Dangerous Liaisons
Traduction par Jean-Louis Petrod et mise en page par Yannick Cordonnier Hernois.

 


Le lendemain matin, New York  City :

Ahh! Une Winston dans son élément : le quartier de la mode New-Yorkaise! pense Anne joyeusement, alors qu'un sourire rayonnant qui éclaire son visage reflète le ravissement le plus total. Elle croit dur comme fer que le shopping est la meilleure thérapie, et c'est dans le respect de cette croyance que, à peine son avion atterrit à New York, elle s'est laissée aller dans la douce euphorie de la démesure. Laissant ses problèmes à l'autre bout du pays, Anne prend du bon temps en compagnie de ses plus vieux et plus chers amis: Bill Blass, Givenchy et Oscar de la Renta.

Ce matin là, cependant, après un rapide tour dans le saint des saints (la boutique de Donna Karan), où elle n'a pu résister au péché d'acheter un prêt à porter, Anne se dirige tout droit jusqu'au plus haut temple de la mode, la Mecque du matérialisme : Tiffany & Co. Ce fut un adorable pèlerinage avec des moments héroïques où Anne reluqua les styles éblouissants et le travail exquis et pu manier ces trésors inestimables avec la délicatesse et la vénération qui conviendrait aux reliques les plus anciennes et les plus sacrées. L'expérience de Tiffany équivaut pour Anne à s'adonner à une des plus grandes formes de plaisir humain possible. C'est l'essence inexplicable du style éternel et de l'évidente beauté des joyaux, comparable à la façon mystique que la lumière s'engouffre dans le cristal pour y briller crescendo et finir par l'inonder. Si on le lui demandait, Anne proclamerait sans perdre contenance qu'un objet ou tenue venant de Tiffany équivaut à rencontrer Dieu…

“Excusez-moi, Madame Sumner?” dit une voix féminine, tirant Anne de sa jouissive rêverie. “Madame Stillman va vous recevoir maintenant.” A ce moment là Anne est forcée de revenir à la réalité physique : le siège administratif distingué mais sobre de la Fondation Mary Francis Sumner, situé sur l'"ultra-chic" Cinquième Avenue en plein cœur de la ville. Se rappelant alors soudain pourquoi elle est s'est rendue à New York, Anne fait un signe de la tête à la secrétaire, qui vient juste de la guider jusqu'au bureau de Jane, en guise de remerciement. Elle prend une profonde inspiration, se redresse, empoigne son sac à main et pénètre dans le bureau de Jane Stillman-Sumner avec son air de marque de fabrique, un mélange de dignité royale européenne et de haute société de la côte Est.

“Janie, ma chérie!” Anne se répand en compliments. “Comment vas-tu? Oh, tu as une mine superbe!”

“Anne!” répond Jane avec un enthousiasme forcé, non pas par mépris pour Anne, mais plus par timidité et appréhension. “Tu as l'air si, heum, rayonnante,” Jane a du mal à trouver ses mots.

Anne s'avance vers la très réservée Jane, lui agrippe ses mains et lui caresse la joue pour la saluer comme il se doit. Puis, sans lâcher les mains de Jane, qu'elle regarde fixement avec un trop-plein d'enthousiasme, elle fait un pas en arrière.

“Oh Janie, ça fait combien de temps?” commence Anne.

“Depuis l'enterrement de ton père, je crois,” répond Jane, qui commence à retrouver l'aisance naturelle qu'elle a toujours eue avec Anne alors qu'elle réalise tout d'un coup que le temps a passé depuis leur jeunesse. Au contraire de cette époque, Jane sait maintenant qu'elle n'a plus rien à prouver à Anne Winston — elle n'a plus l'obligation “de suivre” ni de marcher dans l'ombre de Anne. Cela ne veux pas dire qu'elles ne sont pas, ou n'étaient pas amies — elles étaient d'excellentes amies. Mais bien que Jane ait toujours été une femme indépendante, pour certaines raisons, elle avait le sentiment de se situer toujours derrière Anne. C'était sûrement dû au style de Anne “l'Anne-ness” qui donnait l'impression que Jane était d'une classe sociale "inférieure". Jane garde en mémoire le fait que quand elle-même était jolie, Anne était superbe. Quand elle était polie, Anne était charmante. Quand elle était vive et sensible, Anne était la grâce.

“Oh oui, je suppose que tu as raison,” gazouille Anne, tirant Jane de ses pensées qui essayait de trouver un moyen pour esquiver le sujet peu plaisant qu'était le père de Anne, Russell.

“Mais dis-moi, Anne, qu'est-ce qui t'amènes ici à New York? Quelque chose ne va pas avec ton mari?” demande Jane avec un sourire aimable.

“Oh, heum, Greg.” Anne est prise au dépourvu. Elle avait oublié l'espace d'un instant qu'entre autres choses, elle et Jane avaient un ex-mari en commun.

“Relaxe,” Jane lui fait un sourire taquin, devinant l'appréhension de Anne à ce sujet. “Tu as de la chance. J'en ai enfin fini avec Greg et ce n'est que la semaine dernière que j'ai appris que j'étais sortie de ta vie.”

Elles se mettent à rire et se sentent de plus en plus à l'aise, se rappelant à quel point chacune appréciait la compagnie de l'autre et les raisons qui avaient fait qu'elles étaient d'excellentes amies.

“Pendant qu'on y est, Anne, je voulais te demander comment allait Kate depuis le décès de sa mère. Comment a-t-elle pris la chose?” demande Jane avec précaution.

“Oh, Kate est en grande forme. Elle a deux enfants magnifiques, Sally et Bronson.”

“Je crois que c'est plutôt Mollie et Brandon,” corrige Jane.

“Bien sûr,” répond Anne, alors qu'elle se dit, même si j'avais vu Kate depuis Thanksgiving, je n'en ai pas le moindre souvenir merci à cette agaçante amnésie. La pauvre doit être probablement folle de joie que cette sorcière soit morte et enterrée. “Bien sûr, la mort de Claudia a été un choc terrible pour chacun de nous,” dit Anne d'une manière rassurante, faisant de son mieux pour apparaître concernée, comme si Claudia signifiait quelque chose pour elle.

“Je ne lui avais pas parlé depuis des années,” continue Jane. “Mais au début de mon mariage avec Greg, elle et moi étions des âmes soeurs — nous avions toutes deux épousé des hommes qui eux étaient mariés à leur métier,” se rappelle Jane en souriant. “C'est juste que je ne m'attendais pas à la voir mourir si jeune… oh la pauvre.”

“Ecoute Jane, tu sais mieux que quiconque qu'on ne peut pas changer le passé — tu ne pourras pas les faire revenir,” dit Anne pour réconforter une Jane stupéfaite. “Ça a été dur pour moi aussi de me remettre de son décès, mais je me réconforte en me remémorant tous les bons moments que j'ai passé avec elle, et en me disant que là où elle est, elle est heureuse,” ajoute Anne, tout en pensant, s'il y a une justice en ce bas monde, alors cette garce de sainte nitouche est en ce moment même en train de brûler en enfer.

Jane sourit légèrement et dit, “Depuis quand t'es-tu autant assagie, Anne?”

“J'ai énormément mûri depuis la dernière fois qu'on s'est vu,” déclare Anne.

“Bien, ça me fait plaisir d'entendre ça.”

“Et c'est pour ça que je suis là, Janie, pour te donner un… coup de main,” dit Anne avec enthousiasme.

“Tu as l'intention de récurer le plancher?!” répond Jane en cherchant à faire de l'esprit. “je payerais cher pour voir ça!”

“Très amusant,” Anne réprimande Jane sur le ton de la plaisanterie. “Non, mais sérieusement, j'ai une petite proposition à te faire.”

“Bien alors, dis-moi ce que tu comptes faire pour m'aider,” répond Jane, qui commence à s'interroger au sujet des intentions d'Anne.

“Regarde autour de toi, je peux affirmer sans me tromper que tu es une femme extrêmement occupée. Je veux dire, non seulement tu diriges cette merveilleuse organisation, qui a déjà son importance sur le plan national et qui est sur le point de devenir une organisation mondiale. Il me semble que n'importe qui serait découragé devant de telles responsabilités.”

“J'en conviens que par moment, ce n'est pas toujours facile.”

“Bien ma chère, c'est pour cette raison que j'aimerais t'aider dans une si noble mission. Ce serait pour moi un honneur de faire office de directrice de la Fondation Mary Frances Sumner sur la côte Ouest,” propose Anne avec conviction et sincérité.

“Oh, Et bien, Anne. Je-je ne sais pas quoi dire,” murmure Jane choquée, essayant désespérément de se sortir de la situation inconfortable dans laquelle elle se trouve.

“Qu'est-ce que tu en penses, Janie? Je veux dire, nous nous connaissons depuis toujours. Tu sais que tu peux me faire confiance pour accomplir ce travail comme il se doit.”

“Oh, Je le sais bien, Anne,” lui assure Jane.

“Alors c'est réglé,” déclare une Anne satisfaite et prête à partir. “Je me mettrais au travail dès mon retour en Californie.”

“Non, Anne, rien n'est réglé,” lance Jane en essayant de ne pas se montrer trop dure. “Je ne pense pas que ce soir la meilleure chose à faire pour toutes les parties concernées.”

“Pourquoi pas?” demande Anne qui tente de se défendre. “Je suis une Winston, rappelle-toi et nous sommes une des plus philanthropiques familles de la côte Est depuis une éternité. Et n'oublions pas non plus que je suis mariée à Greg Sumner, le père de celle à qui la fondation est dédiée.”

“Oui, Je sais, Anne, mais il y une énorme différence entre signer un chèque et contrôler une organisation comme celle-là. Et sans compter que le Conseil d'administration de la Fondation est composé d'un groupe de très distingués hommes d'affaires, bon nombre d'entre eux sont des présidents ou des PDG d'énormes multinationales.”

“Et toi, qu'est-ce que tu en penses?” Anne l'interrompt d'un ton amère.

“Ce que j'en pense,” continue Jane, devenant de plus en plus troublée, “c'est que je ne peux pas appuyer à la direction d'un poste d'une telle importance quelqu'un qui n'a pas la moindre expérience du monde des affaires et dont le passé est aussi… chargé que le tien .”

“De quoi veux-tu parler?” demande Anne, surprise.

“Et bien, pendant que certains considéraient les photos pour lesquelles tu as posé dans ce magazine il y a quelques années comme l'expression d'un art, d'autres ont simplement vu en toi une femme qui exploitait son corps pour de l'argent. Et cet horrible émission de radio que tu animais? Ça s'appelait comment déjà?, 'Pouvons-nous parler'?”

“'Racontez-moi ça,'” répond Anne indignée. “Ça a eu un énorme succès.”

“Pareil pour Howard Stern. Mais nous ne prévoyons pas d'appuyer sa candidature dans une fondation à lui non plus,” répond Jane.

“Oh, ça suffit, Jane Stillman! J'en ai assez de tes idioties! Tu penses que juste parce que tu n'as cessé de jouer les gentilles petites femmes au foyer et que maintenant tu te sers de cette œuvre de charité pour entrer dans les bonnes grâces de quelques personnes influentes, tu peux t'autoriser à oublier tes amies comme ça! Qu'est-ce qui te donne le droit?”

“Ce qui me donne le droit?!” répond Jane qui a le souffle coupé par ce qu'elle vient d'entendre. “Tu fais irruption alors que tu ne m'as jamais passé un coup de fil durant toutes ces années où tu étais Dieu seul sait où pour me demander un siège à la tête de l'organisation à laquelle j'ai dévoué les dix dernières années de ma vie, et pour laquelle tu n'as jamais fait le moindre effort. Mais je constate que rien n'a changé. Anne Winston — ne lève jamais le petit doigt, en revanche quand il s'agit de recevoir une récompense, alors là on peut compter sur elle!”

“Qu'est-ce que c'est supposé signifier?” répond d'un ton hargneux Anne. “Tu sais, certaines personnes seraient reconnaissantes envers un amie qui propose son aide pour accomplir une tâche difficile, mais pas toi! Ce n'est pas grave, d'ailleurs, je m'en fiche. Retournes t'occuper de tes petits projets insignifiants, Janie. J'ai la vie devant moi et j'ai beaucoup mieux à faire que de me soucier des opinions de quelqu'un qui vit avec le passé!”

Sur ce, Anne sort comme une furie du bureau de Jane, la laissant sur place, encore sous le choc. Alors que Anne fulmine en passant devant la secrétaire perplexe, elle voit une pile de rapports annuels de la fondation. Tout en en saisissant un, elle marche jusqu'à un des ascenseurs et disparaît derrière le porte qui se referme.

 

Le Groupe Sumner, dans le nouveau bureau de Jack Ewing :

“Wow, c'est une excellente idée,” marmonne Jack à son bureau alors qu'il est en train de lire une proposition. “Il y a tellement de nobles causes pour l'environnement à la recherche d'un sponsor. Si seulement nous pouvions tous les aider.”

“Euh,” répond Karen qui essaye de continuer à trier des piles de documents sur la table de conférence. Elle met par écrit des notes sur un bloc-notes puis continue à trier.

“J'ai pensé que ça t'intéresserait,” demande Jack, qui se demande pour quelle raison Karen ne prête aucune attention à sa remarque.

“En fait, ça m'intéresse beaucoup,” répond Karen, sur un ton tranchant alors qu'elle laisse tomber les papiers qu'elle tenait dans ses mains et regarde Jack. “Mais comme tu peux le voir, je n'ai pas le temps de m'y intéresser étant donné que tu m'as confié cette tâche ridicule d'éplucher des documents pour ce projet de maisons à bas prix — qui, je l'admets est très important, mais n'a pas le moindre rapport avec l'environnement alors que je croyais que c'était pour ça qu'on m'avait engagé. Donc, si tu veux discuter avec moi des propositions qui concernent l'environnement, Tu n'as qu'à confier cette lourde tâche au département de recherche qui est plus habilité que moi et me laisser faire ce pourquoi je suis payée. Ou alors, si tu n'es pas intéressé plus que ça par ce que je pense de l'environnement, fais-le moi savoir et je ferais les démarches nécessaires pour faire annuler mon contrat.”

“Tu as fini?” demande Jack.

“Je crois,” répond Karen.

“OK. Mettons les choses au clair : Je n'ai jamais réclamé le projet Peterson, on me l'a confié. De toute façon je ne sais pas ce qu'un consultant chargé du problème de l'environnement est supposé faire — je l'apprend au fur et à mesure — c'est pour ça que quand on nous a donné ce travail, je ne voyais aucune raison pour nous de refuser,” explique Jack.

“NOUS?” Karen rit. “Ce n'est pas toi qui as attrapé une crampe à la main en prenant des notes sur toutes ces propriétés.”

“C'est donc ça qui t'ennuie?” dit Jack surpris.

“Oui, c'est ça qui m'ennuie. Si tu as besoin d'une assistante, demande à Jill. Si en revanche c'est d'une coéquipière dont tu as besoin, alors agit comme tel.”

“C'est entendu. Mais ça marche dans les deux sens, OK? Si tu en as marre de moi, dis-le-moi. Empêche-moi de marcher dans un autre champ de mines,” demande Jack.

“Entendu. Désolée d'avoir été aussi brusque avec toi,” répond Karen.

“Et désolé de m'être conduit comme ton patron et non comme ton coéquipier. Maintenant, est-ce qu'on peut continuer?” demande Jack, qui relève ses manches assis à la table de conférence.

“D'accord,” dit Karen en lui tendant une pile de documents.

 

Environ une heure plus tard :

“…et alors je lui ai dit, 'Très bien, mais à ce prix-là, je veux les chiens, le traîneau et votre parka!'” dit Jack qui rit à gorge déployée alors qu'il finit de raconter son histoire et que Karen éclate de rire.

“Bien, je constate que l'argent destiné à ton salaire n'est pas dépensé inutilement, Karen.” dit Abby alors qu'elle penche la tête vers eux depuis le bureau contigu. “En vous voyant rire de la sorte, je présume que la recherche Peterson est terminée?”

“Abby, laisse-moi te dire ce que tu peux faire avec—” commence Karen.

“TOUTES les grandes terres que nous sommes entrain de dresser l'inventaire! Tu auras les rapports complets cet après-midi, mon amour,” interrompt Jack, lançant à Karen un regard d'avertissement.

“Je savais que je pouvais compter sur toi, Jack,” répond Abby. “Tu es sûr que tu auras le temps cet après-midi? Nous avons une réunion du conseil d'administration dans cinq minutes.”

“Bon sang, j'avais oublié,” répond Jack qui se lève et remonte ses manches. “Karen, je suis vraiment désolé… “

“Ce n'est rien, Jack. Je finirai sans toi,” lui assure Karen.

“D'accord, je te remercie,” Jack lui fait un signe de la tête alors qu'il suit dans le couloir. “Bye.”

“Alors maintenant,” dit Abby alors qu'elle et Jack marchent en direction de la salle de conférence. “Karen te fait faire son boulot?”

“Karen et moi travaillons ensemble. Elle ne travaille pas pour moi,” répond Jack.

“Tu as encore beaucoup à apprendre, mon chéri. Si tu veux nous donner les moyens de conduire cette compagnie dans le nouveau millénium, tu devras te mettre à penser un peu plus comme un directeur et un peu moins comme un chic type,” lui dit Abby.

“Mais qui t'as dit que nous allions diriger la compagnie? Greg ne semble pas avoir l'intention de laisser sa place à qui que ce soit.”

“Mais peut-être qu'il pourrait le faire. Je n'admets pas le fait qu'il ait totalement ignoré mon idée de faire affaire avec Better Buy à cause d'une vieille vendetta que son père a eu avec Chuck Schulman. Greg n'est pas le seul à avoir des intérêts dans le groupe, alors pourquoi serait-il le seul à prendre des décisions?”

“Oui Oui,” répond Jack poliment.

“Il est grand temps qu'on discute de la manière de mener les choses à bien. Tout ne peut pas toujours commencer et finir avec Greg. Il faudrait commencer à changer certaines choses ici,” dit Abby sèchement alors qu'ils atteignent la salle de conférence. Ils ouvrent la porte et rentrent dans la salle où l'équipe de direction est déjà installée.

“Jackson, Morticia. Asseyez-vous,” dit Greg alors qu'ils entrent dans la salle. “Maintenant que tout le monde est là, commençons si personne n'a de problèmes à soulever… “

“J'ai un problème à soulever,” répond Abby alors que tous les regards se tournent vers elle.

“Si ça concerne encore Lucy Ewing, il va falloir que tu te fasses une raison. Il n'a rien que nous puissions faire à son sujet,” dit Greg impatient.

“Non, ça n'a rien à voir avec Lucy. C'est au sujet de ce dont nous étions en train de parler avant qu'elle nous interrompe hier soir : ton inflexibilité avec les supermarchés Better Buy,” répond Abby.

“La discussion est close. Schulman est de LEUR bord, donc ils ne monteront pas A bord,” répond Greg, en regardant Mort. “C'était un jeu de mot, Mortsky, vous êtes supposé rire maintenant.”

“Oh c'était très drôle, monsieur,” Mort émet un gloussement.

“Ça ne me convient pas,” continue Abby, défiant Greg qui la fusille du regard. “Nous avons tous des parts et des intérêts dans cette compagnie. Pourquoi gâcher notre énergie à organiser des réunions si c'est toi qui décide de tout?”

“Parce que c'est le grand et puissant magicien d'Oz qui prend les décisions et c'est comme ça, un point c'est tout. Celui qui n'approuve pas les règles de la ville d'Emerald peut toujours faire claquer ses pantoufles rouges et retourner au Kansas.”
“Greg, Tu es un homme d'affaires brillant et doté d'une grande intelligence, personne ne dira le contraire,” dit Abby, d'une voix douce. “Mais même les meilleurs médecins demandent un second diagnostic. Laisse-moi te donner une autre vision des choses. Je veux proposer une motion stipulant que tes décisions pourront être annulées par un vote à la majorité des membres de cette équipe de direction.”

Le silence règne alors que Greg et Abby continuent de s'affronter. Jack admire la manière dont sa femme tient tête à l'imposant Greg Sumner.

“Visiblement c'est une chose à laquelle tu as mûrement réfléchi, Blondie,” dit Greg après un autre instant de silence. “Je suis disposé à jouer avec ta petite motion mais seulement à une condition. Que tous les membres du conseil réunis ici soient d'accord.”

“Alors on n'a qu'à voter,” répond Abby sans faire de détour. “Que tous ceux qui sont en faveur?”

Sa main se lève instantanément . Elle regarde autour d'elle ainsi que Greg, ses yeux affrontant tous ceux qui seraient prêts à lever leur main. Jack, sceptique regarde Abby puis lève la main progressivement. Lydia, hésitante, lève également la main. Tim Murphy lève la main avec assurance alors que les autre membres lèvent doucement la main les uns après les autres, même Mort et Bob, qui évitent le regard de Greg.

“Oh. Je dois être en train de ressentir ce qu'a ressenti le Capitaine Bligh,” dit Greg surpris en regardant Tim Murphy. “Et toi, Brutus?”

“En fait, Greg, j'ai voté en faveur de la motion car du point de vue légal, c'est dans votre intérêt. Les choses étant ce qu'elles sont, c'est vous qui prenez la décision finale pour le Groupe Sumner. Ce qui vous place dans une position de responsabilité personnelle envers toutes les personnes impliquées, ce qui ne doit pas être évident pour vous,” explique Tim sans avoir l'air de rien.

“Et bien, je devine que nous devons envisager les choses d'une nouvelle manière. Peu importe. Je m'y prendrai autrement désormais,” répond Greg en se tournant vers Abby qui sourit, savourant son triomphe. “Mais la règle prend effet à partir de MAINTENANT. Toutes les décisions précédentes restent valable — et cela inclut Better Buy.”

 

Et Maintenant...

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