L'hôpital Memorial de Knots Landing :

"Vous devriez avoir des menus de première classe pour des invités tels que moi." Anne, dans un peignoir standard fourni par l'hôpital, déblatère ses propos à une infirmière qui lui tourne le dos. "J'ai raison. Que servez-vous à une célébrité comme, disons, Elizabeth Taylor?"

L'infirmière Blanchard secoue la tête. "Tout d'abord, Madame, vous êtes une patiente et non pas une invitée de cet hôpital. Et Knots Landing n'est pas Beverly Hills."

"Je ne vous le fais pas dire," raille Anne. "Pourquoi donc ai-je quitté la Côte d'Azur pour cette ville de seconde zone. Je devrais me faire soigner." Anne se tapote la tête, recouverte de pansements.

"Je ne vous le fais pas dire, Cléopātre," répond l'infirmière. Elle reprend le plateau repas et se dirige vers la porte.

"Je vous demande pardon?!" Comment osez-vous être insolente!"

"Annie! Heureux de voir que l'explosion de cette bombe qui a détruit mon quartier général n'a pas entamé ta personnalité joviale que nous aimons tous!" Greg est appuyé contre le battant de la porte. Il lance un regard amusé à l'infirmière. Son sourire de requin ne tarde pas à apparaître sur son visage au moment où cette dernière, impassible, essaie sortir de la chambre, le plateau dans les mains.

"Greg! Dieu Merci!" Anne essaie de se lever, vacille et retombe sur son oreiller. "Pourquoi donc m'as-tu mise ici? Ce n'est qu'une chambre semi-particulière... Mais je me suis arrangée pour qu'il me débarrasse de cette vieille dame à l'odeur désagréable dès que je me suis réveillée."

Voilà qui explique le sujet de conversation des infirmières quand je suis entré, pense Greg. Il prend une chaise et s'assied à côté du lit. "Tu sais, ça ne te tuerait pas d'accorder à ces personnes qui nettoient ton lit le même respect que tu témoignes à... disons.... ton gigolo italien."

"Comment oses-tu faire des sarcasmes en ce moment? Tu ne m'as même pas apporter...Oh, peu importe, ce n'est pas grave." Anne respire profondément et sourit. "Greg, je suis heureuse que tu sois venu. Quand je me suis réveillée dans cette chambre inconnue... sans savoir comment je suis arrivée ici... tu ne peux pas savoir."

"Oh si je peux. J'ai encore quelques questions sans réponse."

Anne interprète mal les paroles de Greg. "Et bien, j'ai harcelé le docteur jusqu'à ce qu'il me dise que je suis saine et sauve... 'Si l'on considère ce par quoi vous êtes passée,' m'a-t-il dit. Il avait été question de tests, mais je lui ai certifié qu'il ne mettrait pas le moindre doigt ganté sur Madame Gregory Sumner tant que mon mari ne serait pas là."

"J'ai parlé au médecin avant de venir ici. Tu vas survivre à tes blessures, c'est exact. Du moins, tant que tu n'es pas sortie de l'hôpital."

"Greg, que se passe-t-il?" Le visage d'Anne exprime l'interrogation et l'angoisse. "Oh non! Il s'est passé quelque chose, n'est-ce pas? Qu'est-ce que c'est? Quelqu'un d'autre est blessé... ou mort?" Ses yeux se rétrécissent : elle essaie de lire dans les pensées de Greg afin de comprendre. "C'est Kate? ...Paige?... Bon, vu ton visage crispé, je suppose que Claudia est indemne. Sinon, on aurait pu faire la fête." Anne essaie d'atténuer la tension.

Qu'est-ce qu'elle peut bien manigancer? Greg regarde Anne en silence.

"Arrête, tu me fais peur." Anne s'agrippe aux draps des deux mains. "Dis-moi tout : ma fille est vivante? C'est ça, n'est-ce pas? C'est pour ça que je n'ai reçu aucun bouquet de fleurs, aucun peignoir convenable?

"Paige.... n'a pas été blessée," dit Greg en regardant Anne avec insistance.

"Alors quoi? Oh, non. Ça me revient maintenant." Anne retombe sur son oreiller et ferme les yeux. "Le dîner de Thanksgiving... Toi, moi, Kate et... oh, comment s'appelle son mari?"

"Brian." A quoi tu joues, Annie chérie? pense Greg.

"Oui, Brian. Le fils d'Abby, c'est juste... On attendait Abby pour le dîner... et Claudia. Oh! Ensuite, quelqu'un a ouvert le portail d'entrée. On ne savait pas qui c'était. Qui était-ce, Greg?

"On... ne sait pas." Elle ne va pas s'en tirer comme ça, mais voyons jusqu'où elle peut jouer la comédie cette fois.

"Et après, la pièce a commencé à trembler... On a couru dans la maison, on a essayé de sortir... C'est ça, n'est-ce pas?"

"Quoi donc?"

"Un tremblement de terre. C'est pour ça que je suis ici. Est-ce que quelqu'un m'est tombé dessus?" Anne a les larmes aux yeux.

"Tu as raison! Toute la maison s'est écroulée sur toi et une garce du Kansas t'a même volé tes chaussures mais tout ça, ce n'était qu'un mauvais rêve !" Greg se lève brusquement et la chaise tombe à terre.

Anne, choquée, ramène les couvertures à elle. "Qu'est-ce qui ne va pas Greg?! Je ne t'ai jamais vu comme ça-"

"Et bien, il va falloir t'y habituer parce que j'en ai marre de tes mensonges et de tes coups tordus. Et tu n'es même pas assez brillante pour au moins rendre tes histoires amusantes! Tu veux vraiment me faire croire que tu as tout oublié depuis le tremblement de terre de l'année dernière?!"

"L'année dernière?" répète Anne. Sa voix tremble fortement.

"Arrête cette comédie. Le spectacle est fini. Et tu es nommée dans la catégorie 'Performances incroyables'. Félicitations, Annie, la récompense est pour toi!"

Le Docteur Sawyer apparaît à la porte accompagné de l'infirmière Blanchard. "Dites, pourriez-vous vous calmer s'il vous plaît?" demande le docteur d'un ton sarcastique. "Vous voyez, nous sommes dans un hôpital et nous soignons des gens malades-"

"Apportez-les ici, il y a un lit de libre dans cette chambre." Greg se retourne et fait face au médecin. "Ou mieux, jetez-là dehors. Elle n'est pas malade. Vous ne pouvez rien faire pour elle ici."

"Greg!" Anne s'énerve. "Docteur, Dites-lui que je suis souffrante! Greg, regarde! Tu veux voir mes ecchymoses ou mes... brūlures?" Elle s'efforce d'ôter un pansement de son bras. "Mais comment ai-je pu être brūlée dans un tremblement de terre?"

"Vous ferez mieux de sortir d'ici," ordonne le Docteur Sawyer à l'attention de Greg. "Et vous, calmez-vous," lance-t-il à Anne. "Je n'ai pas envie de vous donner un sédatif, juste après être sortie du coma-"

"Il a raison. Repose-toi, Annie," dit Greg depuis la porte. "Je reviendrai. Et je prochaine fois, j'exige la vérité!" Greg s'avance dans le hall. Il se retourne et voit l'infirmière Blanchard, les mains sur les hanches. "Je vais lui envoyer un dictionnaire. Je ne crois pas qu'elle connaisse le vrais sens du mot vérité."

 

Plus tard - La résidence Cunningham :

"D'accord, Olivia. Discutons." Abby s'assied dans le divan, à côté d'Olivia, un verre de vin à la main. Elle retire ses chaussures et se détend après une longue journée épuisante au bureau. "Qu'est-ce qui t'a ramené à Knots Landing?"

"Et bien... Je sais que tu vas aimer ma réponse. Je suis revenue parce que tu avais raison. Je me suis mariée trop jeune. Harold et moi, on n'a jamais réussi à joindre les deux bouts. On n'a pas su bātir une vie à deux. J'en avais assez de me battre et de ne jamais pouvoir m'offrir les choses dont j'avais envie," explique Olivia.

"Telles que?" demande Abby timidement.

"Je veux te ressembler. Tu es le genre de femme qui a du pouvoir, de l'influence et tout ce qui va avec. L'argent. Un mari plein de succès. Je veux pouvoir choisir ma vie, comme toi."

"Et Harold? Quels sont ses sentiments à ce sujet? demande Abby.

"Nous ne sommes pas heureux de cette situation mais ce qui est fait est fait," déclare finalement Olivia.

"J'ai déjà entendu de tels propos auparavant," soupire Abby. "Si tu veux me ressembler, il faut que tu sois honnête avec moi en permanence. Tes mensonges ont détruit notre relation autrefois."

"D'accord. Mais tu dois comprendre que je suis une adulte maintenant. Tu as toujours du mal à comprendre que je ne suis plus ta petite fille. Si tu parviens à me traiter avec respect, alors je n'aurai plus aucune raison de te mentir."

"Marché conclu. Malgré ce que tu as pu croire parfois, je t'aime et j'ai toujours voulu le meilleur pour toi. Donc, je vais te prendre sous mon aile mais je ne vais pas te modeler à mon image. Franchement, tu ne pourras jamais être comme moi. Mais tu peux devenir la meilleure Olivia qui soit. C'est-à-dire une Olivia qui ne laisse au monde qu'un seul choix : se lever et l'admirer!"

"Alors, tu me donnes une chance?" demande Olivia avec espoir.

"Oui, Olivia. Présente-toi au Bureau des Ressources Humaines du Groupe Sumner dès lundi matin à huit heures. Si le bureau est toujours opérationnel, dans ce désordre... Il faudra que je vérifie. En tous les cas, tu commences le programme de stage des cadres sous ma supervision," décrète Abby.

"Merci, Maman, tu ne vas pas le regretter." Olivia est aux anges et embrasse sa mère.

"Je te prends au mot," répond Abby. Olivia se lève et quitte la pièce. Jack arrive et s'assied à côté de son épouse. Sans dire un mot, il met ses mains sur les épaules d'Abby et entame un massage.

"Mmmm... Oh, Jack, comment as-tu deviné que c'est de ça que j'avais besoin?" marmonne Abby.

"Je le suis, mon chéri. Mon mari adoré et mes enfants. Je vous ai tous à mes côtés au Groupe Sumner. C'est ce dont j'avais toujours rêvé."

"Je l'espère bien. Je sais qu'Olivia t'a déçue dans le passé." Jack parle avec prudence.

"C'est exact. Mais elle a beaucoup mūri. Je crois avoir découvert Olivia, la femme, pour la première fois ce soir."

"Hmm, Elle sera comme tu l'as toujours espéré. Elle a l'air d'être une battante," commente Jack.

"Oui, Olivia a toujours été une tornade," rétorque Abby.

"Telle mère, telle fille?" lance Jack avec un sourire.

"Il n'y a qu'une seule Abby, mon amour," répond-elle. Elle se retourne et l'embrasse passionnément.

"Oui, et elle est à moi," ajoute Jack en la prenant dans ses bras.

 

Pendant ce temps - De l'autre côté de la rue dans la maison de Gary et deValene :

"Betsy, ma chérie, c'est l'heure du dîner," s'écrie Val. Sa fille regarde la télévision et ne bouge pas. "Bet-SY!"

"J'arrive dans une minute, Maman, c'est presque fini," répond Betsy.

"Tu laisses faire à tes enfants tout ce qu'ils veulent, Valene. Bobby a failli se tuer le week-end dernier. Et maintenant, que va t'il encore se passer?" Lilimae écrase quelques pommes de terre dans son assiette.

"Gary et moi allons avoir une discussion avec Bobby au sujet de ce qui s'est passé, Maman," répond Val d'une voix grave. "Pour l'instant, je ne veux que remercier Dieu pour qu'il soit en vie."

"Amen," dit Gary d'une voix joyeuse. Il se sert un morceau de poulet du plat. Betsy apparaît et s'approche de la table. "Ma chérie, tu peux mettre les informations?"

"Oui bien sur," répond Betsy. Elle change de chaîne de télévision et vient s'installer à table. Elle passe en revue les plats disposés, fronce des sourcils et prend le saladier.

"Hé, regardez, c'est la fête de voisinage," s'exclame avec surprise Gary. Ils regardent tous les images de la fête du cul-de-sac aux informations.

"Voici les images tournées samedi dernier dans un quartier aisé de Knots Landing. Toutes ces familles fêtaient leur retour dans leur nouvelle résidence après avoir tout perdu dans le terrible tremblement de terre de l'année dernière." Janet Poston parle à l'antenne. Les images diffusées à l'écran sont maintenant celles d'un quartier délabré et condamné. "Malheureusement, dans d'autres quartiers, il n'y a aucune raison de faire la fête."

"Nous avons perdu nos maisons en novembre dernier et nous habitons dans des abris de fortune depuis lors," déclare tristement une jeune femme qui porte des vêtements usés. Elle tient dans ses bras un bébé. Un vieil homme apparaît ensuite à l'écran.

"Je suis retraité et mes revenus sont maigres. Je n'ai pas d'argent ni de relations pour qu'on puisse reconstruire ma maison, contrairement à d'autres," déclare l'homme, plein d'amertume.

"Ça n'est pas juste," soupire Gary pendant que Janice, parlant à la caméra est à nouveau à l'écran face à des abris de fortune.

"Une fois de plus, l'éternelle question se pose. Les riches obtiennent-ils ce qu'ils veulent parce qu'ils disposent du pouvoir et des ressources nécessaires à leurs exigences? Aux yeux de ces malheureux et de ces laissés pour compte depuis le séisme de l'an dernier, la réponse est un 'Oui' franc et massif. Il est temps de se poser une nouvelle question : "Les nantis de Knots Landing qui viennent de regagner leurs chaumières dorées vont-ils aider les plus défavorisés de la communauté? Janet Poston, pour le journal de WKLR."

"C'est terrible," lance Lilimae avec colère. "On aurait pu être dans ces abris, Valene, si tu avais été un peu moins chanceuse."

"Vous n'exagérez pas un peu?" lui demande Gary.

"Tout le monde n'est pas né dans un ranch gigantesque avec une cuillère d'argent dans la bouche, Gary Ewing. Certains ont dū travailler dur pour obtenir ce qu'ils ont," rétorque Lilimae avec force.

"Maman, s'il te plaît," interrompt Val. "Ce n'est pas de notre faute si ces pauvres gens n'ont pas encore retrouvé une habitation digne. Que pouvons-nous y faire?"

"Non, elle a raison," lance Gary, d'un air sérieux. "On vit bien mieux que d'autres personnes. On ne devrait pas se laisser aller à la facilité. Je suis heureux de revenir habiter ici mais il est peut-être temps que les Entreprises Gary Ewing essaie d'améliorer le sort des plus démunis de notre communauté."

"Oh, Gary, je savais que vous réagiriez de la sorte!" Lilimae crie de joie et se précipite pour embrasser Gary.

"Non, vous ne le saviez pas, mais merci quand même." Gary sourit et lance un clin d'oeil à Val.

 

Et Maintenant...

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