilmer et mise en page par Yannick Cordonnier Hernois.

AVEC AUSSI EN VEDETTES :

VEDETTES INVITEES SPECIALEMENT DE DALLAS


L'hôtel Marriott - Le vestibule :

Karen Mackenzie a passé une nuit reposante, la dernière dans cette suite d'hôtel qui est sa résidence depuis des mois. Elle s'est levée aux aurores en ce samedi matin. Elle s'est douchée, a enfilé une paire de jeans, un sweat-shirt et des chaussures de sport. Elle a enfoui ses cheveux sous une vieille casquette de base-ball, frappée au logo de son ancienne émission "A micros ouverts". Après avoir bu rapidement une tasse de café, elle s'est dirigée vers le vestibule de l'hôtel.

Le personnel de l'hôtel est en plein travail de nettoyage et calmement, il se prépare à la rude journée qui s'annonce. Karen entre dans le kiosque à journaux et parcoure du regard les magazines d'un air impatient.

L'édition matinale du Knots Landing Register propose à sa une une photo de Jack Ewing, la chemise tâchée de sueur et le visage souillé de graisse à moteur mais paré d'un sourire exprimant à la fois l'étonnement et la satisfaction du devoir accompli. Les journaux le qualifient de "Directeur-Réparateur" et décrivent avec force de détails la conférence de presse organisée à bord du yacht Sumner l'après-midi précédent où Jack y avait été présenté comme le nouveau visage du Groupe Sumner. De même, les nouveaux projets de la compagnie liés au respect de l'environnement furent présentés à la presse.

Karen prend un exemplaire du journal et tend un billet à la vendeuse. Elle attend sa monnaie. "Oh, Mon Dieu! C'est VOUS!" s'exclame la caissière, le regard pointé au-delà de Karen. "Le Directeur-Réparateur!" Karen reprend sa monnaie et se retourne. Elle aperçoit Jack, un sourire penaud aux lèvres.

"Je suis étonné que vous m'ayez reconnu," dit-il à l'attention de la caissière. Jack porte une casquette de base-ball, une ample chemise, une paire de jeans délavés et des bottines de randonnée.

Karen se met à rire, "Je suis contente d'être enfin remplacée dans mon rôle de célébrité locale. Karen Mackenzie," dit-elle en serrant chaleureusement la main de Jack. "Je suis fatiguée de m'entendre dire 'Vous présentiez un talk show!' Voulez-vous davantage d'exemplaires de vos exploits ?"

Jack secoue la tête. "Non, Greg en a fait livrer une vingtaine au ranch ce matin. Merci d'avoir accepté de me faire visiter Point Lotus. Je sais que votre week-end s'annonce TRES chargé, puisque nous sommes sur le point de devenir voisins."

Ils sortent du magasin de journaux au moment où la caissière attrape le téléphone afin d'annoncer à son petit ami sa double rencontre avec des célébrités. Le camion de Jack est garé dans l'allée circulaire située devant l'entrée principale de l'hôtel. Il ouvre la portière passager et Karen monte à l'intérieur.

"Gary a dit que vous et Abby alliez emménager avec Brian et Kate." Karen entame la conversation pendant que Jack quitte le périmètre de l'hôtel et se dirige vers l'Autoroute de la Côte Pacifique. "Abby a passé quatre ans à essayer de s'échapper de Seaview Circle. Pourquoi diable allez-vous retourner là-bas?"

Jack sourit. "Notre propriété de Malibu est noyée dans des tas de problèmes liés aux copropriétaires et aux assurances immobilières. Nous voyons suffisamment assez Greg au bureau et nous en avons tous les deux marre de trimbaler nos valises sans arrêt."

"Je suis d'accord avec vous sur ce point." Elle regarde Jack et lui sourit. "Vous êtes comme dans mes souvenirs à l'hôpital."

"J'ai cru bon de porter des vêtements confortables," explique-t-il. "Je m'habillais comme ça avant d'intégrer le Groupe Sumner."

"Que disait Thoreau? 'Méfiez-vous des entreprises qui exigent de nouveaux vêtements.' " Karen sourit chaleureusement, déjà sous le charme inné de Jack Ewing.

Jack éclate de rire, "Voilà qui résume toute mon expérience de cadre supérieur pour l'instant."

Vingt minutes plus tard, ils arrivent devant le parking de Point Lotus. L'entrée est fermée. Jack gare son camion aussi près qu'il le peut du portail d'entrée. Ils sortent du véhicule et marchent jusqu'à l'inscription "FERME JUSQU'A NOUVEL ORDRE."

J'ai transformé ce parc de manière à ce que des millions de gens puissent en profiter. Karen se souvient des propos qu'elle tenait à Abby il y a des années. La tristesse laisse place à la colère. Elle pense : Maintenant, regardez-moi ça! Tout est verrouillé, fermé et barricadé de sorte que PERSONNE ne puisse en profiter!

"Karen? Ça va?" demande Jack après avoir remarqué le regard pâle sur le visage de Karen.

"Entrons par ici," répond Karen, la voix pleine d'une froide détermination. Elle et Jack passent au travers d'un trou déjà pratiqué dans la clôture. Ils arrivent sur le parking. Des détritus parsèment l'aire de stationnement et des mauvaises herbes ont poussé au travers des fissures de l'asphalte. Karen laisse échapper un cri de consternation à la vue du bâtiment principal, qui est pratiquement en ruines. Elle grimpe prudemment au-dessus d'une palissade en bois. Elle est suivie par Jack. Ils arrivent au centre de ce qui fut autrefois la place principale du centre de loisirs 'Point Lotus'. Le soleil matinal vient d'apparaître au-dessus des montagnes et la lumière transparaît au travers des orifices béants du toit du bâtiment principal. Des ombres étranges planent sur les poutres écrasées. Les murs arrières se sont écroulés et laissent apercevoir un périmètre qui fut autrefois une superbe aire de jardins aujourd'hui recouverts de mauvaises herbes sauvages. Des bouteilles de bière vides et d'autres déchets gisent un peu partout et des graffiti recouvrent les murs restés en place. Le vent souffle au travers des bureaux délabrés et exposés à l'air libre et le bruit de l'océan se fait entendre à quelques dizaines de mètres. Les oiseaux pépient joyeusement sans se soucier de la présence de Karen qui observe les lieux en secouant la tête en signe de consternation.

"Et bien, je vois qu'il y a encore des gens qui entrent ici," soupire-t-elle. "Jack, vous auriez dû voir cet endroit il y a douze ans. C'était magnifique. Gary avait conçu l'intégralité du site de manière à ce qu'il soit conforme à l'environnement naturel. Il a construit ce bureau en veillant à incorporer les ruisseaux existants. On avait de l'eau naturelle qui coulait ici!" Karen regarde aux alentours, perdues dans ses souvenirs. Sa nostalgie la laisse aller à quelque générosité, même envers sa belle-soeur. "A l'origine, c'est Abby qui avait imaginé construire un centre de loisirs sur les terrains de Point Lotus. Nous y avons intégré un night-club et la Marina, en respectant toujours l'environnement. Venez, je vous montre les docks."

Jack suit Karen à travers les jardins et ensuite sur les allées menant en bas de la colline. Ils atteignent un dock, écroulé dans les eaux de l'océan. Les vestiges de la Marina sont éparpillés un peu partout. Les structures en métal sont rouillées et victime de la corrosion. On ne distingue plus l'eau de la vase. Un vieux pneu gît sur la petite plage en pierres. Le visage de Karen est vert de rage. "Comment le gouvernement peut-il agir de la sorte? Ils avaient promis de démanteler la Marina et de rendre à la baie son état naturel. On dirait qu'un ouragan est passé par ici!"

"C'est un déluge," acquiesce Jack. "Mais le parc semble avoir été fermé uniquement depuis le tremblement de terre. Je n'arrive pas à croire que de longs mois se sont écoulés depuis."

Un regard de désespoir traverse le visage de Karen avant de se transformer en soudaine panique. Elle se met à courir rapidement et se dirige vers le sommet de la colline en empruntant le sentier Nord.

"Karen?" Jack l'appelle mais Karen continue sa course. Il décide de la suivre rapidement. Elle prend la direction d'une plantation d'arbres en haut de la colline; Jack la perd de vue. Il s'y engouffre à son tour et réapparaît quelques instants plus tard au sommet. Le panorama qui s'offre à lui coupe le souffle. Il arrête sa course.

Jack admire le spectacle de deux petites collines recouvertes d'une herbe au vert éclatant au milieu desquelles le bleu de l'océan s'écoule ostensiblement. Un arbre au sommet aplati transparaît clairement entre les deux collines. Il ressemble à ces arbres que l'on voit dans les savanes africaines. Le vent souffle plus sereinement ici, les déchets sont moins nombreux et le bruit des vagues de l'océan se fracassant contre les falaises est à la fois fascinant et agréable. On peut apercevoir un petit lac accueillant à quelques mètres de ce paysage.

Jack s'approche de Karen, assise sur un gros rocher à l'écart du sentier. Elle observe l'arbre. Jack est derrière elle. "Karen?" appelle-t-il gentiment.

"Je croyais qu'un enterrement rapide... Mack et Diana étaient encore à l'hôpital... Michael s'est occupé de tous les détails... Je n'aurais pas eu la force d'organiser des funérailles. Il y a des moments où j'oublie qu'il est... On dirait qu'il est chez lui à Santa Barbara. Parfois je l'entends m'appeler. 'Maman!' "

Karen se retourne vers Jack, le visage empli de larmes. "C'était l'endroit préféré d'Eric à Point Lotus. Il adorait être ici. C'est lui qui a fait planter cet arbre. Il se baignait parfois dans le petit lac juste là."

Jack s'agenouille face à Karen. "Parlez-moi d'Eric."

Elle étouffe quelques sanglots et s'éclaircit la gorge. "Eric aimait la nature et adorait travailler ici. Il détestait vendre des logiciels. Il voulait quitter son travail. 'L'année prochaine' disait-il. 'Après avoir payé mes factures. J'ai encore le temps.' Eric était mon roc, mon garçon calme. Diana, Michael, Meg et Paige ont eu tous des problèmes mais Eric restait solide. Serein. Comme Sid. Il n'hurlait jamais et continuait sa vie. Il recollait les morceaux entre nous tous avec sa sensibilité." Karen ne peut contenir ses larmes et met sa tête entre ses mains. Jack s'assied à ses côtés et enroule son bras autour des épaules de Karen. Elle dépose sa tête sur la poitrine de Jack et continue de pleurer.

"Je crois qu'Eric aurait bien aimé ma soeur Jamie," s'exclame Jack après quelques instants. "Elle aussi adorait la nature. Elle était gentille et... douce. 'Douce comme du sirop,' disait mon père. Elle détestait cette comparaison. " Jack sourit au souvenir de sa soeur. "J'avais huit ans quand elle est née et avant même d'en avoir dix, cette petite poupée aux cheveux blonds bouclés me suivait partout. Elle s'imaginait que j'avais réponse à tout. La seule qui l'ait jamais cru," ajoute-il à voix basse. "Chaque fois que je me retrouve dans un lieu beau et naturel, je pense à elle. Elle aimait la terre. Elle est morte dans un accident au cours d'une randonnée."

Karen se relève et fait la moue. "Eric a failli être tué en nageant dans ce lac, vous savez. Il était empoisonné. C'est comme ça que l'on a découvert que Galveston et les industries d'Empire Valley avaient pollué toute la région... La nature trahit ceux qui l'aiment! Deux personnes sont mortes dans mon salon!" Karen respire profondément et essaie de contenir face à Jack la colère et l'incompréhension qui s'emparent d'elle. "Eric aurait eu 34 ans ce mois-ci. Et Sandy Olsen était enseignante. Elle aimait enseigner aux enfants et elle parlait d'eux sans arrêt... Ils sont morts dans mon salon," répète-t-elle dans un soupir.

"Je ne sais pas comment Jamie est morte. J'accusais les Ewing de Southfork et son raté de mari, Cliff Barnes. Je les ai détestés. Ensuite, j'ai vu les horreurs causées par la marée noire de l'Exxon Valdez et quelque chose s'est déclenché en moi. Je ne pouvais pas changer le monde. Je ne pouvais pas affronter les Ewing de Southfork seul. Mais je pouvais faire la différence dans une région bien précise : en Alaska, là où Jamie et moi avions grandi. J'ai retroussé mes manches et j'ai aidé aux opérations d'épuration. J'aime à penser que quelque part Jamie se rit de moi. Elle me faisait toujours remarquer à quel point je ne prenais pas soin de moi. J'entends parfois ses rires lorsque je suis seul dans la nature."

"Eric m'aurait dit, 'Maman, surpasse-toi.' Il détestait me voir abattue." Un sourire transparaît à travers ses larmes.

Jack se relève. "Ma soeur et moi étions des enfants inattendus pour nos parents. Juste après ma naissance, mon père est allé chercher les vingt dollars auprès de son meilleur ami qui avait parié qu'il n'aurait jamais d'enfants. Papa était si fier qu'il m'a baptisé Andrew Jackson Ewing après sa victoire."

Karen se met à rire de bon coeur. "Vous avez de la chance que votre père n'était pas un gros joueur. Vous auriez pu vous appeler Ulysses Grant Ewing!"

"Ou bien Benjamin Franklin Ewing," ajoute Jack en riant. "Inutile de vous dire qu'on m'a très vite appelé 'Jack'. Au moins ma mère était gentille." A cette réflexion, le visage de Jack se fait soudainement plus sérieux. "Karen, vous connaissez bien Abby, je crois. Puis-je vous confier quelque chose?"

"Bien sûr," répond Karen à contrecoeur. Elle est inquiète de ce qu'il pourrait dire ou bien demander au sujet d'Abby.

"Je l'aime comme je n'ai jamais aimé quelqu'un dans ma vie, Karen et je suis fier que sa famille devienne progressivement la mienne... vous y compris." Il lui fait un clin d'oeil.

"Mais?" demande-t-elle avec une certaine nervosité.

"Mais..." reprend-il calmement. "Je travaille au Groupe Sumner uniquement parce que ma collaboration la rend tellement heureuse. C'est une raison suffisante pour moi. Ce que j'essaie de vous dire, c'est que votre présence m'aidera à maintenir le cap si vous devenez mon consultant. Vous n'en direz rien à Abby, n'est-ce pas?"

Karen le regarde d'un air chaleureux. "Je connais votre femme depuis qu'elle a douze ans. Je ne vais pas seulement garder votre secret, je vais vous en confier deux autres."

"Oh, Oh! Voilà quelqu'un qui est sure de ses paris. Mon père vous aurait appréciée." Jack se lève et tend sa main vers Karen. "Vous allez bientôt me dire ces deux secrets sur Abby, mais avant il faut d'abord que nous rentrions."

Karen attrape sa main et se lève à son tour. "Je suis désolée que notre conversation n'ait pas davantage traité d'environnement. Mais vous serez bien vite fatigué de m'entendre disserter sur le sujet. J'ai bien l'intention de vous mettre tout de suite à l'ouvrage, Andrew Jackson Ewing. En tant que "Directeur-Réparateur", vous pouvez vous atteler à la tâche dès maintenant, tout de suite. Point Lotus est un tel déluge!"

Jack tousse de manière enjouée et relève Karen avec force. "Vous allez vous briser le dos!" lance-t-elle.

"Retournons au camion! Il me tarde tant de téléphoner à Lydia pour lui annoncer la bonne nouvelle!" Jack accélère le pas et disparaît dans les arbres.

A la limite de ces arbres, Karen se retourne et regarde l'arbre des savanes africaines ainsi que l'océan en arrière fond. Une larme perle sur sa joue. Après un dernier soupir, elle se retourne et reprend sa marche derrière Jack.

 

Le cimetière de Knots Landing - Une heure plus tard :

En cette fin de matinée de samedi, peu avant midi, le cimetière est relativement calme. Quelques familles ou des gens seuls visitent les tombes de leurs êtres chers disparus. Sur une allée au milieu des jardins, Karen s'avance, deux bouquets de fleurs à la main. Elle passe devant un arbre énorme et quitte ensuite l'allée centrale. Elle s'approche de deux tombes. La première est dotée de l'inscription : "SID FAIRGATE - EPOUX, FRERE ET PERE TANT AIME." Elle remarque une rose fanée laissée sur place quelques semaines plus tôt par son fils Michael. Elle ôte gentiment cette rose et dépose sur le sol le premier de ses deux bouquets de fleurs.

"Bonjour, Sid," commence-t-elle doucement. "Je sais bien que je ne viens pas ici aussi souvent que je le devrais. Les derniers mois on été pénibles. Mais je pense toujours à toi. Chaque fois que je vois Michael, je repense à la famille que nous formions et à l'amour que nous partagions ensemble. J'aime Mack et notre vie à deux mais il y aura toujours une place spéciale pour toi dans mon coeur. Une place spéciale, quoi qu'il arrive."

Elle se tourne vers la deuxième tombe. L'inscription indique cette fois : "ERIC FAIRGATE - PARTI BIEN TROP TOT." Karen tremble légèrement en déposant son second bouquet.

"Bonjour, mon fils. Te perdre a été la chose la plus dure qui me soit arrivée ces derniers mois. Quand le tremblement de terre t'a arraché à nous, j'ai eu le sentiment que j'avais tout perdu. La mort de ton père fut pénible mais te perdre m'a détruit. Je n'ai plus vécu pendant des semaines. Et ensuite, lorsque j'ai repris goût à la vie, je vivais dans un brouillard permanent, complètement déconnectée de la réalité."

Elle revient sur la tombe de Sid et effleure la pierre. Elle frotte la larme qui coule sur sa joue.

"Je crois que ce sont les aventures avec Val qui m'ont permis de reprendre le dessus. J'ai réappris à vivre. Dieu sait à quel point nous avons pris des risques extrêmes mais lorsque j'ai commencé cette folle aventure clandestine, je n'avais plus les idées claires. Je n'aurais jamais pu m'embarquer dans de telles péripéties si j'avais eu la tête froide," dit-elle en riant. "Oh, Sid, si tu avais vu comment j'étais habillée. C'était d'un ridicule! Mack aurait certainement... et bien, il aurait été furieux. Meg m'aurait certainement reniée. Mais c'ETAIT la distraction dont j'avais besoin pour réapprendre à vivre. Je suppose que je NE VOULAIS PAS reprendre une vie normale car cela aurait signifié accepter la mort d'Eric. Et cette réalité-là aurait été trop dure à accepter... jusqu'à aujourd'hui."

Elle quitte du regard la tombe de Sid, respire profondément et se retourne à nouveau vers la tombe d'Eric.

"Ainsi donc, il faut que je l'accepte. Tu n'es plus là et une partie de moi ne comprendra jamais pourquoi il a fallu que ça t'arrive. Mais le fait est là, tu es parti. J'ai toujours Michael, Diana et Meg. Mes trois merveilleux enfants qui ont encore besoin de moi... même s'ils s'imaginent le contraire. Sans oublier Paige et Jason qui sont à mes yeux et à leur manière aussi importants que mes propres enfants. J'ai un mari que j'adore même s'il me rend folle. J'ai des amis comme Val qui refusent de m'abandonner, même lorsque j'ai moi-même baissé les bras."

Elle revient à la tombe de Sid et s'agenouille, les yeux face au nom Fairgate sur la pierre tombale.

"Lorsque nous avons aidé Trixie... euh, je veux dire Sarah, à sortir des griffes de cet homme ignoble, je me suis demandée si j'avais vraiment accompli quelque chose dans ma vie. Une fille s'est vue épargner une vie sans espoir. Et alors? Il y a des millions de filles là dehors qui n'auront pas cette chance. Ça m'attriste et me met en colère que des hommes comme La B peuvent mettre à leur solde des femmes innocentes alors que des hommes bons comme toi et Eric ont été arrachés à la vie beaucoup trop tôt. Ça m'irrite que certaines femmes peuvent se laisser entraîner dans ce genre de vie sans même combattre et sans essayer d'améliorer leur condition de vie. Mais c'est facile pour moi d'émettre des jugements, quand on pense à la vie que je mène. Certaines de ces femmes viennent d'horizons effroyables et ont connu la souffrance et la douleur. Mais qu'en est-il de mes souffrances et de MA douleur? Je crois que je pourrais me comporter comme Mack en évacuant ces souffrances et devenant plus solide mais je VEUX être en colère, et je VEUX être triste. Je veux ressentir toutes les émotions, bonnes ou mauvaises. Tout abandonner au lieu d'affronter la douleur me fait peur."

Karen parle à haute voix. Elle s'en rend compte et regarde aux alentours afin de s'assurer que personne ne parvient à l'entendre. Cependant, elle ne prête pas attention à la personne qui est cachée derrière le grand orme, à quelques mètres d'elle. Elle s'essuie encore quelques larmes.

"Est-ce que sauver Sarah a changé quelque chose? Est-ce que ça va changer la vie horrible que mènent d'autres personnes ailleurs ? Est-ce que ça va mettre La B hors d'état de nuire? Non. Mais je suis contente de l'avoir sauvée, elle. Je suis heureuse de savoir que Sarah a une chance de mener une vie normale. Je suis reconnaissante que toute cette expérience avec ces prostituées m'a fait prendre conscience de la chance que j'ai."

Karen enlace ses bras autour de ses épaules et s'étreint légèrement. Ses larmes coulent librement maintenant.

"Je n'ai pas pu te sauver, Eric. Je commence à accepter l'idée que je ne pouvais rien faire pour te sauver. Et le fait d'avoir sauvé Sarah ne comble pas ce sentiment, comme je l'aurais cru. Tu es mort beaucoup, beaucoup trop jeune mais tu as vécu une vie agréable, je crois. Tout ne s'est passé comme tu l'avais prévu, mais la vie est ainsi faite. Je suppose que c'est ça le défi."

Elle se relève et sourit. Ses sentiments de colère et de tristesse laissent place à des larmes d'espérance.

"Je t'aime Eric. Il faut que j'y aille maintenant, je vais rejoindre les autres personnes que j'aime. Tu es dans mon coeur. Tu le seras toujours."

Elle embrasse ses doigts et les apposent sur la pierre tombale. Elle sourit d'un air mélancolique avant de repartir en direction de l'allée des jardins.

Une fois Karen hors du champ des pierres tombales, la personne cachée derrière le grand orme apparaît et marche en direction de l'endroit où Karen se tenait quelques secondes plus tôt.

"Bonjour les garçons," dit Abby. Elle s'agenouille et jette un regard de désapprobation sur les fleurs que Karen a déposé près des tombes. Elle regarde autour d'elle afin de s'assurer que Karen est bel et bien partie. Elle ajoute ensuite prudemment d'autres fleurs qu'elle a achetées chez un "fleuriste plus respectable". "Ces fleurs-ci conviennent mieux à des hommes de votre envergure. Et ne vous inquiétez de rien. Je veille à ce que notre famille soit en toujours en sécurité, protégée et unie."

Abby s'incline de la tête et ses cheveux recouvrent son visage. Elle porte sa main à sa figure, peut-être pour essuyer l'une ou l'autre larme de ses yeux. Elle regarde à nouveau autour d'elle afin d'être certaine que Karen ne l'observe pas. Son maquillage est légèrement défait.

"Karen est bien trop occupée en ce moment pour régler les problèmes de cette famille. Et peut-être que j'ai essayé un peu trop fort de prendre la relève. Je crois que j'ai tout gâché avec Michael, Sid. J'ai tellement voulu agir de manière positive et l'orienter dans la bonne direction mais maintenant il est en colère contre moi. Il m'a même dit que je ne savais pas ce que le mot "amour" signifiait! Tu peux croire ça, Sid? MOI, parmi tous les autres gens? Chaque geste que j'accomplis dans ma vie est fait pour l'amour de ma famille. Pourquoi les gens ont-ils tant de mal à comprendre ça?"

Une alarme de véhicule automobile retentit au loin. Abby se retourne et aperçoit Karen revenir dans sa direction. Elle jette un oeil sur l'herbe et voit les clés de Karen gisant sur le sol, à ses côtés. Elle comprend qu'elle doit vite s'éloigner si elle ne veut être aperçue en ces lieux. Elle se relève, hésite un instant. Ensuite, elle prend les clés et les place au somment de la pierre tombale d'Eric avant de se précipiter derrière le grand orme.

Abby observe Karen se rapprocher des tombes et ricane en silence en la voyant rechercher ses clés de manière frénétique. Cette dernière se gratte la tête et remarque que de nouvelles fleurs ont été ajoutées.

Karen se rend compte qu'elle va finir par être en retard. Elle hausse les épaules et continue en vain de localiser ses clés. Elle balaye du regard le sol autour des pierres tombales mais ne parvient pas à remettre la main sur ses clés. Allez, allez! pense-t-elle. Aidez-moi à retrouver ces satanées clés, s'il vous plaît.

Ses pensées sont soudainement interrompues lorsque la lumière réfléchie par les clés situées au sommet de la tombe d'Eric attirent son attention. Elle s'avance doucement et regarde les clés, un regard glacé sur le visage.

Toujours cachée derrière l'orme, Abby se force à retenir un éclat de rire.

Le regard horrifié de Karen laisse place à un sourire, elle regarde le ciel et dit. "Merci, mes hommes. J'avais vraiment besoin d'un signe de votre part aujourd'hui." Sur ce, Karen repart à nouveau en direction de sa voiture.

Abby sourit et pense : Ouaouh, mon devoir est fait. Dieu sait que je ne lui dirai jamais ce qui vient de se passer, mais j'ai peut-être réussi à embellir la journée de Karen. Hmmm. Et bien, je suppose qu'elle est aussi MA famille.

 

Plus tard dans l'après-midi - Seaview Circle:

Le cul-de-sac renaît de ses cendres! Il y a eu cependant quelques modifications. Les anciennes résidences n'existent plus. Elles ont été remplacées par des maisons modernes et contemporaines qui reflètent le style unique et la griffe de leurs propriétaires. Les résidences de Karen et de Mack Mackenzie et de Val et de Gary Ewing sont toujours côte à côte. A côté de la demeure de Karen, "la chose" qu'Abby a fait construire à l'attention de Brian et de sa famille prend une place équivalente à deux anciennes maisons. La résidence ressemble à un hôtel particulier au style cosmopolitain qui va donc accueillir une femme de goût fortunée ainsi que sa famille. A côté du palais Cunningham se trouve une dernière maison, plus petite et au charme suranné mais néanmoins accueillante. Elle est actuellement inoccupée. Un panneau "A LOUER - CONTACTER LES PROPRIETES GARY EWING" invite les passants à y élire domicile. A l'extrémité de l'îlot résidentiel, deux parcs boisés séparent le cul-de-sac du reste de la rue qui s'aligne perpendiculairement à Seaview Circle et qui rend désormais ce quartier encore plus retiré et plus luxueux qu'il ne l'était autrefois.

Aujourd'hui, une folle effervescence règne dans la rue. Face à la résidence Cunningham, une nuée de travailleurs s'affairent. Un petit carrousel a été édifié et une énorme "maison-trampoline" a été gonflée. Un groupe de restaurateurs sont en train de dresser un gigantesque buffet tandis que d'autres recouvrent les tables pique-nique de nappes et disposent les chaises.

Un minibus arrive dans le cul-de-sac, passe devant l'agitation des préparatifs et se dirige vers le côté le plus calme de la rue. Il s'arrête dans l'allée de la maison Mackenzie. Karen, Val, Bobby, Betsy et Meg en descendent et admirent le quartier.

"Oh, Mon Dieu," s'exclame Val, le souffle coupé. Elle regarde la maison de Karen et la sienne.

"Je sais," soupire Karen, debout près de Val. Elle lui met le bras autour son épaule.

"C'est comme si on revoyait quelqu'un de sa famille après une longue période de séparation," ajoute Val, pleine de sentiments. Elle s'agrippe au bras de Karen et ne peut s'empêcher de verser quelques larmes. "Le visage change mais la personnalité reste la même."

"Nous sommes chez nous," acquiesce Karen. Elle aussi se met à pleurer. "Nous sommes vraiment chez nous."

"Pfff, pleurer devant des maisons? Quelles perdantes," soupire Meg à l'oreille de Bobby. Celui-ci se cache la tête et essuie également une larme, sans se faire remarquer."

"Ouais...des perdantes," répond-il.

Un fourgon arrive au coin de la rue et s'arrête près de la camionnette de Karen. Mack en sort et regarde sa nouvelle maison.

"Hé, pas mal," fait remarquer Mack en sortant un sac de charbon du coffre.

"Pas mal?" s'exclame Karen. Elle lui donne un coup de poing innocent dans le bras. "Je dirais plutôt que c'est sacrément fabuleux."

"Ah, je ne sais pas," commente Mack en regardant sa nouvelle maison. "J'aimais bien l'ancienne. Pourquoi on ne l'a pas reconstruit de la même manière?"

"Mack Mackenzie, je n'arrive pas à vous croire," soupire Karen. "Cette maison est à la pointe du design et de l'architecture. Elle est moderne, fonctionnelle et en plus, elle est magnifique."

"Hé, je n'y peux rien moi, si je n'aime pas trop les changements!" proteste Mack.

"Non, tu n'y peux rien," sourit Karen. "C'est ce que j'aime en toi."

"Et bien, après tout, elle n'est pas mal du tout. J'en avais assez d'entretenir l'ancienne maison," avoue Mack. Il s'abaisse et donne à Karen un gentil baiser. Il regarde Bobby. "Hé, Ewing, qu'est-ce que tu fais là? Aide-moi à décharger ce coffre. On a une fête à préparer!"

"Oui, M'sieur!" répond Bobby. Il se dirige vers l'arrière du fourgon et prend un sac de denrées alimentaires. "Hé, Mack, j'ai réussi mon examen. J'ai le permis maintenant."

"Permis de quoi? De tuer?" demande Mack. Bobby le suit à l'intérieur de la maison.

"Que se passe-t-il donc chez Abby?" demande Val en regardant les ouvriers se tuer à l'ouvrage.

"Ce n'est pas la maison d'Abby. C'est celle de Brian et Kate," corrige avec espoir Karen. "Abby n'est qu'une invitée."

"Oh, s'il te plaît," répond Val avec un clin d'oeil. "La reine n'a pas bâti un tel palais simplement pour le laisser au prince et à la princesse."

"Tu es médisante," dit Karen en riant. "En parlant de reine..."

Elles aperçoivent une élégante voiture de luxe entrer dans le cul-de-sac. Celle-ci est suivie par une autre camionnette. Les deux véhicules s'arrêtent dans l'allée devant la maison Cunningham. Abby descend de la première voiture. Jack sort du siège passager. Derrière eux, Kate, Brian et Mollie descendent de leur camionnette. Brian ouvre la portière arrière afin de détacher Brandon de son siège.

"Wouah! On va habiter ici?" demande Mollie, son nouveau Furby dans les mains.

"Bien sûr," répond Kate en regardant l'activité devant leur résidence. "Je croyais qu'on allait juste faire une petite fête de voisinage."

"Les autres peuvent faire leur petit barbecue," réplique Abby. "Nous allons fêter notre emménagement avec style."

"J'aurais pas refusé un petit barbecue," marmonne Jack de l'autre côté de la voiture. Brian s'approche avec Brandon.

"Moi non plus," admet Brian. "Mais maman aurait piqué sa crise."

"Grand... Je veux dire, Abby. Je peux aller faire un tour sur le carrousel?" demande Mollie.

"Bien sûr, ma chérie," répond Abby. Kate la regarde avec circonspection. "Tant que ta maman est d'accord," ajoute Abby.

"Oui, vas-y," lance Kate avec un demi sourire. "Attendons plutôt Papa et Brandon."

Abby sourit en voyant son fils et sa petite famille se diriger vers le carrousel. Elle met son bras autour de la taille de Jack et soupire.

"Je crois qu'on va être très heureux ici," déclare Abby d'un air optimiste.

"Où que je sois avec toi, je serais heureux, ma chérie," répond-il. Il l'embrasse passionnément. Ils interrompent leur baiser en voyant Karen et Val près de leurs maisons. "Hé, Karen et Val sont là!"

"Je ne savais pas que tu connaissais Karen et Val," lance Abby avec surprise.

"Et bien, j'ai entraperçu plusieurs fois Val. Même chose pour Karen... Hum... jusqu'à aujourd'hui. C'est une femme assez impressionnante."

"Jusqu'à aujourd'hui?" demande Abby, le sourcil énigmatique.

"Oui, elle m'a fait visiter Point Lotus," répond Jack. "Tu étais au courant."

"Je savais que tu avais rendez-vous avec un consultant potentiel," rétorque Abby, un petit froissement dans la voix. "Lydia a oublié de me mentionner de QUI il s'agissait et que tu allais à Point Lotus."

"Ecoute, il n'y a pas à s'inquiéter. Karen est géniale. Elle a d'ailleurs accepté le poste." Jack rayonne.

"C'est... magnifique," répond Abby avec un sourire. Fabuleux. Tout ce dont j'avais besoin. Sainte Karen Mackenzie encore dans mes pattes. Je ne veux personne pour fourrer son nez à Point Lotus.

"Tu sais, ils ont vraiment l'air heureux ensemble," commente Val en observant Jack et Abby.

"Oui. Les personnes qu'Abby emprisonne dans sa toile ont toujours l'air heureux au début," répond Karen amèrement. "Je ferais mieux de rentrer pour voir ce que Mack fabrique avec ma nouvelle cuisine."

"D'accord." Val hoche de la tête. "Betsy, je vais faire quelques pas pour aller saluer Abby et Jack."

"Fais ce que tu veux," répond Betsy. Elle prend une boîte d'effets personnels dans la fourgonnette et rentre dans la maison.

"Bien, Oh, pour l'amour du ciel, mon chéri, voilà Val-leeeene," prononce calmement Abby entre ses dents grinçantes.

"Abby! Jack! Bonjour," s'exclame Val en s'approchant des deux époux.

"Vaaaal." Abby la salue d'un sourire trop radieux. "Content de te revoir."

"Salut, cousine," lance Jack avec un clin d'oeil.

"Bien, il faut vraiment que j'aille vérifier ce que font les restaurateurs," explique Abby, un sourire toujours figé sur son visage. "Val, n'hésite pas à passer si tu veux de la vraie nourriture ou si tu en as marre de viande grillée et de salade."

"Merci, Abby. Je m'en souviendrai," répond Val poliment. Abby s'éloigne. Jack la regarde s'en aller et se retourne vers Val.

"Vous savez, les côtes grillées et la salade, ça me va parfaitement," explique Jack. "Ici, j'ai une petite idée du menu : quiches, sushi, bisque de homard. Pas vraiment le genre de nourriture à laquelle un bon gars du Texas est habitué."

"Je vais vous dire une chose alors," dit Val sur le ton de la conspiration. "Miss Ellie, Clayton et Lucy ne vont pas tarder à arriver et je suis sure qu'ils seraient ravis de vous revoir. Passez donc nous dire bonjour et je vous réserve du poulet frit, spécialité de ma mère, et de la salade de pommes de terre."

"Dieu vous bénisse," répond Jack en signe de gratitude. Il lui effleure le bras et tous deux éclatent de rire. Abby se retourne au son des éclats de rire.

Pourquoi Jack touche-t-il ainsi Val? se demande Abby en les observant. Oh, Mon Dieu, qu'est-ce que je dis? Je suis jalouse de Valene? Jack ne lui lancerait pas même un second regard quand il m'a dans son lit.

Pendant qu'Abby observe Jack et Val, une nouvelle camionnette arrive dans le cul-de-sac et vient s'arrêter devant la résidence d'Abby. Une journaliste élégamment vêtue sort du siège passager et s'approche d'Abby.

"Madame Ewing, bonjour!" Abby lui sourit chaleureusement et la salue.

"Janet, je suis ravie que vous soyez venue," s'exclame Abby d'une voix sincère. "Lydia n'était pas certaine de votre présence."

"Ecoutez, il a fallu tout mon pouvoir de persuasion afin de convaincre mon patron que ça valait la peine de filmer une fête de voisinage. Je lui ai parlé de la vitesse avec laquelle ce quartier renaît de ses cendres après avoir été condamné après le tremblement de terre," explique Janet. "Je devais une faveur à Lydia, faire une pointe jusqu'ici en valait donc bien la peine."

"Si vous faites un reportage sur la reconstruction du quartier, vous devriez discuter avec mon mari," interrompt Val avant même que Abby n'ait pu ajouter un mot. "Sa compagnie a dirigé les travaux de reconstruction. Il ne devrait pas tarder. Il sera là avec sa mère, Ellie Farlow, de Dallas, qui a participé au financement du projet."

"J'aimerais discuter avec eux," répond Janet d'un air enthousiaste. Abby lance à Val un regard ennuyé.

"Janet, venez donc vous restaurer avec votre équipe," lance Abby en reprenant le contrôle de la conversation. "J'ai un délicieux buffet ici. Je suis sure que vous pourrez vous entretenir avec Val et sa belle-famille plus tard."

"Ça m'a l'air super," accepte Janet. Elle fait un signe à l'attention de son équipe. Tous rejoignent le buffet dans la résidence Cunningham. Janet regarde Brian, Kate et leurs enfants sur le carrousel. "Ce sont vos petits-enfants?"

"Ce sont les enfants de mon fils," corrige Abby. Elle répond à la question tout en frémissant au mot 'petits-enfants'.

"On fera quelques prises de vue avec eux. Ce sera pour l'atmosphère d'ambiance du reportage," suggère Janet.

"Sans problèmes," rétorque Abby. Elle se retourne et sourit à Jack. Elle remarque que Val s'est éloignée des lieux mais qu'un autre minibus pénètre dans le quartier et passe devant elle. Il s'arrête cette fois dans l'allée de la maison Ewing.

"AHHHHH!" s'écrie joyeusement Val quand Lucy descend du minibus.

"Maman!" crie Lucy, très excitée. Mère et fille s'embrassent.

"Oh, ma chérie, je suis si heureuse que tu ais pu venir." Val rayonne. Clayton et Ellie Farlow, Gary et Lilimae Clements sortent à leur tour. "Maman!"

"Oh, mon petit coeur, c'est tellement agréable de revenir ici," s'exclame Lilimae en embrassant sa fille. "Et le voyage était magnifique avec ma petite-fille et les parents de Gary."

"Clayton est le beau-père de Gary, maman," corrige Val gentiment.

"C'est juste et il est tellement séduisant! Bon, il faut que je me mette au travail si je veux que mon poulet frit et mes tartes aux noix soient prêtes pour la fête. J'espère que la cuisine n'a pas changé," ajoute Lilimae, toute excitée, en se dirigeant vers la maison.

"Maman, ce n'est plus la même maison," crie Val, en courant derrière sa mère.

"Salut, Lucy." Betsy salue cordialement sa soeur aînée. "Comment va grand-mère Lilimae?"

"Euh, intéressante, c'est le moins qu'on puisse dire. Rien à voir avec Miss Ellie, c'est clair," sourit Lucy. "Mais je l'aime bien. C'est une femme qui a du cran."

"Besty, comment vas-tu, ma chérie?" Ellie embrasse chaleureusement la

plus jeune de ses petites-filles. "Où est donc ton séduisant frère?"

"Grand-mère Ellie!" Bobby se précipite depuis la maison des Mackenzie pour l'embrasser.

"Bobby." Ellie sourit et l'embrasse. Il se libère de l'étreinte et se retourne vers Lucy.

"Lucy! Quoi de neuf, grande soeur?" demande-t-il en lui donnant un baiser. "Devine qui a eu son permis de conduire aujourd'hui?"

"C'est génial, Bobby," s'enthousiasme Lucy. "Et toi, Bets?"

"Je n'ai pas eu le temps de me consacrer à mon permis ce semestre," répond Betsy avec un air de supériorité. "J'étais trop occupée avec mes cours d'anglais avancé, d'histoire et mes cours préparatoires en math."

"Oui, ma soeur est la 'Reine des Intellos', " explique Bobby.

"Au moins moi, je ne vais pas vivre de mes SICAV lorsque je ne serai plus à l'école, contrairement à TOI," réplique Betsy.

"Hé, vous arrêtez," les prévient Gary. "Nous avons de la compagnie."

"Oh, laisse-les faire, Papa!" Lucy se met à rire. "C'est comme le lien particulier que j'ai avec l'oncle JR! C'est comme à la maison. Alors, Bob, tu m'emmènes faire un tour?"

"Papa?" demande Bobby avec espoir.

"D'accord," accepte Gary. Il lui donne les clés avec hésitation. "Mais soyez prudents vous deux. Pas d'ennuis."

"On va essayer," répond Lucy avec un clin d'oeil. "Mais les ennuis font partie intégrante de ma vie!"

Bobby roule prudemment et doucement. Il quitte l'allée et braque afin de sortir du cul-de-sac. Lucy ouvre la vitre et fait signe à Jack au moment où ils passent devant la propriété d'Abby. Abby observe Lucy et un regard froid s'empare de son visage. Lucy lui envoie un baiser et éclate de rire. Bobby et Lucy arrivent à l'extrémité du bloc et croisent une autre voiture. Cette dernière termine sa route devant la maison des Mackenzie. Michael en sort et regarde d'admiration la nouvelle maison. Mack sort de la maison. Il transporte un barbecue.

"Salut, Mack." Michael est hésitant.

"Mike." Mack fait un signe de la tête. Il place le barbecue sur le côté du jardin. Il regarde Michael qui est debout, mal à l'aise. "Dis, mon garçon, tu pourrais aller chercher dans la cuisine mes allumettes et le liquide de combustion? Ça fait dix minutes qu'on habite ici et ta mère m'a déjà interdit l'entrée de la cuisine."

"D'accord." Michael accepte naturellement la requête de Mack. En pénétrant dans la maison il se dit : c'est un début. Pour Mack, c'était un peu comme s'il avait dit "Je suis désolé".

Mack regarde Michael entrer dans la maison et ensuite remarque le groupe autour de la maison de Gary.

"Hé, Gary!" s'écrie Mack.

"Oui, Mack," répond Gary pendant que Ellie et Clayton le rejoignent. "Voici ma mère, Ellie Farlow et son mari Clayton. Maman, Clayton, voici Mack Mackenzie."

"Monsieur Mackenzie," Ellie sourit chaleureusement et lui serre la main. "Gary et Val m'ont tellement parlé de vous. C'est un plaisir de vous rencontrer finalement."

"Oh, tout le plaisir est pour moi. Et s'il vous plaît, appelez-moi Mack," répond Mack de manière courtoise. Il serre les mains d'Ellie et Clayton. "Gary est tellement vilain garçon que je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse avoir une si jolie maman."

"Et bien, merci!" raille Gary.

"C'est très gentil de votre part, Mack. Votre femme est-elle chez elle? Ça fait tellement longtemps que je désire rencontrer Karen."

"Oui, elle est à l'intérieur. Laisse-moi vous guider."

"Je crois que tu ferais mieux de te concentrer sur ce barbecue," suggère Gary. "Je les accompagne."

"Bonne idée. Et dis à Michael de s'équiper avec le matériel," ordonne Mack pendant que Gary, Clayton et Ellie entrent dans la maison. Mack aperçoit une autre voiture s'arrêter. Il sourit lorsqu'il voit Paige au volant mais son sourire se transforme rapidement en grimace quand il comprend que Tom Ryan est assis à ses côtés.

"Salut, Mack." Paige apostrophe son père, un énorme saladier dans les bras.

"Salut, ma chérie," répond-il. Il lui embrasse la joue. Il regarde son compagnon. "Tom."

"Mack." Tom fait un signe poli de la tête.

"Qu'est-ce qu'Abby essaie de prouver avec sa kermesse?" demande Paige, une pointe de jalousie dans la voix. Elle regarde la maison voisine. "Je veux dire tous ces journalistes? Allons donc!"

"Je me demande parfois pourquoi les gens ont l'impression qu'ils ont quelque chose à prouver," répond Mack, l'oeil critique envers Tom. Il se demande : qu'est-ce que tu essaies de prouver en amenant ce raté ici?

"Je vais saluer Katie. Tu viens, Tom?" demande Paige.

"Non, je crois que je vais prendre une bière et rester ici. Si Mack est d'accord," répond Tom.

"Fais comme chez toi," reprend Mack sèchement. Il se retourne vers la maison. "Où est ce satané liquide?"

"Les garçons, vous restez sages pendant mon absence," ordonne Paige avant de se diriger vers la maison d'Abby. Kate et sa famille ne sont plus sur le carrousel. Maintenant, les enfants sautillent sur "la maison trampoline" en compagnie de Brian. Les moindres mouvements sont filmés par le caméraman.

"Paige! Salut!" Kate embrasse son amie joyeusement. "Je ne croyais pas que tu allais te montrer."

"Je me sens beaucoup mieux aujourd'hui," répond Paige. Elle regarde aux alentours. "Abby s'est vraiment surpassée. Ça m'étonne qu'il n'y ait pas de toboggan ou d'éléphants."

"Ne m'en parle pas," soupire Kate. "Je ne peux pas croire que Brian accepte qu'elle manipule nos enfants pour sa petite campagne de pub. Il est tellement aveugle lorsqu'il s'agit de sa mère."

"Un peu comme toi pour Oncle Greg, non?"

"Ooh, c'est un coup bas," ajoute Kate avec un rire. "Touché."

"Merci. Où est donc ta belle-mère adorée?"

"Je ne suis pas sûre. A l'intérieur je suppose," répond Kate. "Bon, c'en est assez. C'est l'heure de la sieste de Brandon et je ne veux plus que mes enfants soient filmés. On continuera notre discussion tout à l'heure."

"D'accord," acquiesce Paige. Kate va vers la "maison trampoline" et rabat la fenêtre en plastique.

"Paaaaaaige! Comment ça va? Belle journée, n'est-ce pas?"

"Très agréable, Abby." Paige répond en grinçant des dents à l'attention d'Abby, tout sourire.

"C'est agréable de sortir un peu. C'est vrai, être cantonnée dans un minuscule petit bureau juridique toute la journée n'est pas bon pour votre teint. Votre ancien bureau a de si jolies fenêtres," ajoute Abby d'une voix douce.

"Une exposition accrue au soleil donne des rides, Abby. Mais je suppose qu'en ce qui vous concerne, vous l'avez découvert il y a déjà bien longtemps." Paige claque ces propos avec un sourire railleur doublé d'une voix mielleuse.

"Maintenant que vos revenus sont au plus bas, vous ne devez plus trop vous soucier de vacances onéreuses au soleil ou sur des îles exotiques. Qu'est-ce qui vous amène ici au fait? Vous allez habiter à nouveau avec Karen et Mack afin d'économiser sur le loyer?"

"Non, je suis venue passer du temps avec ma famille," répond Paige, faisant mine d'ignorer le sarcasme. Elle lance un regard du côté du buffet où Jack observe curieusement les plateaux de cuisson d'un air perplexe. "En parlant de famille, j'ai lu certains articles de presse au sujet de votre petit mari vedette du mois. Il en jette en tant que nouveau visage du Groupe Sumner. Vous savez, certaines femmes pourraient se sentir en danger face à toutes ces photos prises de leur mari, BEAUCOUP plus jeune."

"Paige, quand donc comprendrez-vous?" demande Abby, en souriant de bon coeur. "Je ne suis pas 'certaines femmes'. L'âge n'a jamais constitué un problème entre Jack et moi. De plus, notre différence d'âge n'est pas si grande. Pas autant que celle entre vous et Greg. Il EST assez vieux pour être votre père. En fait, vous avez même cru à une époque qu'il pouvait l'être, non?"

"Je l'ai cru suite aux petits jeux tordus de ma mère. Vous en connaissez un rayon dans ces jeux, n'est-ce pas Abby? Cette affaire avec Lori était très tordue. Ma mère aurait été fière."

"En fait, je suis fatiguée de jouer avec vous, Paige. Au lieu de faire une obsession sur ma vie ou celle de Michael, pourquoi n'essayez-vous pas d'améliorer la vôtre? Vous ne rajeunissez pas, ma chère. Il serait peut-être temps de penser à fonder une famille plutôt que de s'inquiéter sans arrêt au sujet des autres."

Paige reste momentanément sans mot. La dernière réplique l'a blessé profondément. Son désir de fonder une famille avec Greg alors que lui n'avait aucune intention d'élever d'autres enfants l'a poussé à quitter Knots Landing et l'a entraîné dans une spirale destructrice qui lui a fait perdre le Groupe Sumner et bien plus encore. Abby profite de la situation et déclare sa victoire silencieuse dans cette dernière bataille verbale en s'éclipsant de manière gracieuse. Un sourire d'autosatisfaction éclaire son visage.

La peste l'étouffe! Paige est en rage. Elle repart vers la maison des Mackenzie. Pourquoi est-ce que je la laisse me piéger comme ça? Elle s'arrête et observe la nouvelle maison à louer de l'autre côté du cul-de-sac. Son regard est attiré par l'inscription "A LOUER". Tom la rejoint.

"Tu sais, je ne sais même pas pourquoi je me casse la tête à discuter avec Mack. Je crois que le Titanic s'est heurté à un iceberg plus petit que lui," se plaint Tom pendant que Paige observe toujours l'inscription.

"Tu vois ce que je vois?" demande-t-elle.

"Un tas de gens heureux qui sourient beaucoup trop? Oui. Je vois ça!" répond Tom en regardant Abby et Jack tout sourire devant les caméras. Il jette un regard vers la maison Mackenzie où Mack, Michael, Gary, Clayton, Ellie et Karen sont tous réunis sur la pelouse.

"Non, espèce d'idiot. Regarde cette maison. Lis l'inscription."

"Oui, c'est une jolie maison. Et alors?" demande Tom. L'inscription "A LOUER" attire son attention. "Oh, allons, Paige! 'A louer?' Tu ne penses tout de même pas...?"

"C'est juste ce qu'il me faut. Je peux quitter ce petit appartement pourri et je suis sure que si c'est la compagnie de Gary qui loue la maison, j'aurais droit à une réduction."

"Si tu veux vraiment habiter dans les beaux quartiers et être si près de Mack, alors sois mon invitée." Tom hausse les épaules. Paige ne dit rien, ses yeux pétillent.

 

Quelques heures plus tard :

La fête bat son plein. Les Ewing et les Mackenzie se sont installés chez les Mackenzie et tous les invités sont éparpillés à travers la pelouse. Le barbecue est allumé et las hamburgers, hot dogs et côtes de viande sont grillés et dégustés à vive allure.

"Clayton, avez-vous eu assez de poulet frit?" demande Lilimae en s'asseyant près de lui.

"Oui, Madame Clements, merci. C'est délicieux."

"Oh, voyons, cher ami, appelez-moi, Lilimae," fanfaronne-t-elle en lui prenant le bras. "Vous me rappelez un homme que j'ai connu lorsque, toute jeune, je chantais à travers le pays. Il était aussi séduisant que vous et il embrassait tellement bien. Je suppose que vous aussi d'ailleurs."

"Ma femme ne s'est jamais plainte," répond Clayton en riant de bon coeur.

"Oh, vous êtes un véritable séducteur, Clayton Farlow!" ajoute Lilimae tout sourire. Non loin de là, Val et Ellie regardent la scène.

"Miss Ellie, je suis vraiment désolé," soupire Val. "Je peux demander à Maman de s'éloigner si vous le désirez."

"Ce n'est pas la peine de vous excuser, Val. Clayton peut prendre soin de lui. J'ai vu bon nombre de mes amis qui, en vieillissant, se comportent d'une manière à laquelle ils n'auraient jamais osé songer. C'est vraiment ridicule. Mais votre mère semble s'amuser et c'est ce qui est important," explique patiemment Miss Ellie.

"C'est très généreux de votre part," répond Val avec un sourire reconnaissant. Elle se dirige ensuite vers le barbecue où Karen discute avec Michael.

"Alors, quand donc vais-je voir ma petite-fille?" demande Karen. "Tant qu'Abby a tous ces enfants qui s'amusent sur sa propriété, Holly pourrait en profiter."

"Je ne sais pas, Maman," répond Michael. "Lori a promis qu'elle viendrait. Je devrais peut-être aller lui téléphoner."

"Valene, pourrais-tu servir ces noix de pékan maintenant?" demande Lilimae à travers le jardin. Elle regarde en direction de Lucy.

"Non, Mamie, c'est moi. Lucy." corrige-t-elle à l'attention de la vieille dame.

"Oh, Mon Dieu, je suis désolée. Tu ressembles tellement à Valene quand elle avait ton âge, mon coeur. Suis-je bête," s'excuse Lilimae.

"Pas de problème," répond Lucy en passant devant Miss Ellie. "Cette femme est folle!"

"Non, Lucy, Lilimae est ta grand-mère aussi. Et j'attends à ce que tu la traites avec le même respect et la même courtoisie dont tu fais preuve envers moi," explique Ellie d'une voix grave.

"Mais, Grand-mère, elle n'est pas comme toi. Elle a été élevée dans une étable. Au premier sens du mot!"

"Ça ne l'empêche pas d'être ton aînée et la mère de ta maman, qui plus est. Je ne t'ai pas élévée pour que tu regardes les gens d'un air condescendant. Tout le monde n'a pas eu la chance de grandir avec les privilèges dont tu as pu profiter," ajoute Ellie.

"Tu as raison, Grand-mère. Je ferai de mon mieux."

"Je sais que tu en es capable." sourit Ellie.

Les Ewing et les Mackenzie sont sur le point de terminer le premier round des grillades. Janet fait signe au caméraman de la suivre et elle se dirige vers la pelouse des Mackenzie. Ils s'approchent de l'homme debout face au barbecue. Il porte un vieux tablier où l'on peut y lire "Embrassez le chef".

"Vous avez l'air d'être le maître d'oeuvre ici," commence Janet.

"Voulez-vous un hamburger, un hot dog ou encore du poulet frit là sur la table?" demande Mack. Il remarque la présence du caméraman et fronce les sourcils. "Il est avec vous? Je ne veux pas que mon barbecue finisse à 'America's Funniest Home Video'1."

"Pourriez-vous m'indiquer Gary Ewing?" demande Janet avec un sourire.

"Le grand blond là-bas, prêt à être filmé," répond Mack d'un sourire moqueur. Il pointe sa fourchette en direction de Gary, assis à une table avec Miss Ellie, Lucy et les jumeaux. "Revenez manger un morceau quand vous aurez fini."

Janet s'approche de la table, suivie de son caméraman. Gary se lève afin de la saluer. "Monsieur Ewing, je suis Janet Poston de Channel 5. j'ai cru comprendre que vous et votre compagnie avez dirigé la reconstruction de Seaview Circle. Pourriez-vous nous donner quelques commentaires?"

Miss Ellie se lève et s'approche de Gary. "J'aimerais dire quelque chose si vous le permettez. Je m'appelle Eleanor Ewing Farlow. Il y a de cela vingt ans, mon fils cadet, Bobby Ewing, a construit les maisons originales par l'entremise de la société Ewing Construction. J'en ai offert une à mon fils Gary comme cadeau de mariage. Sa vie n'avait pas été, pour diverses raisons, des plus faciles et je voulais que cette maison constitue à l'époque un nouveau départ pour lui. Mais jamais dans mes rêves les plus fous, je n'aurais imaginé un tel succès. Gary a toujours été très créatif ainsi qu'amoureux de la terre. Il peignait des paysages en ma compagnie au ranch de Southfork lorsqu'il était enfant. Et maintenant, dans cette magnifique ville côtière qu'est Knots Landing, que j'aurais dû visiter bien plutôt tant le groupe de voisins et d'amis est merveilleux, Gary est devenu un homme d'affaires responsable et riche de succès. En outre, et c'est encore plus important à mes yeux, il a conservé ses qualités de créativité et de d'écologiste. Il a transformé les ruines d'un tremblement de terre tragique de manière à préserver et à améliorer l'existence d'une communauté qui est appelée à se développer encore dans les années à venir." Miss Ellie prend le bras de Gary et sourit. Elle repousse quelques larmes. "En regardant autour de moi, je vois de belles maisons, des gens merveilleux et la famille de mon fils. J'aime tous mes fils mais jamais je n'ai été aussi fier et émue par ce qu'a accompli Gary aujourd'hui. Mon fils... mon beau rêveur."

"Merci, Maman." Gary essaie de masquer un sanglot et embrasse chaleureusement Miss Ellie. Mack lance une série d'applaudissements enthousiastes et Val et Lucy rejoignent Gary et Miss Ellie dans de profondes embrassades.

"Oh, Clayton! Vous avez une épouse charmante!" dit Lilimae tout en applaudissant.

"Merci. Et moi j'ajoute quelle magnifique famille vous avez ici."

"Karen, ma chérie, tu pleures?" demande Lilimae.

Karen sèche ses larmes et se met à rire. "Toute la semaine dernière, Lilimae, j'ai tellement pleuré que j'aurais pu éradiquer une sécheresse. Mais maintenant ce sont des larmes de joie. Finalement. Et les larmes de joie sont les meilleures qui soient," termine-t-elle d'une voix douce. Elle aperçoit Abby et Jack s'approcher. "En parlant de larmes..."

"Miss Ellie, bonjour." Abby la salue chaleureusement. "Nous voulions passer afin de vous saluer comme il se doit."

"Merci, Abby," répond Ellie. "Bonjour Jack."

"Madame," salue-t-il poliment.

"Je trouve magnifique que vous ayez pu faire le déplacement jusqu'ici pour notre petite fête. Vous restez longtemps?" demande Abby.

"Oh, Ciel non. Nous devons rentrer ce soir. Le barbecue annuel des Ewing a lieu demain," explique Ellie. "Je suis vraiment désolée que vous serez pas des nôtres."

"Le Barbecue Ewing? Nous n'étions pas au courant," répond Abby.

"Ah bon? J'avais dit à Gary de vous en informer," dit Ellie d'un air surpris. Elle regarde son fils. "Il m'a dit qu'il ne pensait pas que vous pourriez venir."

"Ça m'est sorti de la tête," dit-il en haussant les épaules, un sourire de satisfaction au visage.

"Toute la famille sera présente et sans vous ce ne sera pas la même chose," explique Ellie.

"Et bien nous aimerions y assister, Miss Ellie, mais ce n'est que la première journée dans notre nouvelle maison et nous devons encore nous installer," rétorque Abby. Jack pousse un soupir de soulagement.

"Je vois. Tout le monde sera déçu," ajoute Ellie tristement.

"Mais, je suppose que nous pourrions faire quand même le déplacement, vu que le voyage est court," lance Abby rapidement. "Vous savez à quel point la famille est importante pour moi et Jack."

"Abby, voyons--" interrompt Jack.

"Oh, c'est merveilleux!" Miss Ellie est aux anges. "Nous vous attendons avant de partir pour l'aéroport. Tout le monde sera enchanté."

"La famille, c'est important," sourit Abby sans se soucier du malaise de Jack.

Paige s'approche de Karen et observe la scène avec dégoût. Abby et Jack retournent vers leur maison.

"Je n'arrive pas le croire," rage Paige. "La famille c'est important... comme si rien ne s'était passé. Quelle garce!"

"Que s'est-il passé?" demande Karen d'un air innocent.

"Elle a financé le divorce de Lori! Attends une minute... Michael ne t'a rien dit?"

"Non, il ne m'a rien dit," répond Karen, la voix froide et irritée. "ABBY a payé pour le divorce de Lori?"

"Bien sûr!" répond Paige avec un sourire de félin aux lèvres.

"Cette fois, elle allée trop loin," répond Karen furieusement. Elle se précipite comme une furie en direction de la résidence d'Abby.

"Va y avoir du sport," marmonne Paige d'un air ravi. Elle suit Karen. En passant devant Val sur le bord de la pelouse, elle lui agrippe le bras. "Viens, je sais que tu vas te régaler."

"Paige? Mais qu'est-ce qui se passe?" demande Val, prise dans la course.

"Abby, je ne crois pas que c'était une bonne idée d'accepter cette invitation." Jack s'explique pendant que lui et Abby marchent dans le périmètre qui sépare leur maison de celle de Karen. "Tu sais à quel point je suis mal à l'aise au sujet de Dallas."

"Je croyais que tu avais clarifié les choses la dernière fois que tu y es allé," répond Abby d'une voix apaisante. Elle pense au même moment : En plus, je ne vais pas laisser passer l'occasion d'échanger quelques mots avec JR. "Je crois que si tu--"

"Abby, il faut qu'on parle," crie Karen en agrippant le bras d'Abby.

"Non, pas maintenant, Karen, je suis occupée," claque Abby en libérant son bras.

"Trouve le temps." Karen bouillonne.

"Karen..." Jack s'interpose.

"Jack, restez en dehors de ça!" Karen est furieuse et n'a pas remarqué que Paige et Val sont à ses côtés. "COMMENT... AS-TU OSE? Te mêler du divorce de Michael et Lori?"

"Ecoute, il fallait bien que l'une d'entre nous s'en mêle. Je ne t'ai pas vu au tribunal la semaine dernière," réplique Abby.

"Je respectais la volonté de mon fils. Il ne voulait pas que je sois mêlée à cette affaire," répond Karen sur la défensive.

"Ah oui, Karen. C'est vrai. Tu es tellement bonne lorsqu'il s'agit de respecter la volonté de tes enfants. Tu veux que l'on réécrive l'histoire? Si Diana est venue habiter chez moi, c'est aussi parce que tu respectais sa volonté et ses désirs d'indépendance, n'est-ce pas?"

"Ne compare pas les problèmes de nos filles, Abby. TA fille est venue habiter chez moi parce qu'elle ne supportait plus tes mensonges et ton machiavélisme," lance à son tour Karen.

"Oui, et c'est chez toi qu'elle a commencé à se droguer. Merci pour avoir fait un aussi bon travail d'éducation sur ma fille, Karen," claque Abby.

Karen hésite quelques secondes et se précipite ensuite vers Abby. Elle lui envoie une claque en pleine figure. Paige, Val, Jack et Abby n'en reviennent pas.

"Si tu es aveugle à ce point pour penser que les problèmes d'Olivia sont apparus lors de son séjour chez moi, alors tu es encore plus stupide que je ne l'imaginais. Reste en dehors de mes affaires de famille, Abby." Karen est en colère, elle se retourne et repart vers sa maison. Abby met la main à sa joue en état de choc. Paige et Val suivent Karen, elles claquent des mains, le sourire joyeux. Abby les fusille du regard et retourne ensuite vers sa maison.

"Chérie, ça va?" demande Jack, inquiet.

"Il faut que je vérifie mon maquillage," répond Abby. "Tu crois que l'équipe de reporters a filmé la scène?"

"C'est ça qui t'inquiète? Notre image?" demande Jack, sidéré.

"C'est notre image qui va garantir notre richesse et notre succès," rétorque Abby. Elle regarde Jack dans les yeux. "C'est grâce à elle que n'aurons plus à supporter le monde de Karen Mackenzie."

A la maison Mackenzie, Janice et Peggy sortent de leur voiture et se joignent aux festivités.

"Maître, je ne croyais plus vous voir arriver!" Mack salue sa collaboratrice.

"Peg et moi travaillions sur quelques dossiers au bureau. J'ai raté quelque chose?" demande-t-elle.

"Non, juste une fête tranquille à Seaview Circle," répond Mack sans savoir la scène qui vient de se jouer entre sa femme et Abby. "Vous désirez quelque chose, Peggy?"

"Une tasse de café, ce serait parfait," sourit Peggy.

"Chacun d'entre nous est un comédien," soupire Mack. Non loin, Val, Karen et Paige sont revenues. Michael apparaît sur la pelouse.

"Vous n'allez pas me croire," s'exclame Michael. Il rejoint Mack, Peggy et Janice. "Le téléphone de Lori est hors service."

"Quoi?" demande Janice avec inquiétude. "Tu ne penses pas qu'elle s'est enfuie?"

"Je ne sais plus quoi penser," répond Michael avec crainte. "Lori est capable de tout en ce moment. Je vais voir ce qui se passe!"

"Tiens-nous au courant," lance Karen. Michael monte dans sa voiture et s'en va. Au même moment, une jeune femme arrive à proximité de la maison.

"Hé, c'est qui?" demande Bobby. Il vient de remarquer cette jolie fille.

"Sarah!" crie Val. "Par ici, chérie!"

"Salut, Val... Karen." Sarah, l'ancienne prostituée connue sous le nom de Trixie salue les deux femmes.

"Je suis heureuse que tu sois venue. Je ne croyais pas te voir arriver." Val sourit chaleureusement.

"Je ne peux pas rester longtemps," répond-elle nerveusement. "Je voulais juste passer pour vous saluer."

"C'est gentil de ta part. Viens rencontrer mon garçon. Bobby, voici Sarah. Elle nous a bien aidées dans nos recherches. Sarah, voici mon fils Bobby. Et voici Meg. C'est la fille de Karen."

"Enchantée, Bobby et Meg," répond Sarah timidement en tendant la main.

"Nous aussi," dit Bobby. Il essaie d'avoir l'air cool.

"Salut!" lance Meg.

"Sarah, viens voir ma fille Betsy. Elle est là-bas." Val montre du doigt Betsy et Lilimae. Les deux femmes s'éloignent.

"Wouah," se dit Bobby en les regardant se diriger vers Betsy.

"Tu peux arrêter de faire le beau maintenant!" dit Meg d'un air irrité en lui donnant un coup dans le bras.

"Le Barbecue Ewing a l'air très agréable," reprend Lilimae à l'attention d'Ellie. Val et Sarah s'approchent. "Je ne me souviens plus la dernière fois où j'ai assisté à un repas texan digne de ce nom."

"Maintenant, Maman, tu laisses tous tes ennuis de côté aujourd'hui. Et je crois que tu devrais t'habituer à notre nouvelle maison avant de songer à voyager," l'interrompt Val.

"Oh, Valene, ne me gâche pas mon plaisir. On pourrait louer un mobil home et faire un grand voyage."

"Lilimae, nous prenons le jet des Pétroles Ewing pour retourner à Dallas," explique Clayton.

"Le jet des Pétroles Ewing! Oh, Mon Dieu, c'est encore mieux. Je parie qu'ils ont du champagne à bord, n'est-ce pas? Ah, si seulement, je ne devais pas rester ici pour m'occuper de mes petits-enfants."

"C'est vrai, Maman," dit Val rapidement.

"En fait, Lilimae, nous serions ravis de vous avoir à nos côtés," explique Ellie. Val et Lucy sont surprises. "Comme ça, Bobby et Betsy pourraient se joindre à nous également."

"Désolée, j'ai mes examens à préparer. Et Bobby aussi, s'il ne veut pas redoubler," ajoute Betsy.

"Et bien, seule Lilimae nous ravirait quand même. Vous faites partie de la famille, aussi." Ellie continue ses propos. Les sourcils de Val se froncent en espérant que sa mère se désiste.

"Une personne de mon âge n'a plus grand chose à espérer de la vie alors, allez-y et amusez-vous bien sans moi." Lilimae se lamente. "C'est vrai, Abby a le droit d'aller à cette grande fête de famille mais je comprendrais que vous ne vouliez pas d'une vieille femme comme moi."

"D'accord, Maman, tu peux venir aussi," accepte Val à contrecoeur.

"Oh! Valene! On va bien s'amuser!" Lilimae s'agrippe au bras de Clayton. "Et je vous réquisitionne afin que vous me fassiez découvrir les points chauds des nuits texanes, hors de ce ranch. Et peut-être, si vous chanceux, je chanterais une ou deux chansons."

"On sera vraiment chanceux?" raille Lucy en voyant sa mère présenter Sarah à Betsy. "Hé, Papa, tu viens chez Abby avec moi? J'ai envie d'aller voir ce qui se passe là-bas."

"Tu ne vas pas commencer une affaire avec Abby, hein?" demande Gary.

"Qui? Moi?" demande Lucy innocemment. "Tu me connais."

"Parfaitement. Je te connais. Allons-y." Gary accepte en pensant que c'est une bonne occasion de voir Mollie.

Chez Abby, une voiture s'arrête soudainement. Greg en descend. Il admire la propriété avec des sentiments de surprise et d'étonnement. Jack et Abby apparaissent au pas de la porte.

"Et bien, et bien, Roméo et Juliette! Vous avez construit un vrai théâtre ici!" Greg sourit en approchant Abby et Jack.

"Greg." Jack le salue de manière familière et lui met à l'épaule tout en lui serrant la main.

"Juste une chose," lance Greg en laissant transparaître un sourire moqueur. "Est-ce que le quartier est centré sur vous? Je veux dire, avec cette grosse fête et cette énorme chapelle vouée au culte de la déesse Abby, les autres maisons dans la rue semblent tout droit sortis de la boîte à jouets de Mollie!"

Jack et Greg éclatent de rire de bon coeur. Abby leur lance un faux sourire d'un air de dire 'je vais vous faire payer cette remarque'.

Non loin de là, Gary et Lucy s'approchent de Brian et de Mollie qui sont assis sur la pelouse près du carrousel.

"Brian, Mollie. Salut. Brian, je ne crois pas que tu ais jamais rencontré ma fille aînée, Lucy. Lucy, voici le fils d'Abby, Brian. Et sa petite fille, Mollie."

"Salut, Brian," sourit Lucy. "Dis, j'étais ta belle-soeur à une époque, non?"

"C'est difficile de ne pas perdre le fil dans cette ville," répond Brian. "Ravi de te connaître."

"Oncle Gary! Oncle Gary! Je peux faire un tour sur le dos du cochon?" demande Mollie.

"Bien sûr ma chérie," répond-il. Il la prend par le bras et court vers le carrousel avec Mollie sur son dos. Brian les observe, une pointe d'irritation à l'esprit.

"Wouah, Mollie. Descends. Tu vas faire mal à Oncle Gary où même à toi," ordonne Brian.

"Non, je ne descends pas, Papa!" proteste Mollie.

"Ne discute pas ma chérie. Descends s'il te plaît avant que tu ne tombes ou que tu te brises ta nuque."

"Ecoute ton papa, Mollie," commande Gary. Mollie accepte et descend du dos de Gary. "Voilà une gentille fille."

"Tu as l'air de bien t'entendre avec elle, Papa," déclare Lucy, admirative. Elle ne remarque cependant pas la colère latente de Brian. Non loin du carrousel, Kate observe la scène sans intervenir.

"On voulait juste vous saluer. Il faut que je mobilise toute la famille pour l'aéroport. Content de t'avoir vu, Brian." Gary sourit sans faire attention aux sentiments d'irritation de Brian. "Lucy?"

"J'arrive dans une minute, Papa," répond Lucy. Elle note la présence de Greg Sumner. "Je dis à Abby que nous sommes tous prêts à partir."

 

L'entrée du Groupe Sumner :

Le pèlerinage de Nick et Anne depuis Buenos Aires s'est finalement terminé au quartier général du Groupe Sumner. Alors qu'ils pénètrent dans l'entrée, Anne aperçoit deux gardes de sécurité qui vont se révéler être un obstacle. Nick regarde nerveusement Anne. Elle lui donne un sourire rassurant et se met à l'ouvrage.

"Bonjour, Messieurs. Comment allez-vous aujourd'hui?" Elle hoche de la tête et essaie de passer avec Nick sur ses talons.

"Excusez-moi, Madame," répond un des deux gardes, "mais où croyez-vous aller comme ça?"

"Je suis Anne SUMNER. C'est la compagnie de mon mari," ajoute-t-elle avec une pointe d'irritation.

"Et..." demande l'autre garde de sécurité d'un air condescendant.

"ET..." Anne vacille pendant que Nick la regarde d'un air anxieux. "Je suis venue avec l'illustre décorateur d'intérieur Lorenzo Gioberti, qui a fait spécialement le voyage depuis Rome." Elle gesticule en indiquant Nick aux deux gardes. Celui-ci fait à son tour un signe de la tête. "Il doit évaluer la nouvelle décoration du bureau de Greg. Ce sera une surprise pour son anniversaire."

"Je suis désolé Madame Sumner," commence le premier des deux agents de sécurité, "Mais nous ne pouvons pas vous laisser entrer. Seuls les cadres internes au Groupe et dotés d'une autorisation spéciale peuvent pénétrer à l'intérieur des bureaux en dehors des heures normales de travail. Ce sont les ordres de Monsieur Sumner, pas les nôtres."

Le deuxième garde intervient. "Si vous attendez une minute, je dois justement téléphoner à Monsieur Sumner au sujet d'un gros colis qui vient d'arriver aujourd'hui par avion. Je peux lui demander de vous faire entrer."

"NON!" gémit Anne. Un gros colis??? Elle reprend son calme. "Vous êtes idiots ma parole! Je vous ai dit qu'il s'agissait d'une surprise!"

Nick comprend où Anne veut en venir et déclare avec un accent italien saccadé : "Et ce colis fait partie de la surprise! Je me suis donné du mal pour remplir cette caisse avec les meilleurs tissus faits à la main et venant des quatre coins du monde. Je les ai envoyés ici pour ce projet. Si Monsieur Sumner les reçoit, cette surprise va tomber à l'eau!"

"Vous ne POUVEZ pas en informer Greg! Il faut que j'entre maintenant et si m'en empêchez une minute de plus, je parlerai à Greg de cet... de cet INTERROGATOIRE et il en sera fini de vos emplois! Je suis sa femme pour l'amour de Dieu, pas un vulgaire voleur!" Anne vitupère à l'attention des gardes peu coopératifs et lassés par son discours.

Les deux agents de sécurité prennent peur. Ils se regardent et sans dire mot, conviennent que dans l'intérêt de leur carrière respective, il valait mieux laisser entrer Madame Sumner, flanqué de son designer. Ils les laissent donc passer mais, d'un air légèrement sévère, leur accordent uniquement une demi-heure, histoire de ne pas perdre la face.

Nick et Anne entrent dans l'ascenseur et Anne lui dit d'un ton discret, "Tu vois, Nick, c'était simple."

"Et bien, disons que ça ne fait que se compliquer à partir d'ici..."

 

 

Seaview Circle - La pelouse de la maison Cunningham :

"Alors, que faut-il faire pour avoir un verre dans cette kermesse?" demande Greg. "Sois donc une hôtesse de classe Abby et va me chercher quelque chose à boire. Une margaritas dont tu as le secret serait parfait."

"Et tu la désires avec du sel? Sans sel? Un peu de mort-aux-rats?" demande Abby d'une voix mielleuse accompagnée d'un battement de cils.

"D'accord. J'aurais dû apprendre il y a des années à ne pas accepter un verre de ta part sans mettre à contribution un goûteur. Je crois que je vais juste prendre un scotch."

"Un thé glacé plutôt!" corrige Kate qui fait irruption. "Salut, Oncle Greg."

"Salut, rabat-joie." Greg fronce des sourcils au moment où sa nièce va lui chercher sa boisson.

"Cette fille a vraiment énormément de choses en commun avec Val-leeeeen," commente Abby.

"Oui. Ce n'est pas la déesse californienne de l'amour comme toi mais elle est d'un équilibre parfait pour ta progéniture de fils," commente Greg. "Même si elle ne me laisse pas boire d'alcool. Elle cache mes cigares. Quoi d'autre? Je ne crois pas qu'il y ait d'autres vices qu'elle puisse essayer d'atténuer."

"Le vice? Un des sujets préférés." Lucy sourit en s'approchant. "Abby, le contingent familial de Dallas va bientôt partir. Vous me présentez à votre ami?"

"Greg Sumner, Lucy Ewing. Lucy s'amuse à jouer les femmes d'affaires et porte ces chemises courtes dont tu raffoles tant, Greg. Je suis que vous vous entendrez à merveille. Il faut que je rentre me préparer avant d'avoir la nausée. Au revoir," répond Abby en s'éloignant.

"Ça tombe bien, on n'a même pas eu le temps de défaire nos valises, hein?" Jack lance cette remarque au moment où Abby rentre prudemment dans la maison. Il jette ensuite un regard en direction de la maison des Mackenzie : il épie la table de pique-nique et remarque qu'elle déborde encore de nourriture. "Dites, Lucy, votre mère est là. Je... euh... Je lui ai promis de ... euh... passer faire un tour et de goûter à quelques plats."

"On en marre des quiches et de la bisque de homard, Jackson? Je ne te blâme pas. Et, demande-lui tant que t'y es si elle a fini cette biographie sur moi!" Greg lance cette remarque pendant que Jack part en direction de la maison voisine.

"Je n'arrive pas à comprendre ce qu'un chouette gars comme le cousin Jack fait avec cette vipère d'Abby. C'est une charmeuse invétérée," commente Lucy.

"Oui, croyez-moi, elle possède ses charmes." Greg répond en souriant.

"Les petits pitbulls aussi. Mais ensuite ils grandissent," répond Lucy. "Mais assez discuté de chiens. Parlez-moi donc du célèbre Greg Sumner. J'ai beaucoup entendu parler de vous sans jamais avoir eu l'occasion de vous rencontrer."

"Ne croyez à tout ce qu'on raconte dans les médias, Mademoiselle Ewing. Je suis un type ordinaire."

"Je vois que vous êtes un type. Mais ordinaire, je ne crois pas." Lucy sourit. "Parlez-moi vices."

"Vous m'avouez les vôtres et je vous révèle les miens," taquine Greg.

"Tu es venu, salopard! Je ne croyais pas que tu aurais eu le culot de te montrer aujourd'hui." Paige est en furie et ne prête aucune attention à Lucy.

"Moi aussi je suis content de te voir, Paige. Où sont tes bonnes manières? Je suis en pleine conversation."

"Désolée, Lucy," rétorque Paige. Son ton railleur diminue. "Voulez-vous nous excuser?"

"Pas vraiment. Vous avez des amies charmantes, Greg. Abby... Paige... Peut-être serait-il temps de vous faire de vraies amies," suggère Lucy en s'éloignant.

"J'ai eu ma dose de garces blondes pour aujourd'hui," marmonne Paige.

"Et pour qui te prends-tu ma belle? La sainte patronne des blondes sulfureuses?" attaque Greg.

"Oh, la ferme, Greg! J'ai une affaire à régler avec toi et que je sois maudite si je reste ici à t'écouter faire de l'esprit. Salaud!" Paige est furieuse.

"Aïe!"

"Aïe? Ça veut dire que le mur en pierre peut avoir mal? Tu AS donc des sentiments? Je suis sidérée," insiste Paige.

"Tu te donnes encore en spectacle, ma chère! Tu ferais mieux de déminer ta bombe intérieure avant qu'on explose en direct au journal de ce soir ," réplique Greg d'un air caustique en regardant l'équipe de reporters.

"D'accord. Très bien. Allons droit au but. Je sais que tu es un sale type et que tu aimes m'en faire la démonstration mais je n'arrive pas à croire que tu es allé t'en vanter auprès de Kate. Elle te prend pour un saint... pour une raison étrange. Tu t'es senti coupable pour lui avouer à quel point tu m'avais humilié?" demande Paige.

"Ça ne s'est pas passé comme ça. Je l'ai dit à Kate parce que je me sentais mal suite à notre altercation dans mon bureau l'autre fois. J'étais hors sujet," répond Greg, comme s'il cherchait à s'excuser.

"Hors sujet? Tu es étais bien plus que ça."

"Je ne voulais pas me comporter en salopard comme tu le dis. Je ne faisais que de la répartie, comme on l'a toujours fait. Des railleries, des joutes verbales." Greg essaie de se justifier.

"Non, Greg. Tu m'humiliais. Tu me blessais aussi bien dans tes mots que dans le ton de ta voix. J'étais venu te parler d'un sujet sérieux : la plus grande trahison que j'ai subie de ta part après que tu m'as laissé tomber pour marier Abby. Tu as perdu de ta superbe!" continue Paige.

"Paige, tu sais bien que j'ai du mal à exprimer mes sentiments. J'ai mis une barrière pour que tu ne puisses pas me rendre coupable," ajoute Greg.

"C'est vrai, tu es Monsieur L'Invincible, Monsieur Rien ne me touche. Et bien, tant pis Greg. Je sais que je compte pour toi et tant pis si tu ne veux pas l'avouer, après tout ce qu'on a vécu et partagé ensemble!"

"Tu essaies de me blesser délibérément?" demande Greg, perturbé.

"Tu as bien compris. Maintenant tu sais ce que ça fait. Très drôle, n'est-ce pas?" Paige se calme. Greg lui agrippe le bras et l'approche de lui. "Je jure devant Dieu que si tu me donnes encore un billet de 100 dollars..."

"Non, j'ai autre chose en tête," répond Greg. "Quelque chose qui en vaut un peu plus la peine."

Paige tremble légèrement. Bon sang, pourquoi faut-il que je fonde chaque fois qu'il me regarde ainsi? Pourquoi est-ce que je me jette sur lui à chaque fois qu'il me tend un os? "Ton assurance ne s'est pas atténuée avec ton vieil âge," lance Paige avec témérité. Elle essaie de garder son sang-froid et de ne pas trahir ses désirs.

"Vieil âge. Tu as toujours eu le mot juste au bon moment, Matheson," répond Greg. Les deux se rapprochent inexorablement. Tout à coup, la sonnerie du téléphone portable de Greg retentit dans sa veste. "Zut. Sumner à l'appareil."

"Monsieur Sumner, ici Larry Jones du service de sécurité du Groupe Sumner. Vous aviez laissé l'ordre d'être informé si jamais Madame Sumner se présentait ici en votre absence," explique le garde au téléphone.

"Anne? Qu'a-t-elle dit?" demande-t-il. Paige lance un regard de curiosité après avoir entendu Greg mentionner le prénom de sa mère.

"Elle est venue avec un Italien. Ils ont dit qu'ils devaient s'occuper d'un colis qui a été livré à votre bureau. Faut-il la rejoindre?"

"Non. Je serai là dans une dizaine de minutes," répond Greg. Il raccroche le portable.

"Que se passe-t-il avec ma mère?" demande Paige avec curiosité.

"Elle est au bureau avec un Italien. C'est sûrement ce gigolo de Nick. Les agents de sécurité sont inquiets. Ils vont peut-être abîmer ma décoration intérieure," répond Greg avec panache. "Je vais vérifier ce qui se passe. On peut continuer notre conversation plus tard?"

"On verra," dit Paige, le regard suspect. Il hoche de la tête et repart.

Sur la rue, un gros camion vient de s'arrêter. Il bloque la moitié de la rue et des ouvriers commencent à démonter le carrousel. Un minibus le rejoint et la rue se retrouve complètement bloquée. Lucy en descend et se dirige vers la maison Cunningham.

"Brian, où est ta mère?" demande-t-elle.

"Elle est à l'intérieur," répond Brian.

"Tu peux lui dire que le convoi de Dallas est sur le point de partir?" demande Lucy. Elle observe Greg monter dans sa voiture.

"D'accord," répond Brian. Il rentre chez lui. Paige rejoint Kate.

"Kate, il se passe quelque chose," l'informe Paige.

"De quoi parles-tu?" demande Kate. "Ou plutôt qu'a fait Oncle Greg?

"Il a l'air d'être diablement pressé de repartir," fait remarquer Paige en indiquant Greg. Le minibus Ewing ainsi que le camion qui a la charge d'embarquer le carrousel bloquent complètement la voiture de Greg. Il commence à klaxonner d'un air impatient.

Gary, au volant, baisse la vitre. "Du calme, Sumner, nous partons dans une seconde!" Gary appelle Lucy. "Allez, on y va!"

"Alors, il est pressé. Je suppose que tu as laissé tomber la discussion," dit Kate.

"On était en train de recoller les morceaux quand il a reçu un appel du Groupe Sumner. Ma mère et Nick Schillaci sont là-bas. Je ne peux pas l'expliquer, mais mon instinct me pousse à y aller aussi. Ça concerne peut-être le coffre," ajoute Paige d'une voix anxieuse. "Je vais chercher Tom."

"Le coffre? D'accord, d'accord, laisse-moi une minute," demande Kate. Elle va vers la maison d'où Brian sort avec le petit Brandon à peine réveillé.

"Maman et Jack arrivent," dit Brian à l'attention de Lucy.

"Merci," répond Lucy en repartant vers le minibus. Betsy est à proximité et salue tout le monde. "C'est parti. En route," lance Lucy.

"Au revoir, mon coeur... Karen viendra vous voir." Val salue Betsy et la camionnette démarre.

Greg s'éloigne également du quartier et les suit.

Betsy s'approche alors de Brian et Kate. "Tu me laisses ici avec les enfants?" demande Brian à l'attention de Kate. "Je viens aussi avec vous."

"Voyons, Brian, s'il te plaît."

"Je peux t'aider à surveiller les enfants," propose Betsy.

"Et bien voilà!" déclare Kate avec gratitude. "Ce ne sera pas long, chéri."

"D'accord," soupire Brian. Kate court dans l'allée et saute dans la voiture de Paige qui vient de démarrer.

"Je vais voir si Meg veut m'aider à surveiller Mollie," lance Betsy à l'attention de Brian. Elle court vers la maison Mackenzie.

"Super," soupire à nouveau Brian.

 

L'étage de direction du Groupe Sumner :

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur les somptueux bureaux du Groupe Sumner. Anne et Nick sortent rapidement de l'ascenseur et se dirigent vers le bureau situé à l'extrémité du corridor.

"Anne? Est-ce bien vous?" s'exclame une voix. Anne, paniquée, se retourne et aperçoit Lydia Gutierrez tout sourire à proximité de la photocopieuse.

"Lydia! Comment allez-vous!?" demande Anne qui revêt tout à coup son plus grand sourire charmeur qui constitue sa marque de fabrique.

"Oh, je vais bien... aussi bien que quelqu'un qui fait des heures supplémentaires harassantes dans le but de donner un lifting à une compagnie américaine sans visage," ajoute Lydia d'un ton agréable.

"Et bien, continuez, ma chère. Vous êtes la plus grande star que possède cette compagnie. Je sais que vous allez prendre du galon," ajoute Anne d'un air rassuré. "Je vais juste chercher le sac que j'ai laissé dans le bureau de Greg l'autre jour, si vous n'y voyez pas d'inconvénients."

Lydia se retourne sur la photocopieuse. "Oh, faites donc. Vous n'avez pas besoin de ma permission."

"Un grand merci," répond Anne d'une voix douce. Elle et Nick continuent leur progression à travers le corridor.

Après avoir entendu ces paroles, Nick se dit : Wouah, Anne est quand même quelqu'un de chaleureux.

"La garce! Qu'est-ce qu'elle fait ici maintenant! Si elle croit qu'elle mérite un trophée pour sa petite campagne 'Nouveau visage'!" marmonne Anne furieusement.

OK... Je retire ce que j'ai dit! pense Nick à propos de sa précédente réflexion. Anne appose sa main sur la poignée de la porte du bureau appartenant à l'un des hommes les plus puissants du pays.

 

Seaview Circle - La pelouse des Mackenzie :

"Meg! Meg!" Betsy est très excitée.

"Que se passe-t-il?" demande Meg.

"Kate a dû aller au Groupe Sumner avec Tom et Paige. Je me suis proposé pour garder les enfants. Tu veux venir avec moi surveiller Mollie?" demande Betsy toute nerveuse.

"Oui, je sais bien qui TU veux surveiller!" taquine Meg.

"Tais-toi!" crie Betsy. Meg est la seule qui est au courant de son coup de foudre pour Brian Cunningham.

"Kate, Paige et Tom sont allés au Groupe Sumner?" demande Mack. Il se lève. Betsy rougit et espère que Mack n'a pas entendu la réflexion de Meg.

"Euh, oui. Monsieur Sumner est parti en courant et les autres l'ont suivi. Quelque chose à voir avec la mère de Paige qui est aussi là-bas," explique Betsy. Meg observe la scène curieusement. Les yeux de Mack s'illuminent.

"D'accord, les enfants, à plus tard," réplique Mack. Rapidement, il ôte son tablier et se précipite vers Janice. "Viens, on va au Groupe Sumner."

"Pourquoi, que se passe-t-il?" demande Janice.

"Je ne sais pas. Mais c'est bizarre. Sumner, Paige, Tom et Kate sont tous partis là-bas," explique Mack. Je crois qu'il y a un rapport avec le coffre."

"D'accord, allons-y," accepte Janice.

"Non, pas sans moi!" s'écrie Karen. Elle s'approche des deux avocats. "Je suis concernée par cette affaire de coffre depuis le début et s'il se passe quelque chose, je veux être présente."

"Mais tout ce désordre?" demande Mack en montrant tous les restes de la fête.

"Allez-y. Je m'en occupe," soupire Peggy.

"Vous aurez droit à une augmentation lundi!" déclare Mack. Lui, Karen et Janice partent à leur tour en voiture en direction du Groupe.

"Oui, bien sur," répond Peggy. "Comme si je n'avais pas déjà entendu cette ritournelle."

"Alors tu viens?" demande Betsy à Meg.

"Non," répond Meg. Elle observe le départ de Mack. "Bobby m'emmène au Groupe Sumner."

"Hein? Kezako?" demande Bobby en plaisantant.

"Oui. Il doit se passer QUELQUE CHOSE de cool. Oncle Greg, Paige, Tom, Kate, Papa, Maman et Janice sont tous partis là-bas comme s'ils avaient gagné au Loto. Je ne veux pas rater ça."

"Mais j'ai promis à Maman et Papa de n'utiliser la voiture qu'en cas d'urgence," hésite Bobby.

"Oh là là!" soupire Meg. "Allez, Bobby. C'est pas loin. Qu'est-ce qui pourrait arriver?"

Bobby la regarde et réfléchit à sa demande. Il ne veut pas décevoir la fille pour qui il a tant d'affection.

"Bien," ronchonne Meg. "Je vais appeler un taxi."

"D'accord, ça va. On va prendre la voiture de mon père," accepte Bobby. "Tu viens aussi, Betsy?"

"Non. Je vais aider Brian. Je lui ai promis," dit-elle.

"Comme tu veux." Bobby hausse les épaules et court derrière Meg. Betsy arrive chez Brian juste au moment où Abby et Jack s'en vont également.

"Excusez-moi, jeune fille?" Janet, le reporter appelle Betsy.

"Oui?" demande Betsy.

"Où donc toutes ces personnes se précipitent-elles comme ça?" demande-t-elle. Bobby et Meg, dans le véhicule de Gary, passent devant eux.

"Ils sont tous allés au Groupe Sumner," répond Betsy.

"Ah bon? Merci," rétorque Janet. Elle s'adresse au caméraman. "Viens. Il se passe quelque chose au Groupe Sumner et il faut qu'on soit sur les lieux!"

 

Le bureau de Greg Sumner :

Anne tourne la poignée de la porte. Le repaire de Greg Sumner, merveilleusement aménagé, s'ouvre à eux. Au centre du luxueux bureau trône une grande caisse. Elle contient le coffre. Nick ouvre sa mallette où sont disposés ses outils de travail. En quelques secondes, la caisse est forcée et le coffre tant convoité s'offre à eux!

"Sacré bon sang!" s'exclame-t-il avec un soupir.

"Quoi?! gémit Anne. "Qu'est-ce qu'il y a maintenant?!"

"Ce coffre est doté d'une combinaison et d'un verrou. Ce n'est pas impossible à ouvrir mais ça va me prendre beaucoup plus de temps que je pensais."

En entendant les remarques de Nick, Anne secoue la tête et pense, Claudia, misérable garce! Encore plus garce morte que vivante. Félicitations, vous avez gagné le titre de casse-pieds ETERNELLE.

 

L'immeuble de Lori :

"Allez, Lori, ouvre-moi!" crie Michael alors qu'il frappe à la porte. "D'accord, je vais entrer!"

Il tourne sa clé dans la serrure. A son étonnement, la clé fonctionne toujours. Il ouvre la porte et pénètre dans l'appartement. Il est atterré : il est complètement vide. Tout le mobilier a disparu.

"Non. Oh, non, Lori, tu n'as pas pu faire ça!" s'écrie Michael. Il court dans la chambre de Holly. La chambre est vide. Pas de lit. Pas de jouets. Il ouvre le placard. Aucun vêtement.

"Le diable t'emporte Lori! Mais pas ma fille. Pourquoi tu as pris ma fille?" Michael est en colère. Des larmes de rage coulent sur ses joues. Il court dans la chambre qu'il partageait à une époque avec Lori et ouvre les armoires. Elles sont vides. Il aperçoit le lit, seul meuble encore en place. Le matelas est lacéré. Des morceaux de duvet recouvrent le lit un peu partout.

"Mon Dieu. Elle est malade." Une lettre déposée sur le lit attire son attention.

Michael,

J'ai fait à ce lit ce que tu as fait à mon coeur.

Je ne te laisserai pas élever ni influencer ma fille. Tu n'auras jamais l'occasion de la convaincre que tu l'aimes pour ensuite la trahir comme tu l'as fait avec moi.

Je te déteste et je ne veux plus jamais te revoir.

N'essaie pas de nous retrouver.

"NOOOOOOOOON!" hurle Michael.

"NOOOOOOOOO!" Michael howls.

 

L'entrée du Groupe Sumner :

"Monsieur Sumner!" Un agent de sécurité accueille Greg qui approche de la porte d'entrée.

"Bonjour, les garçons. Merci d'avoir veillé sur la patronne," dit Greg nonchalamment.

"Vous voulez qu'on vienne avec vous?" demande l'autre garde.

"Non. Annie est un oiseau qui fait peur, c'est certain. Mais je crois que je peux m'en charger." Greg leur lance un clin d'oeil et marche vers l'ascenseur.

 

Le bureau de Greg :

"Ça y est, Nick?" Anne ronchonne tandis que Nick s'applique inlassablement à percer la combinaison du coffre. Il a autour de la tête un appareil auditif et utilise plusieurs petits ustensiles qui, espère-t-il, vont lui permettre de trouver la bonne combinaison du verrou.

"Ana, ces choses-là prennent du temps!"

"Ecoute, si tu PRENDS encore beaucoup de temps, on va en passer pas mal en prison pour spoliation de courrier!" répond Anne.

Avant qu'elle ne puisse continuer à se plaindre, un petit cliquetis se fait entendre au moment ou Nick ouvre le coffre.

Nick s'écrie alors "C'EST OUVERT!"

 

Devant l'entrée du Groupe Sumner :

"Dépêche-toi!" Paige s'impatiente. Tom arrête sa voiture sur le trottoir. Paige, Tom et Kate se dirigent vers l'agent de sécurité.

"Que puis-je faire pour vous ?" leur demande Larry.

"Affaire de police. Nous avons besoin d'accéder au bâtiment," ordonne Tom en montrant sa plaque de police.

"Allez-y," répond Larry. Tous trois le dépassent et pénètrent à l'intérieur du vestibule.

"Tu n'es pourtant plus policier," dit Paige d'un air accusateur.

"Oui, mais ils ne le savent pas. Et la Police de Los Angeles ne sait pas non plus que j'ai 'oublié' de leur rendre ma plaque," répond Tom avec un sourire diabolique. L'ascenseur s'ouvre et ils y entrent.

"PAIGE!" Une voix s'exclame à son attention.

 

10 000pieds au-dessus de Los Angeles :

PAF! Clayton Farlow ouvre une bouteille de champagne et commence à remplir les flûtes. Il les distribue ensuite à chacun de ses invités assis autour de lui. Lucy, Valene, Gary, Lilimae, Jack, Abby et Miss Ellie ont chacun leur verre placé devant eux. Clayton annonce : "J'aimerais proposer un toast."

Val remplace subtilement le champagne de Gary par une bouteille d'eau minérale qu'elle prend par-dessus le bar. Clayton continue son discours : "Ça signifie beaucoup pour Miss Ellie et moi de vous avoir à nos côtés au ranch de Southfork à l'occasion de cet événement familial très spécial. Comme vous avez pu le comprendre, notre famille nous est très chère et je me sens très proche de vous tous. Vous faites partie de notre famille à votre manière. Je suis très fier d'être parmi vous... A la famille."

Chacun lève son verre et tous les Ewing participent verbalement à ce toast. Les verres tintent. Seul Gary remarque sa bouteille d'eau minérale et regarde Val, à contrecoeur.

Lilimae est la première à terminer son verre. Rapidement, elle demande à Clayton de lui verser un deuxième verre.

 

Le bureau de Greg :

Anne repousse Nick et se jette d'un air vorace sur le coffre ouvert et sur son contenu.

"Venez à moi!" s'exclame-t-elle en se frottant les mains. Elle aperçoit une pile de documents assemblés dans un classeur en plastique. Nick s'approche également du "trésor" mais Anne lui donne un coup de coude dans l'estomac.

"Oh, non, Nicky!" sourit-elle. "C'est moi la vedette! Tu n'as fait que m'accompagner et pour l'instant, tu ne dois rien savoir."

Malgré cet avertissement, Nick se place derrière l'épaule droite d'Anne et regarde par-dessus pendant que celle-ci scrute son butin.

 

A l'extérieur, dans le corridor :

"Greg!" s'exclame Lydia. Greg se dirige vers son bureau. Il se retourne et lui sourit. "Que faites-vous ici un samedi?"

"Ce que je fais ici? Je dirais plutôt que faites-VOUS ici, ma chère? J'ai lu votre contrat. Je ne vous paie pas assez pour être ici sept jours sur sept."

"Ecoutez, il y a tellement de choses en ce moment : la couverture que CNN a faite sur Jack hier ainsi que l'équipe de reporters qui était au cul-de-sac aujourd'hui. Je voulais regarder les informations du soir et déposer mon compte rendu des médias sur votre bureau dès lundi matin," explique Lydia.

"Faites attention, Gutierrez. A force de montrer une TELLE ambition je vais finir par vous appeler 'Abby'," dit-il en riant tout bas.

 

L'entrée du bâtiment Sumner :

Paige sort la tête de l'ascenseur et aperçoit Mack, Janice et Karen face aux agents de sécurité. Elle soupire et ensuite fait signe aux deux agents. Ces derniers haussent les épaules et les laissent entrer.

"Que faites-vous ici?" demande Paige.

"Je peux te demander la même chose," répond Mack. "Si toute cette précipitation concerne le coffre, je croyais qu'on faisait équipe dans cette affaire."

"Equipe? Je crois me rappeler que tu m'as dit d'oublier cette histoire de coffre!" rétorque Paige au moment où les portes de l'ascenseur se referment.

 

La version Abby Ewing du Taj Mahal :

Brian est assis sur le divan. Il boit une bière pendant que Mollie joue avec ses poupées. Betsy scrute la chaîne hi-fi. Un CD est en lecture.

She keeps Moet et Chandon / In her pretty cabinet/ 'Let them eat cake' she says / Just like Marie Antoinette...

"C'est quoi?" demande Betsy.

"Le best of de Queen," répond Brian. La chanson "Killer Queen" passe à ce moment-là.

"Le best of de QUI?" demande Betsy.

"Queen. Ils étaient très célèbres quand j'étais plus jeune. 'We are the Champions', 'We will rock you', " explique Brian. Betsy le regarde, le regard vide.

"Et tu n'as pas de Backstreet Boys? 'N Sync? Ou 98 Degrees?" demande Betsy.

"Euh, non. Désolé," répond Brian. Betsy fronce des sourcils et continue à passer en revue la collection de CD. Brian se retourne vers Mollie qui va vers la porte d'entrée. "Chérie, où vas-tu?"

"J'ai laissé ma poupée dehors," répond-elle. Brian se lève et regarde au travers de l'énorme baie vitrée d'où il aperçoit la pelouse et le reste du quartier. Les restaurateurs sont toujours en train de charger leurs camions. Il remarque la poupée gisant sur l'herbe mais ne fait pas attention au taxi qui vient de s'arrêter dur le trottoir.

"D'accord, mais reviens tout de suite," ordonne Brian. "Je te surveille."

Caviar and cigarettes / Well versed in etiquette / Extraordinarily nice...

"Cette musique a du rythme." Betsy fredonne.

Brian sourit après avoir entendu sans le vouloir le commentaire. Il lâche Mollie du regard un instant et regarde Betsy. Il pense : des enfants. Mon Dieu... Je vieillis. Quand ai-je cessé d'être un enfant?

"Hé, Mollie, Meg m'a dit que tu aimes jouer à la séance de thé avec tes poupées," lance Betsy. Elle voit l'entrée et aperçoit Mollie suivie par une femme aux cheveux noirs.

Drop of a hat she's as willing as / Playful as a pussy cat / Then momentarily out of action / Temporarily out of gas...

"Hé, c'est de la bonne musique." La femme apparaît et sourit.

"Olivia!" s'écrie Betsy. Elle court embrasser la fille capricieuse d'Abby.

"Olivia?" s'étonne Brian. Elle le regarde. Ses longs cheveux descendent sur son dos, de la même manière que sa mère.

To avoid complications/ She never kept the same address/ In conversation, she spoke just like a baroness...

"Qu'est-ce qui ne va pas, petit frère? Tu n'es pas content de me voir?" demande Olivia. Brian ne trouve plus ses mots. Elle sourit et hausse les épaules. "Et bien, il va falloir t'y habituer. J'emménage ici!"

She's a Killer Queen/ Gunpowder, gelatine/ Dynamite with a laser beam/ Guaranteed to blow your mind/ Anytime...

 

20 000 pieds au-dessus de la Californie du Sud :

"Oh, Clayton, ce champagne est divin. J'adore la manière dont les bulles me titillent le nez!" Lilimae rit bêtement.

"Prenez donc un autre verre," offre Clayton. Il lui remplit le sien.

"Maman, ralentis la cadence," avertit Val. Gary observe sa femme avec une pointe d'irritation, à force de vouloir contrôler la nature des gens.

"Je vais aux toilettes. Excusez-moi," dit Gary. Il se lève et sort de la cabine.

"Alors, Jack," roucoule Lilimae, "Vous étiez marié avant de rencontrer Abby?" Elle lui met la main sur le genou.

"Et bien, j'ai été marié à une époque. Mais c'était il y a bien longtemps," répond Jack.

"Oh, alors Abby ne vous a pas volé à votre épouse comme elle l'a fait avec Gary?" demande Lilimae en jetant un regard vers Abby.

"Maman!" s'écrie Valene, choquée. Lucy éclate de rire.

"Excusez-moi. Il faut que j'aille me repoudrer le nez," soupire Abby. Elle se lève et quitte à son tour la cabine.

"Quoi, c'est la vérité!" rétorque Lilimae sur la défensive. "Si vous ne retenez pas les leçons que vous prodigue l'histoire, alors vous êtes condamné à les répéter. C'est ce que disait toujours ma mère."

"Merci, Forrest Gump," claque Lucy.

"Lucy!" grommèle Miss Ellie à l'attention de sa petite-fille.

"Et où sont donc passés Abby et Gary tout à coup, hein?" demande Lilimae. Val se rend compte qu'ils sont en effet partis tous les deux en même temps.

 

Le bureau de Greg :

"Aucun intérêt, aucun intérêt, aucun intérêt!" Anne se lamente en mélangeant et en feuilletant une à une les pages des documents. Elle grince des dents. "Claudia, on se fiche de vos vieux redressements fiscaux?!! J'ai dépensé plus que ça en un jour chez Saks!"

Les complaintes furieuses d'Anne n'intéressent pas Nick qui se concentre intensivement sur le coffre. Il y a quelque chose de louche ici, pense-t-il. Il doit y avoir autre chose. Après avoir estimé les dimensions du coffre, Nick en arrive à la conclusion que l'extérieur du coffre est beaucoup trop grand par rapport au minuscule intérieur. Il passe rapidement sa main dans la voûte interne avec l'espoir de découvrir un indice supplémentaire sur ce coffre.

Anne continue ses jérémiades et blasphème sur Claudia Whitaker comme jamais auparavant. "Espèce de GARCE! Morte tu es encore plus misérable, horrible et diabolique! Perverse, putride et immonde--" Ses incantations sont interrompues par l'excitation soudaine et frénétique de Nick.

"Ana, le coffre a une fausse paroi. Il y a un compartiment secret à l'intérieur!"

 

Le couloir :

"Maintenant... Votre compte rendu sur les médias peut attendre jusque lundi. Le patron est impressionné. Vous avez fait du bon boulot. Rentrez chez vous et passez un bon week-end," ordonne Greg à l'attention de Lydia. Elle soupire.

"Greg, je n'arrive pas à me relaxer lorsque je sais qu'il y a encore beaucoup de travail."

 

Le bureau de la Securité - Groupe Sumner :

"C'est le samedi le plus mouvementé que j'ai connu dans ce bâtiment," soupire Larry au moment où Bobby et Meg arrivent en courant. "Qu'est-ce qu'on peut faire pour vous les enfants?"

"Hum, on est avec les autres gens qui sont déjà venus ici aujourd'hui," répond Bobby sans assurance.

"Les autres gens?" demande l'agent de sécurité.

"Euh... Comme Monsieur Sumner et Tom Ryan. C'est un grand mec aux cheveux foncés, très sympa. Ah oui, et Paige. C'est une belle blonde. Il y a Kate, la nièce de Monsieur Sumner. Elle aussi est mignonne. Oh, et Janice est venue aussi. Elle a des cheveux roux. C'est une lesbienne. Mais ça, ça ne vous regarde pas, n'est-ce pas? Hum. Et le papa et la maman de Meg sont là aussi. Mack est mec un peu vieux, un peu grincheux et Karen est assez chouette comme mère, elle a des cheveux noirs. On est avec eux," termine Bobby. Le garde les observe, le regard livide.

"Ecoutez, je suis Meg Mackenzie SUMNER," déclare Meg d'un air pompeux. "La fille de Greg Sumner? Vous comprenez? Et il sera très fâché s' il apprend que vous n'avez pas laissé entrer sa fille qui est venue le voir."

"Bon sang!" Larry hausse les épaules et regarde son coéquipier. "On dirait que tout Knots Landing est ici. Alors, pourquoi pas?"

"Génial!" Bobby saute de joie. Lui et Meg courent vers l'ascenseur.

 

L'étage de direction :

"Et bien, faites comme chez vous, Gutierrez. Il faut que je sache ce que ma femme fait dans mon bureau, ensuite je m'en vais," explique Greg. Il marche en direction de son bureau. Il entend la sonnerie de l'ascenseur et se retourne. Il aperçoit Mack, Karen, Paige, Tom, Janice et Kate. "Qu'est-ce que vous faites tous ici?"

"Maman manigance quelque chose et je sais que ça concerne le coffre de Claudia," répond Paige. "Si elle est là avec Nick, c'est sûrement à cause du coffre! Et toi, tu as toujours eu ce coffre depuis le début!"

"Je me moque du coffre de ma soeur." Greg ment.

"Alors tu ne vois pas d'inconvénients à ce qu'on jette un oeil, n'est-ce pas?" demande Mack. Lui et Janice passent donc devant Greg et courent vers son bureau.

Le groupe réuni n'a pas remarqué que l'ascenseur vient de s'ouvrir : Bobby et Meg en sortent. Bobby tire Meg vers lui et tous les deux se cachent derrière une grande plante.

 

30 000 pieds au-dessus de la mer :

En sortant des toilettes, Gary est surpris par la présence d'Abby, debout juste en face de lui.

"Pardon," lancent-ils à l'unisson. Gary s'écarte un peu et laisse passer Abby.

Mais quelle belle occasion qui m'est offerte, se dit Abby, légèrement éméchée. Une légère turbulence fait bouger l'avion et Abby profite de l'occasion pour "tomber" sur Gary.

Etant donné que Gary est la seule personne à bord à n'avoir pas bu de champagne, il a encore les idées claires et comprend vite le sens du geste d'Abby. Il la laisse se cogner contre la paroi de l'avion au lieu de la rattraper.

"Hé!" s'exclame Abby en signe de protestation.

"Hé, là-bas, Madame Je-ne-changerai-vraiment-jamais-ma-façon-de-faire." Gary sourit.

Abby vitupère. "Gaaaaary, tu te souviens la dernière fois qu'on a pris l'avion ensemble? Le dernier Thanksgiving?"

Il lève ses yeux au ciel. "Tu ne peux pas savoir le nombre de mois qu'il m'a fallu pour l'oublier Abby. Maintenant, si tu veux bien m'excuser"... Mon Dieu, je n'arrive pas à croire que je laisse passer l'occasion de la toucher!... "Ton mari et ma femme nous attendent tous les deux."

Gary croise Lucy en retournant vers la cabine. "Sois prudente... il y un monstre là-bas."

Lucy sourit et se dirige droit vers Abby. "J'ai attendu afin de pouvoir discuter seule avec vous, Abby. J'ai deux mots à vous dire."

"PAS MAINTENANT, Lucy." Abby passe son chemin devant Lucy.

Lucy sourit à nouveau et lance calmement à l'attention de sa proie. "Bien, d'accord. Mais nous allons à Southfork, sur mon territoire, et cette conversation VA continuer."

Abby jette un regard froid à Lucy. Dans la cabine, Lilimae remplit une nouvelle son verre de champagne.

"J'espère que les jumeaux se débrouilleront sans moi. Ils sont certainement en train de passer une soirée calme à la maison," murmure Lilimae.

 

Le bureau de Greg :

Nick manipule avec excitation la paroi arrière du coffre qui semble trop fragile pour être réelle. Anne devrait être au comble de la joie. Cependant, elle semble perturbée.

"Nick, il y a quelque chose de louche. J'ai l'impression que--"

A ce moment précis, la poignée de la porte verrouillée s'agite.

"Anne? Tu es là? Ouvre!" C'est la voix de Mack.

"Nick!" aboie Anne, "C'est Mack! Mais qu'est-ce qu'il fait ici?"

Elle scrute la pile de documents et les feuillète d'une manière frénétique afin de s'assurer qu'elle n'a pas manqué un élément. Nick, déstabilisé par l'arrivée de Mack, parvient finalement à libérer la fausse plaque attachée à l'arrière du coffre. "Nous sommes allés trop loin pour tout perdre maintenant," dit-il.

"Oh, Mon DIEU," s'écrie Anne en état de choc, les documents entre les mains. Ses yeux expriment la stupéfaction et ses mains se mettent à trembler. "Claudia! Oh, mon Dieu, Claudia comment avez-vous pu?"

La porte s'ouvre soudainement. Mack et Janice se précipitent à l'intérieur. Anne ne remarque même plus leur présence, les yeux rivés sur les papiers qu'elle tient en mains.

"Laura Sumner... VIVANTE ??" s'écrie-t-elle, essoufflée par le choc.

"Anne," demande Mack, pris de spasmes, "Qu'est-ce que tu viens de dire?!"

Anne relève la tête du document et échange un regard empreint de surprise et de douleur avec Mack. Tout à coup, une prémonition étrange s'empare d'elle. Elle regarde le coffre. Une expression d'horreur apparaît sur son visage blême. Elle est prise de palpitations. "NICK! VA-T'EN! LE COFFRE EST--"

"UNE BOMBE A RETARDEMENT!! COURS!!" crie Nick. Ses yeux se focalisent sur l'affichage de la bombe qui vient de déclencher le compte à rebours... 7... 6... 5... et l'image... Disparaît... Fin de la Saison 1.

 

Rejoignez-nous maintenant dans la Salle de Conférence du Groupe Sumner pour nous donner vos impressions sur cet épisode!

 

TOUT LE CONTENU DE CETTE HISTOIRE POUR KNOTS LANDING REBORN / COTE OUEST, LE RETOUR © DE JACK A. EDGAR AND ET DE L'EQUIPE DE SCENARISTES DE KNOTS LANDING REBORN.

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