Dans la soirée, dans le jardin situé derrière les maisons Cunningham/Ewing :

“Laquelle des ces pièces est un tube Venturi?” Jack regarde avec perplexité un manuel d’assemblage. Des pièces de ce qui était peut-être un jour un énorme grill fonctionnant au gaz sont éparpillés sur le patio.

“Dis-moi - je pensais que tu étais Monsieur le Directeur Réparateur,” gronde Brian, étudiant la photo sur l'emballage.

“La vraie question est, comment diable tous les deux ont-ils pu croire qu'ils réussiraient à installer ce grill en une heure?” murmure Kate à Paige alors qu'elle les observe de loin.

“Peut-être que l'on pourrait déplacer le barbecue chez Karen et Mack,” suggère Paige.

“Il n'en est pas question, même si nous devons faire cuire le poulet à l'intérieur. C'est toujours Karen qui organise ce genre de réunion, et avec Mack qui s'est absenté… et bien, c'est au tour de Brian et de moi de recevoir. C'est une des choses sur lesquelles on s'est mis d'accord ces derniers jours.

“Et bien, tu as réalisé un chouette travail en peu de temps,” reconnaît Paige, regardant les lanternes de papiers accrochées autour de la piscine et les bougies sur les tables recouvertes de tissus. “Tu es parvenue d'une façon où d'une autre à faire de ce château un endroit accueillant. Où es la Reine Mère, au fait?”

“Tu ne vas pas commencer avec Abby, tu avais promis! Je suis suffisamment anxieuse au sujet de sa réaction pour avoir organisé ici ce barbecue en plein air. En fait, je suis surprise que TU aies choisi de rester dans les parages.”

“Et rater son expression?” Paige, qui sent la tension de son amie l'entoure de son bras. “Oh, relax, Katie, je ne faisais que plaisanter. C'est TA maison; tu peux faire ce que tu veux. En ce qui me concerne, j'ai tiré ma révérence : je n'ai plus la moindre envie de retourner au Groupe Sumner et je me fiche pas mal de ce que pensent Abby — ou même Greg. Je me sens comme une débutante à sa soirée d'initiation!”

Cette image crée un fou rire chez Kate en dépit de ses inquiétudes. “Abby a placé Jack à son bureau, de cette façon, elle peut se débarrasser de son stress. J'ai le sentiment qu'elle n'est pas de la meilleure humeur qui soit. Aussi cela ne me fait rien qu'elle soit là. Tout ce que je veux, c'est que chacun de nous passe une bonne soirée.”

“Et c'est ce que nous allons faire, grâce à cette jolie table que tu as préparée,” Karen arrive à grand pas derrière elles, transportant un large saladier de purée de pommes de terre et un sac de provision sur le bras. “J'espère seulement qu'il ne fera pas trop froid pour manger dehors. Où est-ce que je peux poser ça?”

“Oh, cela ne posera pas problème. Ces monstruosités disposées tout autour du patio sont des lampes chauffantes à gaz!” explique Kate en roulant les yeux alors qu'elle s'avance vers la grande table drapée d'une nappe à carreaux, où Gary et Ava sont en train d'installer les boissons sans alcool et les paquets de chips qu'ils ont apportés. Karen les rejoint et Gary la présente à Ava. Pendant ce temps, Meg a déjà rejoint Bobby de l'autre côté de la piscine. Betsy, la tête entre ses mains, observe Brian qui se bat avec le grill alors que Lilimae fait son possible pour garder Mollie et Brandon éloignés du Jacuzzi.

La porte de la cuisine s'ouvre et Janice apparaît, apportant un gâteau. “Voilà le dessert!” annonce-t-elle. Maintenant on peut manger.”

“Merci, Janice,” dit Kate. “On va mettre ça sur la table là-bas.”

“D'accord, je vois,” répond Janice, en regardant vers Ava, qui sourit et discute avec Karen et Gary. Oui! J'espérais qu'elle change d'avis au sujet de ce soir! “Ne t'inquiète pas, je vais me débrouiller toute seule.”

“Paige! Brian a oublié de remplir la glacière,” s'écrie Kate alors qu'elle observe Janice poser le gâteau sur la table. “Ça ne te dérange pas de passer au magasin du coin et me rapporter quelques sacs de glace?”

“Non, bien sûr que non,” répond Paige, en franchissant les portes françaises qui conduisent à l'intérieur de la maison. “Je reviens tout de suite.”

“La voie est libre,” dit Kate alors qu'elle retourne vers le buffet. “De quoi est-ce que ça a l'air?”

Janice ouvre la boite pour lui montrer le gâteau. Le décor se compose d'un petit cercle de maisons au centre duquel est inscrit : “BIENVENUE DANS LE VOISINAGE PAIGE” en lettres glacées.

“Parfait! Elle va être surprise,” s'exclame Karen.

“J'avais l'intention d'aller à la pâtisserie pour faire ajouter votre nom à vous aussi Ava, mais ils n'ont pas eu le temps,” dit Kate désolée.

“Oh, s'il vous plait ne vous inquiétez pas pour ça,” répond Ava. “Vous m'avez déjà tous fait sentir que j'étais la bienvenue.”

“Nous venons à peine de commencer,” Janice rit. Elle prend Ava par le bras et la conduit au bout du jardin fleuri.

“C'est étrange; Je ne m'en étais jamais rendu compte avant,” dit Karen alors que les deux femmes ne les entendent pas. “Voir Janice et Ava ensemble…”

“Euh?… Tu ne penses pas ce que je pense, n'est-ce pas?” Gary jette un œil subrepticement vers les deux femmes.

“Tu as remarque toi aussi? Il y a une ressemblance évidente. Sous cette lumière, J'aurais juré voir Sandy assise là-bas avec Janice. Est-ce que ce ne serait pas formidable, ces deux-là ensemble? Peut-être que si je…”

Gary pouffe de rire, attirant l'attention des deux jeunes femmes. Il leur fait un signe de la tête et se retourne vers Karen, parlant à voix basse. “Tu ne sais même pas si Ava peut-être, euh, réceptive. Pourquoi ne laisses-tu pas les choses se faire d'elle-même?”

“C'est juste que c'est dans ma nature de mettre les choses en ordre, qu'il s'agisse des gens — ou des parcs. Qu'est-ce qui peut bien retenir Abby…?”

Betsy rejoint Brian et Jack. Elle saisit le mode d'emploi du grill, qui a été abandonné quelques minutes plus tôt et commence à le lire attentivement. Lentement, elle commence à assembler les pièces du grill ensemble tandis que les deux hommes sont en plein débat. “Ici, cette pièce là va ici,” annonce Betsy. “Tout ce que vous devez, faire c'est les assembler.”

Jack et Brian regardent avec surprise la manière dont Betsy a progressé. “Ce n'est pas le bon tournebroche,” déclare Jack, inspectant les pièces que Betsy a assemblées. “J'ai rangé le bon dans le garage. Je vais le chercher.”

“Bon travail,” dit Brian en souriant. Betsy sent son cœur battre la chamade alors qu'elle regarde vers lui. Il se rapproche d'elle. “Écoutes, j'ai besoin que tu me rendes un service.”

Tout ce que tu veux! Elle voudrait dire, mais Brian continue avant qu'elle arrive à calmer ses nerfs “Ma mère et Jack se sont occupés des enfants aujourd'hui mais étant donné les résultats presque catastrophiques que ça a donné au zoo... Kate a besoin de plus de temps libre pour elle, et avec tout le travail que me donne le Groupe, c'est dur pour moi de l'aider à s'occuper des enfants. Je crois que tu es la seule autre personne à qui je ferais confiance pour les surveiller. Est-ce que tu pourrais m'aider ici, et peut-être deux où trois fois par semaines, en rentrant de l'école, passer du temps avec eux?”

Betsy hésite. Elle regarde Mollie qui joue avec Lilimae vers le Jacuzzi, puis se retourne vers Brian, qui lui sourit pour l'encourager. “Bien sûr,” elle lui sourit, “je serais heureuse de t'aider.”

“Formidable! Merci, Bets, j'apprécie vraiment.” Il se relève alors que Jack est de retour avec le tournebroche.

“Est-ce que les hommes de la famille ont fait des progrès?” demande Kate en s'approchant vers eux. Brian lui sourit avec prudence.

“Je pense que nous allons atteindre un tournant,” dit Jack avec optimisme.

“Nous verrons,” glousse Kate, en mettant son bras sur l'épaule de Betsy. “Je te parie 20$ que les filles devront revenir ici pour les aider.”

“Je pense que Brian peut s'en occuper,” dit Betsy sur un ton glacial en se dégageant du bras de Kate qui la regarde curieusement tandis que Brian lui sourit.

Une heure plus tard, Brian est enfin prêt à allumer le grill. “Ouais! Ça fonctionne!” dit-il en donnant à Jack une tape dans la main - un peu maladroite mais marquant définitivement le début du dégel de la relation froide qu'il entretenait jusqu'à présent avec son beau-père. Il se tourne ensuite vers Betsy et lui donne une petite tape dans le dos. “Merci encore, Bets, pour tout.” Betsy sourit, et fait signe à Meg, qui lui fait un geste signifiant “Honte à toi” et que personne ne remarque à part Betsy. Betsy fait rouler ses yeux.

“Tu peux apporter le poulet,” dit Jack à Kate. “Je suis affamé!”

Les invités qui fourmillent dans la cour applaudissent à l'entente de la nouvelle. À proximité du Jacuzzi, Mollie est en train d'éclabousser Lilimae quand un visage entouré de boucles blondes apparaît soudainement derrière la clôture séparant la maison de Paige et celle des Cunningham. “Joli jardin mes chéris!” Lilimae a le souffle coupé.

“Bonjour Madame Winston,” Mollie fait signe à Anne pour la saluer.

“Je suis à la recherche de Paige. …Pouah,” elle renifle, balayant la cour du regard et ma maison qui se dessine derrière. “Nouveau riche.”

“Je crois que c'est du poulet Cajun que vous êtes en train de sentir,” répond Lilimae, reprenant sa respiration. “Vous m'avez fait sursauter au point de prendre 10 ans en une seconde et c'est probablement moins que ce qui me reste à vivre!”

“Je vous connais?” demande Anne derrière la clôture.

“Je vous connais?”

“Je ne me suis pas montrée mal élevée, ma chère.” Anne se donne une petite tape sur le front. “Amnésie.”

Lilimae se redresse et se donne elle aussi une petite tape sur le front en guise de réponse. “Alzheimer frappe encore! En fait, je suis Lilimae Clements.”

“Anne Winston,” dit Anne avec désinvolture en détournant le regard. “J'ai besoin de parler à ma fille. Vous connaissez Paige?”

“Si je connais Paige! Je ne l'ai pas vue depuis un moment mais elle sera de retour d'une minute à l'autre, j'en suis sûre. C'est une fille très occupée. Vous saviez qu'elle travaillait sur MON projet de logement à bas prix?”

“Oh, je comprends maintenant. Comme c'est charmant, une fête pour les sans-abri. Je n'en parle pas beaucoup, mais…” murmure Anne à elle-même, “J'ai été moi-même dans le pétrin.”

“Et bien, je ne changerai sûrement pas de projet! Je suis heureuse comme je suis,” rétorque Lilimae en s'approchant. “Je veux dire par-là que la construction qu'entreprend mon beau-fils, c'était mon idée.”

“Je ne voulais pas vous blesser,” dit Anne, devenant de plus en plus impatiente . “Alors dites-moi, cette petite fête, c'est pour quelle occasion?”

“Et bien, c'est une surprise-partie pour Paige — mais elle ne le sait pas encore.”

“Vraiment? J'ai du manquer mon invitation. Dites-moi, qui est cet Apollon qui tient le bar?”

“C'est Jack Ewing. Le mari de Abby.”

“J'avais entendu qu'elle s'était remariée. Elle est là, aussi?”

“Pas encore. Bien, si vous me le demandez, elle devra plutôt empêcher la maison de prendre feu ou que cet homme glisse à travers ses petits mains chaudes.”

“Je n'ai rien demandé, mais vous avez piqué ma curiosité.” Anne regarde Jack attentivement.

“Pourquoi ne venez-vous pas de ce côté? J'aimerai bien avoir une conversation entre adultes,” demande Lilimae en lui faisant signe de la rejoindre.

“C'est peut-être ce que je vais faire, mais je vais passer par la porte d'entrée,” répond Anne en disparaissant de sa vue.

Au même moment, Karen est dans la cuisine et compte pièce par pièce les ustensiles quand Olivia qui arrive de la salle à manger pénètre dans la pièce. “Oh, est-ce qu'il y a une fête ici?” dit-elle, surprise, observant le rassemblement.

“Bonjour Olivia,” dit Karen en la prenant dans ses bras.

“Je ne voulais pas m'incruster,” répond Olivia, en balayant du regard la cour derrière l'épaule de Karen.

“Tu veux rire! C'est juste un petit dîner de fortune — Sarah!” Karen défait son étreinte quand elle remarque la jeune adolescente derrière la porte. Timidement, Sarah lève les yeux et sourit quand elle reconnaît Karen.

“Oh oui, elle montait la côte quand je suis passée devant elle en voiture, alors je l'ai déposée,” explique Olivia. “je crois que vous vous connaissez toutes les deux? Je ne voudrais pas avoir sur la conscience la présence d'une deuxième trouble-fête.”

“Vous êtes TOUTES LES DEUX les bienvenues,” répond Karen, se demandant pourquoi elle doit toujours répéter deux fois à sa nièce qu'elle est invitée.

“Est-ce que Val est ici?” demande Sarah.

“Oh, chérie, Je suis désolée, je ne t'ai pas appelée. Val a eu un imprévu, elle a du se rendre à un enterrement à Chicago.”

“Peut-être que je peux revenir plus tard.” Sarah regarde autour d'elle, nerveuse.

“Merci pour l'invitation — je suis sûre que l'on va se marrer,” Olivia sourit. “Je suis venue par ce qu'il y a quelque chose dont il faut que je discute avec mon frère… Oh, je le vois…” Elle repart en coup de vent.

“Tu es ici avec des amis, Sarah,” dit Karen pour la rassurer alors que Lilimae qui est sur le point d'entrer croise Olivia sur le pas de la porte.

“Oui et c'est agréable de te revoir, ma chérie,” s'écrie Lilimae. “je sais que ma fille me tuerait si je ne te témoignais pas l'hospitalité du Sud à laquelle tu es habituée.”

“Je-je suis désolée, Madame Clements, je ne comprends pas ce que vous voulez dire.”

“On ne peut pas tromper une fille. Je sais reconnaître l'accent du Tennessee quand je l'entends.”

“Mais je ne suis jamais allée dans le Tennessee,” dit Sarah, confuse, se retournant vers Karen qui lui fait signe que tout va bien.

“Lilimae raconte de magnifiques histoires au sujet de sa carrière à Nashville. Quelquefois cela semble si réel nous avons TOUS l'impression d'y être,” dit Karen avec tact.

“Je sais ce que tu penses, Karen Mackenzie, et j'AI pris mes médicaments,” Lilimae rit, prenant Sarah et l'emmenant dehors. “Nous allons t'installer à la table des jeunes. Tu connais mon charmant petit-fils?”

Karen fronce les sourcils et est sur le point de la suivre quand Anne entre dans la pièce. “Bonjour, Karen,” dit la femme blonde. "Je suis à la recherche de Paige.”

“Oh, heum, Anne. C'est gentil de votre part de vous joindre à nous,” Karen tente de lui faire un accueil gracieux. “Paige et Kate sont en haut, elles essayent de mettre le bébé au lit.”

“Benson?”

“Brandon,” dit Karen en secouant la tête.

“Très bien.” Anne se laisse tomber dans une des chaises de la cuisine. “Je vais attendre.”

“Bien, d'accord… je suis surprise de vous voir. Je sais que les barbecues au cul-de-sac ne sont pas exactement votre tasse de thé. Si vous voulez je peux dire à Paige de se dépêcher…”

“Au contraire, ce serait un plaisir de rester. Je suis la mère de l'invitée d'honneur, n'est-ce pas?” Anne grignote une branche de céleri qu'elle vient de prendre sur le plateau à légumes sur la table.

Environ une demi-heure plus tard, le dîner est sur le point de commencer et tout le monde est arrivé — tout le monde sauf Abby, qui n'est toujours pas rentrée de son bureau.

“Jolie piaule, Cunningham,” Harvey taquine Brian. “je pensais que tu avais un BOULOT tranquille, mais maintenant que je vois ça, je me demande, 'Pourquoi quitte-il toujours la MAISON?'”

“Il faut bien que quelqu'un paye les factures d'électricité.” Olivia marche d'un pas nonchalant, s'inclinant devant la brillante et lumineuse étendue de glace.

“Maman ne vient pas à la rescousse dans ces cas-là?” Harvey ricane en engloutissant sa bière.

“Laisse ma mère tranquille — toi aussi, Frangine,” Brian fait un clin d'œil. “Elle a eu une journée difficile.”

“Oui, je suis sûre que ce pique-nique au zoo avec ses petits- enfants - désolé, ses HERITIERS – a du être un vrai changement de rythme,” Olivia fait un petit sourire narquois. “Donc MAINTENANT est-ce que tu aurais une minute à m'accorder?”

“Nous étions sur le point de manger. Ça ne peut pas attendre après le dîner?”

“Oh, oublie ça, Brian. J'ai d'autres projets pour la soirée. Je te verrais demain .” Olivia s'en va irritée. Alors qu'elle passe devant Paige et Anne, Olivia fusille Paige du regard.

“…Tu n'espères pas me faire croire que tu vas rester assise et laisser cette vipère de Abby prendre ce qui devrait te revenir?” Anne chuchote instamment. “Écoutes moi , ma chérie. C'est peut-être ta dernière opportunité de retourner au sommet du Groupe Sumner.”

“Je te l'ai dit, mon intérêt pour le Groupe fait partie de mon passé,” répond Paige faisant de son mieux pour ne pas hausser le ton.

“Et ton intérêt pour Greg? Je suis hors du coup, Paige, ce qui, je sais, te fait plaisir mais je ne peux pas imaginer que tu vas rester assise et laisser Lucy Ewing se frayer un chemin sur ton territoire.”

“Qu'est-ce que tu veux dire par là?”

“Rendez-vous au ranch tard le soir? Greg en robe de chambre au moment où Lucy s'en va? Toi et moi savons toutes les deux après quel genre d'activité il enfile cette horrible robe de chambre, et ce n'est pas pour des analyses financières.”

“OK, arrête ça, maman. Ce n'est ni l'endroit, ni le moment…” dit Paige sur un ton emphatique, mais Anne remarque avec triomphe un changement dans la voix de sa fille.

“…ça me semble être un endroit magnifique,” dit Janice à Gary et Karen après les avoir entendus se remémorer leur journée à Point Lotus. “Dites, Ava, peut être qu'une de ces jours on pourrait faire une excursion dans cette réserve naturelle?”

“'Faire une excursion?' C'est la meilleure invitation que j'ai eue depuis des siècles,” plaisante Ava.

“Je ne sais pas si je dois vous suggérer une visite maintenant,” dit Karen. “Quelque chose d'étrange est en train de se passer là-bas.”

Janice boit une petite gorgée de son verre de vin “Vraiment? Je suis intriguée.”

Bobby passe devant eux les mains remplies de chips. “Arrête de grignoter, fiston. On va bientôt passer à table,” dit Gary, alors que l'espièglerie se lit sur le visage de son fils.

“Mais papa, je suis un grand garçon!” Bobby ricane et se dégage d'un mouvement du corps et apporte un soda à Meg qui est assise à côté de Sarah.

“Tu es sûre que tu ne veux rien d'autre à boire, Sarah?” demande Bobby.

“Merci, ça ira, 'grand garçon.'” Sarah replace ses cheveux derrière son épaule. “J'ai entendu ce que tu as dit.”

“C'était juste une plaisanterie entre nous. Mon père me soupçonne d'avoir une planque sous mon lit.”

“Une 'planque'?” Sarah regarde d'un air dubitatif son gobelet en plastique.

“Il veut dire de la NOURRITURE,” Meg répond pour lui en lui donnant un petit coup dans le bras. “Snickers, Cheez Doodles, Ho-Ho's…

“Je vois.” Sarah regarde Bobby, amusée alors qu'il fourre des chips dans sa bouche.

Un peu embarrassée par ses manières, Meg change de sujet. “En quelle classe es-tu, Sarah?”

“Je ne suis plus à l'école,” répond Sarah, son sourire disparaissant.

“Déjà? Est-ce que tu faisais partie des programmes d'honneur ou de quelque chose de ce genre?”

“Ça sent la bière,” annonce Bobby avant que Sarah n'ait la chance de dire quoique ce soit.

“C'est ça que tu es en train de boire?” lui demande Meg.

“Pas la peine d'en faire toute une histoire.” Sarah se penche en arrière sur sa chaise. “Je suis assez grande pour prendre une bière quand j'en veux une.”

Bobby regarde nerveusement son père de l'autre côté de la cour. “Comment tu arrives à faire ça sans que personne ne voit rien?”

“Sarah, boire de l'alcool sans en avoir l'âge, c'est mal,” dit Meg sur un ton solennel. “Notre TRISTE chapitre à l'école—”

“Hé, les enfants, je n'ai pas besoin d'une leçon. TRISTE, FOU — et mal aussi.” Sarah boit une autre gorgée de son gobelet. “Je te croyais cool, Bob.”

“Et bien… je le suis,” répond Bobby. “Je pense que nous pouvons tous nous comporter comme des adultes à ce sujet. N'est-ce pas, Meg?”

“Bien sûr! Pourquoi ne pas me passer un coup de fil quand tu auras grandi", claque Meg, puis elle pousse son soda d'un geste violent et s'éloigne d'un pas lourd.

“Qu'est-ce qu'elle est sensible, tu ne trouves pas?” Sarah promène ses doigts sur l'inscription de football américain de la veste de Bobby. “Je-je ne voulais pas causer de problèmes entre vous. Dis-moi… tu joues au football américain?

“En quelque sorte. Le médecin m'a mis sur la touche pour cette saison parce que j'ai été blessé durant l'explosion de la bombe,” répond Bobby en suivant Meg du regard le long du patio. Karen se fraye un chemin alors qu'elle avance vers la plate-forme en dalles qui se trouve devant le barbecue.

“Pourrais-je avoir l'attention de tous, s'il vous plaît,” demande Karen. Un silence se fait dans l'assemblée, et elle continue. “Avant de commencer à dîner, j'aimerais proposer un toast : Aux bons amis, présents et passés—ceux qui sont avec nous ceux soir, et en particulier ceux qui ne le sont pas.”

Chacun fait un signe de la tête et trinque. “Ecoutez, écoute,” dit Gary, levant son verre avant de boire une gorgée.

“Oh, non. Qu'est-ce qui se passe encore?” dit une voix derrière lui.

“Abby!” Gary se retourne et affiche un sourire jusqu'aux oreilles “Nous avions presque commencé à dîner sans toi.”

“Et vous pouvez,” répond Abby sur un ton revêche. “Je pense que je prendrais une assiette dans ma chambre. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser—”

“Pas si vite. Karen et moi avons fait une promenade absolument PAS touristique aujourd'hui à la Marina de Point Lotus. Tu te rappelles de Point Lotus, n'est-ce pas? La conservation parfaite de la nature — c'est bien ça, jusqu'à ce que quelqu'un saccage notre généreux présent. Tu n'es au courant de rien à ce sujet, n'est-ce pas?”

“Gary, ça a été une longue, longue journée, et un primate a déjà marqué son territoire sur moi—”

-Jack observe sa femme et s'approche. “Hé, chérie, je commençais à me faire du souci…” il tente d'embrasser Abby mais elle le repousse.

Voyant la tension qui s'accentue, Lilimae glousse de délectation, donnant à Anne un petit coup de coude. “Oh, vous ne voulez pas manquer ça. La chatte est partie, mais elle va avaler cette souris ici et maintenant."

“…j'aimerai remercier Brian et Kate pour avoir accepté d'organiser cette fête à la dernière minute,” Karen continue. “Oh, et bien sûr Jack et Abby — je vois que Abby nous a rejoint juste à temps!” Tous les yeux se tournent vers le couple alors que Karen fait son annonce. Abby se force à sourire, Jack hoche la tête d'un air penaud et Lilimae commence à applaudir. En réponse, Harvey commence à applaudir à son tour puis s'arrête, perplexe devant le manque d'enthousiasme des autres invités.

“Tee-tee Ab-Ab, Tee-tee Ab-Ab!” La voix de Brandon se fait entendre à travers la cour alors qu'il franchit la porte de la cuisine d'un pas hésitant et en pyjama. Jack se précipite pour prendre le petit garçon dans ses bras.

“Qu'est-ce qu'il dit?” se demande Kate, alors que Mollie est prise d'un éclate de rire.

“Une dernière chose avant que nous mangions : j'ai un petite surprise,” ajoute Karen. “Brian, voudrais-tu venir par ici?” Brian s'avance et Karen lui tend un sac. “Pour avoir prouvé ton honneur alors que Mack a du se rendre à l'extérieur de la ville, nous aimerions t'offrir ce gage de notre appréciabilité. Brian éclate de rire quand il découvre un nouveau tablier “Embrassez le cuisinier” et cette fois, les voisins applaudissent de bon coeur. À la surprise de Paige, même Anne commence à ricaner et ses applaudissements rejoignent ceux des autres invités.

“J'appellerai l'agent immobilier au sujet de la maison de Malibu dès lundi matin,” souffle Abby à Jack alors que Brandon lui tire les cheveux.

 

Quelques jours plus tard, à l'extérieur d'un bureau de poste situé à Santa Barbara :

"COMBIEN DE TEMPS VA-T-ELLE VOUS AUTORISER A VOUS FAIRE DE L'ARGENT EN SA MEMOIRE AVANT QUE LA VERITÉ NE SOIT DITE ?"

Anne frissonne en lisant la note. Elle avait donné 25$ à un sans-abri qui se trouvait dans le parc pour écrire ce qu'elle lui dictait. Maintenant, elle regarde les photos de Kate — dont celle prise devant la tombe — avant de les joindre à la note dans une enveloppe marron sur laquelle le sans-abri a écrit “Jane Sumner, Fondation Mary Frances Sumner” dans les mêmes lettres capitales rouges. Anne poste l'enveloppe dans la boite aux lettres qui se trouve en dehors du bureau de poste et retire les gants qu'elle avait enfilé pour éviter de laisser apparaître ses empreintes digitales. Alors qu'elle rejoint sa Mercedes lavande garée de l'autre côté de la rue, ses pensées s'accélèrent.

Bon, la note et les photos partiront dans le courrier de demain et arriveront au bureau de Jane probablement d'ici vendredi. Elle est partie hier pour aller rendre visite à sa mère sur la Riviera et sera absente jusqu'à mercredi prochain. Si je lui fais croire que Greg l'a appelée aujourd'hui… Jane ne pourra pas lui répondre avant d'être de retour à New York. Parfait!

Anne se rend vers le téléphone public le plus proche de sa voiture, elle sort de son porte-monnaie le nombre de pièces dont elle aura besoin, et compose un numéro.

“Bureau de Greg Sumner,” annonce sa secrétaire avec enthousiasme.

“DeEtta, ma chère, comment allez-vous aujourd'hui?” demande Anne sur un ton excessivement doux.

“Bien. Monsieur Sumner est en rendez-vous. Il devra vous rappeler plus tard.”

La fermeté avec laquelle cette phrase a été dite irrite Anne, mais elle garde son calme. “En fait, DeEtta, je n'ai pas besoin de Greg. Je suis sortie et, comme d'habitude, j'ai complètement oublié de faire ce qu'il m'avait demandé ce matin c'est à dire appeler Jane à son bureau à la fondation. Est-ce que vous pourriez le faire pour moi, et si elle n'est pas là, lui laisser comme instruction de rappeler Greg au ranch dès qu'elle le peut?”

“Certainement, Madame Sumner.”

“Merci. Vous êtes un amour. Et… DeEtta… pouvez-vous s'il vous plait ne pas mentionner à Greg que j'ai oublié? Il est de mauvaise humeur avec moi en ce moment.” Anne émet un large sourire en raccrochant — jusqu'à ce que ces pensées se tournent vers le barbecue qui a eu lieu quelques jours plus tôt, et sa colère s'amplifie. Aucun d'eux ne me prend au sérieux. Laisse-les où ils sont dans leur voie sans issue avec leurs barbecues en plein-air auxquels je ne suis pas invitée. J'aurais ma place à la Fondation la semaine prochaine. Superstitieuse comme elle est Jane ne saura plus où elle en est quand elle verra ces photos de Kate — je lui offrirai de l'aider à résoudre ses problèmes quand elle appellera au ranch, et elle DEVRA m'offrir une place, que ce soit dans un bureau étouffant ou non. Ensuite j'irais m'installer dans ma propre maison en banlieue et Paige pourra venir à MES soirées

“Creuse plus profond.” Le murmure interrompt ses pensées et la fait sursauter de manière involontaire. Elle regarde autour d'elle mais la seule personne qu'elle distingue est en train d'entrer dans le bureau de poste. Elle remarque que la petite rue dans laquelle elle se trouve est plongée dans un calme surprenant et qu'on aperçoit plus personne aux alentours.

Anne repense à la première fois qu'elle a entendu ce message sous la forme d'un murmure, c'est à dire, la semaine dernière—vers la tombe de Mary Frances. “J'ai essayé de creuser profond,” dit-elle à haute voix, “et tout ce que j'ai obtenu, c'est une l'apparition de Claudia Whitaker et beaucoup d'encens gaspillé. Laissez-moi tranquille, qui que vous soyez.”

“Creuse plus profond,” répète la voix, et avec un sourire de frustration, Anne rejoint sa voiture et fait demi-tour pour regagner l'autoroute. Une Honda rouge démarre et commence à suivre la Mercedes lavande à une distance raisonnable.

 

Bureau de l'état civil Centre ville de Los Aangeles :

“Que voulez-vous dire, vous n'avez pas d'extrait de naissance pour Mary Frances Sumner? Elle n'est pas née par le Saint Esprit! Regardez à nouveau,” ordonne Anne au clerc à travers la vitre. Un ventilateur de plafond grince alors qu'il remue l'air étouffant d'un bâtiment sans fenêtres dans lequel Anne attend debout depuis deux heures, la dernière d'une longue file.

“Il n'y a aucune trace d'un extrait de naissance pour une Mary Frances Sumner dans l'état de Californie et je suis remonté jusqu'à 1950,” annonce le clerc alors qu'il consulte l'écran de son ordinateur. Un assistant apparaît avec un document photocopié qu'il tend au clerc qui y jette un bref coup d'œil avant de le remettre à Anne. “Ici j'ai une copie du certificat de décès. Ça fera 12 $.”

“Je suis une amie proche de la mère de cette fille,” dit Anne avec mécontentement alors qu'elle donne au clerc toute la monnaie qui reste dans son porte-monnaie. “Je sais qu'elle est née en 1969, soit à Los Angeles, soit à Sacramento et j'ai besoin d'une copie de son certificat de naissance. Je suis supposée creuser profond.”

“Madame, vous pouvez aller creuser jusqu'en Chine si ça vous fait plaisir,” répond le clerc irrité. Il lève les yeux vers l'horloge et constate avec soulagement qu'il est cinq heures moins cinq. “Voilà le certificat de décès. Le lieu de naissance ne doit pas être correct. Je peux vous assurer que ce n'est pas la Californie. Revenez demain si vous avez besoin d'autre chose.” Il referme la vitre devant elle.

Anne jette un coup d'œil au certificat de décès de Mary Frances datant de 1990. À l'intérieur se trouve un rapport d'enquête de deux pages relatant le coup de feu fatal que la jeune fille a reçu à la tête. C'est épouvantable, Anne fait une grimace alors qu'elle parcourt le document. Elle retourne à la première page et relève un des deux sourcils. En dessous de “Lieu de naissance” il est inscrit, “New York, N.Y.” C'est intéressant. Je me rappelle très bien du jour où mère m'a annoncé à Paris que Jane avait épousé Greg et ils ont déménagé juste après, étant donné que Greg avait été engagé comme assistant parlementaire. Pourquoi était-elle à Manhattan deux ans plus tard? Anne regarde à nouveau le certificat de décès et remarque que c'est Greg qui a effectué la déclaration. Elle hausse les épaules. Ils avaient du aller rendre visite à ses parents — il n' y rien d'inhabituel à ça.

“Quelle perte de temps. 'Creuse plus profond.' J'aurais pu aller visiter des maisons ou faire du shopping au lieu de passer tout l'après-midi dans ce coin obscur,” dit Anne à haute voix avant de remonter les escaliers, offusquée. Elle sort du Bureau de l'état civil, tenant avec elle le certificat de décès, plié avec précaution, et retourne vers sa Mercedes lavande qui se trouve sur le parking, ne remarquant même pas l'homme assis non loin d'elle dans une Honda qui l'observe.

 

Le Groupe Sumner :

“Brian,” dit Olivia alors qu'elle passe la tête à travers la porte du bureau de son frère, “Est-ce que je pourrais te parler?”

“Oh, Olivia,” s'exclame son frère en souriant alors qu'il regarde la montagne de documents empilés sur son bureau. “Es-tu là pour m'aider à venir à bout de cet océan de paperasse?!” dit-il en plaisantant.

“Désolée, mec, c'est une chose pour laquelle je ne pourrais pas t'aider,” répond Olivia avec un sourire narquois.

“Aaagh!” Il grogne avec humour feignant le désappointement. “Bien, alors que puis-je faire pour TOI? Le compte Caldano te pose encore problème?”

“Ne commence pas avec ça,” dit Olivia en souriant, faisant allusion à la difficulté et à la complexité du compte Caldano. “Non, en fait il faut que je te parle de quelque chose d'un peu plus… personnel. Royuki Motors.”

“Royuki? C'est là où travaillait le père de Masako. Que se passe-t-il? Nous ne nous occupons d'aucun de leur—”

“Je le sais,” l'interrompt Olivia. “Mais en dépit de ça, notre mère semble avoir passé un certain nombre d'arrangements avec leur Président.”

“Je ne suis pas sûr de te suivre.”

“Ecoute, Brian, je suis désolée d'avoir à t'apprendre ça, mais je pense que tu as besoin de savoir la vérité au sujet des agissements de notre mère,” elle parle sombrement. En dépit de son enthousiasme euphorique à l'idée de mettre à nu Abby, elle est réellement désolée que son frère se retrouve au milieu de tout ça. Elle lui tend une copie de la lettre que Abby a écrite au Président de Royuki quelques années auparavant, celle qu'elle a imprimée dans le bureau de Abby. Alors que Brian la lit, Olivia évoque son contenu. “Tu vois, quand toi et maman habitiez au Japon, elle, dans sa position de consultante du commerce extérieur a passé un accord favorable avec la compagnie — à la condition que l'on transfert Monsieur Oda dans une filiale à l'étranger. Elle est la seule responsable du départ de sa famille de Tokyo. C'est elle qui vous a séparé Masako et toi.”

Brian tremble d'une colère qui croît au fur et à mesure que les mots qu'il lit pénètrent son esprit. Il se lève lentement de son bureau et regarde Olivia avec une expression qu'elle n'avait encore jamais vue sur son visage : un mélange de colère et de tristesse, un croisement entre un homme adulte rempli de fureur et un petit garçon qui vient de prendre conscience que sa propre mère pouvait le trahir. Il regarde Olivia comme s'il ne s'était jamais senti aussi seul de toute sa vie qu'en ce moment. Il se lève silencieusement de son bureau et quitte la pièce, la lettre à la main tandis que Olivia le suit.

Olivia se demande si elle n'est pas allée trop loin. Elle pouvait toujours manipuler sa mère. Elle était suffisamment dure pour voir en elle. Mais Brian avait toujours été le “fils parfait.” Abby le gardait de son côté parce qu'il était naïf et n'avait qu'à sourire pour qu'il la croie, il n'aurait jamais pu imaginer que sa mère puisse — ou ait pu — faire quoique ce soir qui puisse le blesser, encore moins pour son propre avantage. En même temps, Olivia est aussi un peu perturbée car le mal que ressent Brian gâche en quelque sorte le plaisir qu'elle aurait du ressentir à ce moment. Voir Brian dans un tel état fait qu'il est presque impossible pour elle de prendre plaisir alors que leur garce égoïste de mère est sur le point d'être découverte telle qu'elle est en réalité. PRESQUE.

“Que DIABLE est-ce que ça signifie!!?” hurle Brian alors qu'il fait irruption dans le bureau de Abby.

 

Virginie Occidentale :

“Juste un peu plus loin,” marmonne-t-elle en conduisant “Tu peux encore aller un peu plus loin.”

La lumière de la jauge d'essence a commencé à s'allumer près de Huntington, en Virginie Occidentale et alors qu'elle roule sur la Départementale 64 en direction de Charleston, elle prie de ne s'être pas trompée.

Il lui reste peu d'argent en raison de toutes les dépenses qu'elle a du faire et elle n'a pas l'intention de le gaspiller. Le bon rendement de l'essence est primordial selon elle.

Elle jette de nouveau un coup d'oeil à la jauge dont la lumière jaune continue de clignoter. Elle jette un coup d'œil dans son rétroviseur, où elle peut clairement voir son parfait bébé dormir et ronfler dans son siège auto.

Alors qu'elle continue d'avancer, un sentiment d'horreur s'empare d'elle. Plus loin derrière elle, elle aperçoit des lumières qui clignotent : une voiture de police en pleine poursuite.

Oh, Mon Dieu, pas moi. Ils ne peuvent pas m'avoir retrouvée. J'ai été trop prudente. J'ai voyagé dans l'immensité de ce maudit pays, ne restant jamais au même endroit plus d'une journée. Mon Dieu, ne les laissez pas m'attraper maintenant.

Les cris des sirènes se font entendre de plus en plus au fur et à mesure que la voiture de police approche, et le cœur de Lori Fairgate bat la chamade. S'enfuir de Californie a été une décision risquée. Lori savait qu'à la seconde où Abby la retrouverait, elle serait pourchassée.

Et, bien sûr, elle ne s'est pas rendue à l'audience pour la garde. Elle ne pouvait pas laisser Michael obtenir la garde de leur bébé si facilement après tout ce qui s'était passé. À côté de ça, il ne la méritait pas. Holly a besoin de parents aimants qui respectent son innocence. Michael et sa monstrueuse homosexualité n'auraient jamais pu convenir à Holly.

Lori n'oubliera jamais ce jour, quand Abby a fait irruption dans la salle d'audience, si hautaine et si arrogante. Elle n'oubliera jamais ce goût d'amertume quand Abby a raconté aux jurés comment Lori lui avait extorqué 50,000$. Peut-être par imprudence, Lori savait qu'elle ne pouvait pas rester dans les parages à attendre que le monde s'écroule autour d'elle.

Et puis, il y a eu l'histoire avec Abby…

"Oh, Lori," Abby se met à rire, la tête en arrière. "Vous n'êtes qu'un amateur, n'est-ce pas? Vos larmes de crocodile et vos excuses pathétiques ne valent rien. Vous me prenez pour une imbécile une fois, honte à moi. Vous me prenez pour une imbécile une deuxième fois et je vous enterre."

"Non, s'il vous plaît," supplie Lori.

"Au revoir, Lori," répond froidement Abby. Elle ouvre la portière et sort de la voiture. Elle se retourne et lance à travers la portière entrouverte : "Profitez bien de vos 50 000 dollars. Ce seront les derniers dollars que vous aurez gagnés dans votre vie"

Ce souvenir fait frissonner Lori. Elle avait observé la manière dont Abby menait sa vie et le fait d'avoir réussi à duper Abby avait donné à Lori la confiance en elle dont elle avait besoin dans sa bataille contre Michael. La dernière chose dont Lori avait besoin, c'était d'avoir Abby Ewing comme ennemie.

Dans son élan, Lori appuie sur l'accélérateur, ignorant la lumière jaune clignotante de la jauge d'essence. Elle jette un coup d'œil par-dessus son épaule, voyant la voiture de police qui se rapproche de plus en plus.

Subitement, la voiture de police lui passe devant, pour aller accomplir une autre mission inconnue. Ce n'était pas elle qu'ils pourchassaient.

Dans son excitation, Lori oublie qu'elle tient le pied à fond sur l'accélérateur. Elle remarque à peine le signe qu'elle a franchi les limites de la ville de Charleston. Les dômes dorés et brillants des buildings de la capitale attirent son attention. Au point qu'elle ne voit même pas les autres véhicules qui se trouvent devant elle.

Lori enlève immédiatement son pied de l'accélérateur et freine, faisant rebondir sa voiture contre le trottoir. Elle fait un écart, espérant éviter une collision.

Son tour de volant est tellement soudain et la petite voiture ne réussit pas à répondre assez rapidement. Lori se met à crier alors que la voiture, presque comme au ralenti, finit sa course sous l'arrière du semi-remorque qui se trouve devant elle... alors que l'image... Disparaît... Fin de l'Episode 23.

 

Rejoignez-nous maintenant dans la Salle de Conférence du Groupe Sumner pour nous donner vos impressions sur cet épisode!

 

TOUT LE CONTENU DE CETTE HISTOIRE POUR KNOTS LANDING REBORN / COTE OUEST, LE RETOUR © DE JACK A. EDGAR AND ET DE L'EQUIPE DE SCENARISTES DE KNOTS LANDING REBORN.

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AUCUN REVENU N'EST GENERE EN AUCUNE MANIERE.

 

Dans le prochain épisode de

Episode 24... La conclusion explosive de la phase de confrontation entre Brian, Olivia et Abby dévoilée... Karen se rend aux courses... Janice découvre ce qui est réellement arrivé à Laura dans la clinique du Minnesota... Greg met au point la meilleure stratégie possible concernant la direction du Groupe Sumner durant son repos forcé... Kate va faire du shopping avec une compagne inattendue... Paige tente d'en apprendre un peu plus au sujet de sa nouvelle colocataire, Ava... La vidéoconférence des Mackenzie avec Michael et Diana... Sarah s'intéresse de plus en plus à Bobby... Anne promet à Jane qu'elle s'occupera du maître chanteur qui a envoyé la photo... Mack et Gary s'expliquent à propos de l'enquête sur le coffre-fort... et Jack sort finalement de sa coquille et montre sa vraie personnalité.

 

 

Rendez-vous à l'Episode 23, Page 1, 2 ou 3

 

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