Olivia émet un sourire de contentement alors que l'eau chaude du robinet de la douche atteint son visage. Son sourire s'élargit lorsqu'elle sent les bras puissants de son mari entourer sa taille.

“Tu t'es levée tôt, mon bébé,” murmure Harold en l'embrassant derrière le cou.

“Il faut que je fasse des emplettes. Pendant ces derniers mois, tu as seulement réussi à acheter un lit, un canapé et une télévision.” Elle rit à gorge déployée alors qu'il ouvre accidentellement la porte de la douche en se retournant pour l'embrasser passionnément.

Harold fronce les sourcils d'un air taquin. “Hé, c'est toi qui as insisté pour que je ne bouge pas d'ici afin qu'on ne puisse pas me voir en ville.”

“Ça ne sera plus très long. Tout va pour le mieux au Groupe Sumner. J'ai réussi hier à jeter un coup d'œil discrètement dans les fichiers de ma mère et j'ai mis la main sur un document qui finira par ouvrir les yeux à Brian au sujet de son côté manipulateur. Quand je le lui aurais montré, il nous suppliera de le laisser nous aider. Il est grand temps que mon petit frère modèle commence à marcher sur le bon trottoir.”

Il sursaute quand, à côté de lui, les couvertures se retournent, interrompant ses pensées de culpabilité.

“Je ne voulais pas te faire peur.” Kate sourit et embrasse son mari. “La nuit dernière, c'était formidable.” Elle s'arrête pour réfléchir puis continue, “Je me suis sentie… perdue dernièrement, et j'avais l'impression que quelque chose t'éloignait. Brian, je veux que notre famille soit solide et unie. Et c'est pourquoi… je suis prête à parler à Gary et à Val au sujet de l'adoption de Mollie.”

Brian pousse un cri de joie et fait un bond hors du lit. “Je dois filer, chérie. Je suis désolé. Harvey a organisé une partie de raquettes pour moi et lui et plusieurs clients potentiels pour ce matin et je ne peux pas me permettre d'arriver en retard.”

“Oh,” répond Kate désappointée, “Je pensais qu'on aurait pu passer du temps seuls tous les deux aujourd'hui. Ta mère et Jack veulent emmener les enfants au zoo aujourd'hui.”

“Comment se fait-il que Brian soit si pressé un samedi matin?” se demande Val, tendant à Mack sa valise alors qu'elle regarde la Lexus du jeune homme quitter à toutes bombes le cul-de-sac.

Mack hausse les épaules. “Ecoute, Val, je sais que ça représente beaucoup pour Julie que nous venions bien que nous ayons été avertis à la dernière minute.”

“Je n'arrive toujours pas à croire qu'il nous a quitté,” elle soupire alors qu'elle s'installe sur le siège passager de la Jeep de Mack. “Je pensais que ton coup de fil de la nuit dernière faisait partie du cauchemar que j'étais en train de faire. La dernière fois que je lui ai parlé, il disait que le traitement fonctionnait.”

“Oui,” répond Mack avec aigreur, “Tout le monde croit que le SIDA est fini. Je n'avais PAS besoin que Frank meurt pour me rappeler que le SIDA ne se guérit pas.” Il s'installe derrière le volant, cligne des yeux pour retenir ses larmes et rejoint la route. Les deux amis entament un voyage dans le plus grand silence en direction de l'aéroport.